Da Vinci Code : « Une opportunité nous est donnée de montrer le vrai visage de l’Eglise »

Entretien avec Philippe Oswald, directeur de la Rédaction de Famille Chrétienne

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ROME, Vendredi 5 mai 2006 (ZENIT.org) – A l’occasion de la sortie du film inspiré du livre Da Vinci Code> de Dan Brown le 17 mai prochain, l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » prépare sa « réplique » et lance 4 numéros gratuits : « une opportunité nous est donnée de montrer le vrai visage de l’Eglise », affirme le directeur de la Rédaction.

Dans cet entretien, Philippe Oswald révèle par ailleurs les conclusions d’un sondage sur l’Eglise en France et l’impact du livre de Dan Brown, qui sera publié dans le numéro du 13 mai.

Zenit : A l’occasion de la sortie du film « Da Vinci Code », vous publiez un sondage réalisé avec l’Institut IPSOS. Quels sont les points forts de ce sondage ?

P. Oswald : Sur 10 personnes (sans distinction de catégories) interrogées par IPSOS sur le Christ et sur l’Eglise, 3 pensent que Jésus n’existe certainement ou probablement pas, 1 juge que c’est un imposteur, 2 seulement affirment sa nature divine, 7 estiment qu’il ne change rien dans leur vie, 8 pensent que l’Église est une invention des hommes…Inutile de souligner combien ce résultat confirme l’éloignement croissant des Français par rapport à la foi ou à la simple culture chrétienne.
Dans cet échantillon représentatif d’un millier de personnes, 21% ont lu et 47% ont entendu parler du roman Da Vinci Code. Au total, 68% des personnes sondées sont, plus ou moins, « au parfum » : plus des deux tiers, c’est évidemment considérable ! Or entre ceux qui ont lu ou entendu parler du roman et ceux qui n’ont aucune idée de son contenu, ce sondage fait apparaître des décrochages inquiétants : par exemple, près de la moitié (48%) des lecteurs du DVC ne voient en Jésus qu’un homme contre moins du tiers (29%) pour les autres. Les lecteurs du livre sont détournés de penser que Jésus est ressuscité (+ 10,7 % pour le nier) ou que l’Église a un rôle positif (+ 14 % pour le nier). Plus du quart (26,4 %) de ceux qui n’ont pas lu le livre pensent que Marie-Madeleine est l’épouse ou la maîtresse de Jésus : ce chiffre est déjà impressionnant. Mais c’est près de la moitié de ceux qui l’ont lu (48,3 %) qui arrivent à cette conclusion ! L’Eglise n’est-elle pas invitée à un examen de conscience ?

Zenit : Comprenez-vous l’engouement autour de ce film et de l’intrigue policière inventée par Dan Brown ?

P. Oswald : Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, explique « l’étrange succès d’un roman opiniâtrement antichrétien comme le Da Vinci code » par « l’extrême pauvreté culturelle d’une bonne partie des chrétiens qui, souvent, ne savent pas donner les raisons de leur propre espérance ».
Certes, Da Vinci Code est un « thriller » plein de rebondissements. Mais son succès reste en effet « étrange », si l’on considère le nombre d’invraisemblances qu’il cumule, non seulement s’agissant de l’Eglise mais de l’histoire générale, y compris celle de l’art (ce qu’il raconte à propos de Léonard de Vinci, prétendument affilié à un « prieuré de Sion » fondé en réalité par un illuminé en…1956, devrait suffire à lui ôter tout crédit). Cela dit, l’engouement s’explique aussi par la faveur auprès des foules de la théorie du complot, et de la défiance croissante envers les religions qui atteint le christianisme, et épouse en particulier les vieilles préventions contre l’Eglise catholique, supposée « totalitaire » parce que hiérarchisée et, qui plus est, ayant l’aplomb d’avoir un avis persistant sur les comportements moraux. Les prises de position du magistère en faveur du respect inconditionnel de la vie, de la conception à la mort, ou pour le mariage hétérosexuel et indissoluble, lui attirent a priori la défiance ou le rejet. Elle est toutefois « sauvée » par une majorité des personnes sondées (qu’elles aient lu ou non Da Vinci Code) par son engagement humanitaire. C’est du moins ainsi que nous interprétons les 63% d’avis positifs et très positifs sur l’ensemble des personnes interrogées (mais avec le déficit de sympathie de 14 points déjà noté chez les lecteurs de Da Vinci Code par rapport à ceux qui n’ont pas entendu parler du livre.)

Zenit : Comme Directeur de la rédaction d’un hebdomadaire familial catholique, pourquoi une mise au point vous semble-t-elle importante sur les aspects litigieux de l’histoire de Dan Brown ?

P. Oswald : Dans quelques jours, le 17 mai, la mystification du roman Da Vinci Code prendra une ampleur nouvelle avec la sortie, à Cannes, du film qui s’en inspire. Les élucubrations de Dan Brown sur les prétendus « secrets » de l’Eglise, la personne de Jésus, ses liens avec Marie Madeleine, « l’invention » du christianisme par l’empereur Constantin ou encore les noirs desseins prêtés à l’Opus Dei, auront un impact redoublé sur des spectateurs n’ayant, majoritairement, qu’une vague idée de la religion catholique. On peut s’en désoler. On peut se dire aussi qu’une opportunité nous est donnée de montrer le vrai visage de l’Eglise. Non seulement celle-ci n’a rien à cacher, mais elle s’expose pour annoncer le salut en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.

D’ailleurs notre sondage montre aussi que si 30% des personnes ayant lu Da Vinci croient que son fondement est « plutôt vrai », 30% le jugent « complètement faux ». Sans préjuger de l’effet que produira le film, ce « ballottage » n’ouvre-t-il pas des pistes à une stratégie de communication -ou pour mieux dire : d’évangélisation ?

C’est dans l’esprit du judo – ce sport de combat non violent qui consiste à retourner contre lui la force de l’adversaire – que nous avons conçu notre réplique au Da Vinci Code. Ce feuilleton (enquêtes, interviews, chroniques…) courra sur quatre numéros (13, 20, 27 mai et 4 juin).
On pourra les recevoir gratuitement en inscrivant sa demande sur le site www.davincicode-laverite.com.

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ZENIT Staff

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