ROME, Lundi 22 mai 2006 (ZENIT.org) – Le Kenya et le Brésil proposent à l’Organisation Mondiale de la Santé de plus grands investissements dans les maladies marginales, indique l’agence vaticane Fides.
Les ministres de la Santé du Kenya et du Brésil se sont en effet réunis pour proposer, lors de la prochaine assemblée de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une résolution pour un plus grand investissement pour lutter contre les maladies « marginales ».
Ce sont principalement la maladie du sommeil (trypanosomiase africaine ou sa version latino-américaine, appelé maladie de Chagas), la leishmaniose, la malaria, la tuberculose et le Sida.
Car, bien que celles-ci touchent 90 % de la population mondiale, seulement 10% du budget total est investi dans la recherche scientifique pour les combattre.
Selon l’« Initiative des Médicaments pour les Maladies Oubliées », sur les 1.556 nouveaux médicaments approuvés entre 1975 et 2004, seuls 11% sont destinés aux maladies marginales, qui frappent surtout les pays tropicaux.
Le problème des médicaments pour le traitement de ces maladies est qu’ils sont peu nombreux, très vieux, et peu efficaces sinon toxiques, tandis que les plus récents sont très coûteux.
Dans le cas de la tuberculose, par exemple, le test diagnostique est celui d’il y a cinquante ans, il est peu efficace, mais il n’y a pas d’alternative.
Pour la trypanosomiase africaine, qui est mortelle si elle n’est pas soignée, et qui selon l’OMS fait chaque année 60.000 morts, l’un des traitements, en usage depuis 1949, est un dérivé de l’arsenic, et son administration est non seulement très douloureuse, mais peut aussi causer la mort du patient.
Le directeur de l’Institut kenyan de Recherche médicale (KEMRI) a mis en évidence le fait que les maladies marginales frappent les plus pauvres d’entre les pauvres, pour lesquels on ne cherche pas de médicaments nouveaux parce que l’investissement de la recherche est très coûteux.
Le KEMRI, qui accueille dans ses locaux un centre sophistiqué pour le Contrôle des Maladies (CDC), dispose de laboratoires de 12 mètres carrés et de personnes qui entreprennent des recherches sur des pathologies comme la maladie de Kala Azar (forme de leishmaniose de type viscéral), maladie qui, au Kenya, cause 4.000 morts par an. Le Centre est en mesure de traiter des virus très dangereux, comme ceux des fièvres hémorragiques du type Ebola.