Le pape a reçu samedi matin les membres du conseil supérieur des Missionnaires « Fidei Donum », conduits par le cardinal Ivan Dias, préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, à l’occasion du 50e anniversaire de l’encyclique de Pie XII.
Par ce document, le pape instituait les missionnaires « Fidei Donum », prêtres et laïcs envoyés par des diocèses plus riches dans des Eglises plus pauvres.
Benoît XVI a rappelé l’intuition prophétique de Pie XII, qui, « devant l’évolution des temps, et l’arrivée sur la scène de l’histoire des nouveaux peuples et des nouvelles nations… a compris qu’avec une sagesse pastorale prophétique s’ouvraient des horizons et des itinéraires missionnaires inédits et providentiels pour l’annonce de l’Evangile », spécialement en Afrique.
Pie XII voulait, disait le pape, « encourager, à côté des formes traditionnelles, un type de coopération missionnaire ultérieure entre les communautés chrétiennes dites ‘anciennes’ et celles à peine nées ou naissantes dans les territoires de récente évangélisation : les premières étant invitées à envoyer des prêtres en aide aux ‘jeunes’ Eglises et en croissance prometteuse, afin qu’ils collaborent avec les Ordinaires du lieu pour un temps déterminé ».
Le dessein du pape Pacelli était « double » expliquait Benoît XVI. Il s’agissait d’une part de « susciter dans chaque composante du peuple chrétien une ‘flamme missionnaire’ nouvelle, et, de l’autre, promouvoir une collboration plus consciente entre les diocèses d’anciennes traditions et les régions de première évangélisation ».
« Au cours de ces cinq décennies, continuait le pape, l’invitation de Pie XII a été rappelée par tous mes prédécesseurs à différentes reprises, et grâce aussi à l’élan imprimé par le concile Vatican II, le nombre des prêtres « Fidei donum », partis avec les religieux et les volontaires laïcs en mission en Afrique et pour trois autres régions du monde, s’est multiplié, parfois au prix de nombreux sacrifices pour leurs diocèses d’appartenance. Je vourrais exprimer ici un remerciement particulier à nos frères et sœurs dont certains ont versé leur sang pour répandre l’Evangile ».
« L’expérience missionnaire, ajoutait le pape, laisse un signe indélébile en qui l’accomplit et elle contribue en même temps à nourrir la communion ecclésiale, qui fait que les baptisés se sentent des membres de l’unique Eglise, le Corps mystique du Christ. Au cours de ces décennies, les contacts et les échanges missionnaires se sont intensifiés » et l’Eglise « a été en contact pratiquement avec toute civilisation et toute culture ».
Le pape voit dans cet échange « un enrichissement réciproque » qui a « favorisé la croissance de la conscience d’être tous ‘missionnaires’, c’est-à-dire, tous impliqués, de façons différentes, dans l’annonce et dans le témoignage de l’Evangile ».
Evoquant les difficultés actuelles et la crise des vocations, le pape rappelait cependant que « le Maître de la moisson ne laissera pas manquer les ouvriers à sa moisson, si nous le lui demandons avec confiance et de façon insistante, dans la prière et dans l’écoute docile de sa parole et de ses enseignements ».