Tchad: La violence ne peut jamais régler les différends, mais le dialogue

Nouvel ambassadeur près le Saint-Siège

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ROME, Jeudi 18 mai 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a plaidé pour « la fin des violences » au Tchad et pour que « vienne le temps de la réconciliation », puisque la violence « ne peut jamais régler les différends ».

Benoît XVI a en effet reçu ce matin au Vatican le nouvel ambassadeur du Tchad près le Saint-Siège, M. Moukhtar Wawa Dahab qui lui présentait ses lettres de créance et lui a remis un message dans ce sens (cf. Ci-dessous in « Documents » pour le texte intégral en français).

« En faisant allusion à la situation difficile que connaît actuellement votre pays, vous avez souhaité, Monsieur l’Ambassadeur, qu’une véritable paix s’y instaure de façon définitive. La paix est une aspiration profonde, présente au cœur de tout homme », soulignait le pape.

Il recommandait : « Il est donc indispensable que tous se sentent engagés à la réaliser de manière authentique et durable, sur des bases solides et justes. Pour cela, le dialogue et la concertation entre toutes les parties concernées sont essentiels. Ils favorisent le bien commun de la nation, en évitant de recourir aux armes pour surmonter les différends, que la violence ne peut jamais régler ».

Le pape soulignait le rôle indispensable du dialogue en ces termes : « En effet, le dialogue est un acte de confiance en tout homme, qui porte en lui la capacité de dépasser les divisions, et c’est lorsque le dialogue n’existe pas que la paix est menacée ».

Par ailleurs, Benoît XVI se réjouissait que le pays soit « engagé dans la consolidation du processus démocratique ».

« Il s’agit, disait-il, d’une démarche de longue haleine, qui nécessite en particulier l’acceptation par tous d’un certain nombre de valeurs, comme la dignité de la personne humaine, le respect des droits de l’homme, le bien commun comme fin et critère de régulation de la vie politique et sociale (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Église, n. 407) ».

« En effet, la personne humaine doit être au centre de toute la vie sociale. Les responsables de l’État et l’ensemble des Autorités civiles ont pour mission de servir les citoyens, en recherchant et en mettant en œuvre ce qui peut contribuer à la bonne marche de la société, selon les principes de la justice », insistait le pape.

Benoît XVI insistait sur la juste distribution des richesses en disant : « Aussi est-il essentiel que la richesse produite par l’exploitation des ressources naturelles soit gérée de manière toujours plus transparente, afin qu’elle soit effectivement utilisée pour le développement intégral et solidaire de la population, et pour l’amélioration de ses conditions de vie ».

Pour l’Église catholique, ajoutait le pape, « une paix véritable n’est possible que par le dialogue fondé sur le pardon et la réconciliation, ainsi que sur le respect des droits de chacun ».

« Toutefois, précisait le pape, elle est aussi convaincue que cela n’exclut pas la nécessité de tenir compte des exigences de la justice et de la vérité, qui sont des conditions d’une authentique réconciliation ».

le pape disait donc souhaiter « un véritable dialogue entre toutes les parties concernées » de façon à ce que « cessent toutes les violences et arrive le temps de la réconciliation, afin de donner à tous les Tchadiens de vivre paisiblement et de construire ensemble une société toujours plus fraternelle et plus solidaire ».

« Pour y parvenir, je souhaite aussi que tous les gouvernants de la région mettent au centre de leurs préoccupations une détermination ferme et assurée en faveur de la paix et de la justice pour le bien de leurs peuples et favorisent entre ceux-ci des relations de bon voisinage et de solidarité », insistait benoît XVI.

A la communauté catholique du Tchad, le pape disait : « Je l’invite à demeurer unie autour de ses Pasteurs et à travailler ardemment à la réconciliation et à la paix ».

M. Moukhtar Wawa Dahab est né en 1950 a Mongo, il est marié et a cinq enfants. Il est pharmacien de formation, et s’est ensuite spécialisé en Gestion, lors de ses études au Maroc. Il a entre autres été ministre de la Communication et porte parole du gouvernement de son pays (2001-2004). Depuis juillet 2004, il est ambassadeur à Paris, où il réside.

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ZENIT Staff

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