Suisse: Mgr Bürcher rencontre le Primat de l'Eglise orthodoxe de Grèce

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Une première œcuménique pour le canton de Vaud

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ROME, Mardi 30 mai 2006 (ZENIT.org) – Lors de sa première visite officielle en Suisse, l’archevêque d’Athènes Christodoulos s’est rendu hier lundi 29 mai à l’Institut œcuménique de Bossey, situé sur terre vaudoise où Mgr Bürcher, président de « Catholica Unio Internationalis », l’a rencontré.

Mgr Bürcher représentait le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à Bossey (VD), en présence de nombreuses personnalités dont les hauts responsables du Conseil œcuménique des Eglises (COE, http://www.oikoumene.org/fr/home.html).

Avec Mgr Bürcher s’y trouvait également le pasteur Martin Hoegger, président du Conseil des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud.

L’archevêque Christodoulos est primat de l’Eglise orthodoxe de Grèce qui compte 10 millions de fidèles.

Un communiqué du COE indique en effet que l’archevêque Christodoulos a rendu visite à l’Institut œcuménique de Bossey, près de Genève, et annoncé la création d’une nouvelle bourse d’études œcuméniques en faveur de cette institution.

Cette bourse annuelle, destinée à un étudiant ou une étudiante de Grèce, portera le nom de Nikos Nissiotis, afin d’honorer la mémoire de cet éminent théologien et œcuméniste, qui fut également athlète et membre du Comité olympique grec; professeur à l’Institut œcuménique de 1958 à 1966, il en assumé la direction de 1966 à 1974.

S’adressant au personnel, au corps enseignant et à d’autres invités, l’archevêque a souligné combien il importe de former les jeunes, source de renouveau de l’Eglise et du mouvement œcuménique.

« L’Eglise de Grèce invite les jeunes à susciter une nouvelle conscience œcuménique pour relever les grands défis de notre temps. Ce que l’Eglise redoute, ce n’est pas le changement, mais la stagnation », a déclaré le primat.

Dans une déclaration prononcée lundi à Genève, l’archevêque Christodoulos d’Athènes et de toute la Grèce a par ailleurs constaté que la 9e Assemblée du Conseil œcuménique des Eglises (COE) a ouvert de nouvelles perspectives tant au mouvement œcuménique qu’à la participation des orthodoxes au Conseil.

Au début de sa visite au COE, organisée du 29 au 31 mai, le primat de l’Eglise de Grèce, s’est félicité des « nouvelles perspectives ouvertes au mouvement œcuménique à la suite des importantes décisions prises par la Neuvième Assemblée ».

Selon l’archevêque Christodoulos, cette Assemblée, tenue en février de cette année à Porto Alegre, a un caractère « historique », non seulement parce qu’elle a satisfait à des demandes formulées de longue date par les orthodoxes, mais aussi et surtout parce qu’elle a « renforcé les perspectives de renouveau du mouvement œcuménique et de sa mission dans un monde dont les réalités changent ».

En prenant plusieurs décisions fondamentales, parmi lesquelles l’adoption d’un processus de prise de décisions par consensus ainsi que l’application de critères théologiques et ecclésiologiques plus stricts pour définir la qualité de membre du COE, l’Assemblée a établi « une base nouvelle qui permettra à l’Eglise orthodoxe non seulement de participer sans réticence au dialogue œcuménique, mais encore d’y contribuer plus efficacement », a déclaré l’archevêque.

Plaidant en faveur d’un « dialogue dans la vérité, conforme à l’esprit de l’amour chrétien authentique pour Dieu et l’humanité », le primat a affirmé que l’Eglise de Grèce est disposée « à apporter son soutien à l’ouverture de nouvelles perspectives pour le dialogue œcuménique ». Il a également souligné la nécessité, pour les instances dirigeantes du COE, de faire preuve de « cohérence » et de « sens des responsabilités » lors de la planification des activités et programmes futurs du Conseil.

L’archevêque Christodoulos a admis que « la voie de l’unité est longue et ardue, parce qu’elle exige que la mémoire historique de l’Eglise soit débarrassée des fardeaux et des expériences traumatiques qui l’ont accablée pendant des siècles ». Il a répété que l’objectif ultime du mouvement œcuménique est « la communion ecclésiale autour de la table du Seigneur », et il a invité tout un chacun à persévérer, dans l’assurance que « le don divin de la communion sera accordé en temps voulu ».

Cheminer ensemble vers l’unité

En souhaitant la bienvenue au primat de Grèce, le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, a reconnu que « les changements constitutionnels et institutionnels majeurs » décidés par la Neuvième Assemblée ont un caractère historique et marquent le début d’une « nouvelle étape » de la participation des orthodoxes au COE. Il a souligné également « le précieux apport » des théologiens de l’Eglise de Grèce, qui fut l’un des membres fondateurs du Conseil, où elle est demeurée très active.

Le secrétaire général du COE a salué « l’évolution et les changements fondamentaux » qui se manifestent actuellement dans l’Eglise de Grèce. Celle-ci participe au dialogue et à la collaboration entre les chrétiens, partage ses ressources avec les populations et les Eglises dans le besoin, s’engage en faveur de la coexistence pacifique avec les fidèles d’autres religions et joue un rôle de pionnière dans les questions concernant la bioéthique, les migrants et les réfugiés, tandis qu’elle encourage les femmes à discuter de leur place dans sa vie et son témoignage et des contributions spécifiques qu’elles peuvent y apporter.

Sans vouloir prétendre « que tous les problèmes sont résolus » ni passer sous silence « les difficultés qui nous attendent », le pasteur Kobia a affirmé qu' »en ouvrant une nouvelle page de notre histoire à la suite de l’Assemblée, nous exprimons aussi notre désir profond d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de notre collaboration avec l’Eglise de Grèce ».

Si « l’on trouve des formes de fondamentalisme et de conservatisme stérile dans toutes les confessions et dénominations », a déclaré le pasteur Kobia, le COE « est prêt […] à devenir un espace authentique de rencontre et de dialogue ». Il a ajouté que « dans leur cheminement commun sur la voie de l’unité, les Eglises ne peuvent aller que dans une seule direction, à savoir vers l’avant, et ce sans compromis, en s’enrichissant et se soutenant mutuellement ».

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ZENIT Staff

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