Cambodge : Une maternelle pour favoriser l’intégration dans la société khmère

Pour une communauté vietnamienne

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ROME, Lundi 8 octobre 2007 (ZENIT.org) – Dans la province de Prey Veng, un missionnaire colombien a bâti une école maternelle pour favoriser l’intégration d’une communauté vietnamienne dans la société khmère, rapporte « Eglises d’Asie », l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris (EDA 2007 – 1er octobre 2007, eglasie.mepasie.org).

Le 9 septembre dernier, une nouvelle école a ouvert ses portes dans le petit village de Daeum Kor. Situé dans la province de Prey Veng, à environ 70 km au sud-est de Phnom Penh, Daeum Kor présente la particularité d’être habité par une majorité de familles d’origine vietnamienne. Construite à l’initiative d’un missionnaire catholique et financée par des fonds d’Eglise, l’école a été édifiée sur un terrain de la commune et est, de ce fait, rattaché à l’enseignement public. Elle présente la particularité d’offrir un enseignement dans les deux langues, khmère et vietnamienne, afin de favoriser l’intégration des enfants d’origine vietnamienne dans la société khmère.

La nouvelle école maternelle « va jouer un rôle important dans le renforcement de l’amitié et des relations fraternelles entre les communautés khmère et vietnamienne », a déclaré Mme Chun Khemara, professeur principal, le jour de son inauguration. Et c’est pourquoi « elle portera le nom de Veronica School », illustrant ainsi « les racines d’amour et de compassion communes » entre le bouddhisme et le christianisme, a ajouté l’enseignante, qui est khmère et bouddhiste.

C’est un membre de la société missionnaire colombienne de Yarumal, le P. Omer Giraldo, qui est à l’origine du projet. Président du comité directeur de l’école, il a expliqué que sainte Véronique, qui a essuyé le visage du Christ lorsqu’il portait sa croix jusqu’au calvaire, renvoie à l’attitude bouddhique de compassion et de solidarité envers ceux qui souffrent.

Selon le P. Giraldo, la présence d’une école au sein même du village de Daeum Kor va inciter ses habitants à envoyer leurs enfants étudier. L’école primaire publique la plus proche est à un kilomètre et elle est située au-delà d’une route principale dangereuse. Sur les 51 familles du village, seule sept d’entre elles sont khmères. Alentour, 23 autres familles vietnamiennes sont susceptibles d’envoyer leurs enfants à Veronica School. L’école a « cet avantage majeur qu’elle va permettre aux enfants d’approfondir leur connaissance de la langue khmère » et leur donner ainsi la possibilité d’intégrer les écoles primaires khmères dans de meilleures conditions, confie le P. Giraldo. L’expérience montre que la plupart des enfants vietnamiens, parce qu’ils ne maitrisent pas bien le khmer, quittent l’école publique, font l’objet de discriminations et se découragent.

« L’école, ajoute le missionnaire, dispense aussi des cours de vietnamien aux enfants afin qu’ils maitrisent leur propre langue. » Au final, nous pensons que les enfants pourront se tourner vers le système scolaire public classique après un ou deux ans de préparation à la langue khmère, conclut-il, précisant qu’un accord a été passé en ce sens avec le responsable de l’école publique la plus proche.

Résidant auprès de la communauté catholique de Neak Loeung, un village proche de Daeum Kor, le P. Giraldo vit au Cambodge depuis dix ans. Il s’est tourné vers les catholiques de Singapour pour financer Veronica School. D’un coût de 10 500 dollars, le projet a été financé à 80 % par ces derniers. Les responsables de l’Eglise catholique au Cambodge et divers bienfaiteurs ont par ailleurs accepté de financer les salaires des enseignants de l’école, bien que celle-ci soit un établissement public. Le 9 septembre, lors de l’inauguration, des moines bouddhistes ont entonné des hymnes et ont parsemé de fleurs le bâtiment où étaient aussi présents des représentants officiels de la province, des enseignants d’autres écoles et la petite communauté catholique de Neak Loeung et Daeum Kor.

(1) La présence de communautés vietnamiennes au Cambodge est ancienne. Pour la période contemporaine, des milliers de Vietnamiens ont été expulsés du Cambodge au début des années 1970, avant, pour une partie d’entre eux, d’y revenir après la chute des Khmers rouges, lors de l’occupation du Cambodge par l’armée vietnamienne. L’histoire des rapports entre Khmers et Vietnamiens est une longue histoire de conflits politiques et culturels.

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ZENIT Staff

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