« Nous avions sous les yeux la ville de Jérusalem », par Mgr Vingt-Trois

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Homélie en l’église Sainte-Anne de Jérusalem

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ROME, Jeudi 1er mars 2007 (ZENIT.org) – « Ce matin nous avions sous les yeux la ville de Jérusalem » : Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a prononcé cette homélie mercredi 14 février 2007, à Jérusalem, en l’église Sainte-Anne, lors du Pèlerinage-découverte en Terre Sainte (cf. http://catholique-paris.cef.fr et Zenit des 18 et 20 février 2007).

Homélie de Mgr Vingt-Trois

Ce matin nous avions sous les yeux la ville de Jérusalem, cet après-midi au Kotel, plus tard au Saint-Sépulcre, comment ne serions-nous pas saisis non seulement par la beauté toute particulière de cette ville, mais surtout par le sens qu’elle revêt dans l’histoire de la foi. Comment ne serions-nous pas saisis d’interrogation et de tristesse en voyant que cette ville qui est appelée à devenir la mère de toutes les nations, et à partir de laquelle la Bonne Nouvelle est partie pour toutes les nations, cette ville dont chacun pourra dire qu’ « en elle tout homme est né », soit en même temps la mère qui voit la division se perpétuer ? Comment pouvons-nous comprendre ce mystère qui traverse non seulement la terre sur laquelle nous sommes, la Terre Sainte, mais qui traverse toute l’histoire de la révélation depuis Abraham jusqu’à nos jours ? Quel est ce mystère d’iniquité qui traverse le peuple de Dieu, jusque dans sa foi, pour qu’il ne puisse pas éviter de devenir un peuple divisé ? Quel est ce mystère qui traverse la liberté des croyants pour que leur amour de Dieu et le respect de la Loi ne produise pas l’unité et la paix auxquelles on s’attend ? Cette question n’est pas seulement la question de Jérusalem, c’est notre question à nous disciples du Christ, habités de l’Esprit d’amour et d’unité et cependant divisés. C’est à nous qu’est posée la question puisque, sur le tombeau même de Jésus, on prie successivement et non pas conjointement. Cet Esprit que Dieu par Jésus a répandu dans le cœur de ses apôtres pour leur faire comprendre la vérité toute entière, nous l’implorons pour qu’il nous fasse comprendre mieux en quoi nous avons manqué à l’amour de Dieu, en quoi nous manquons à l’amour de Dieu. Que devrions-nous changer dans notre vie, dans chacune de nos existences, dans chacune de nos journées, pour que l’Esprit d’amour soit vraiment à l’œuvre en nous, pour que nous devenions des artisans de paix, pour qu’à travers nous l’appel à la réconciliation devienne crédible parce que nous aurons d’abord accueilli la réconciliation dans notre vie et que nous serons remis dans l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Prions donc le Seigneur pour qu’il répande en nous son Esprit d’unité et de paix et qu’il fasse de nous les témoins de cet Esprit.

+ André Vingt-Trois

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ZENIT Staff

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