ROME, Dimanche 25 décembre 2005 (ZENIT.org) – « À Noël, le Tout-Puissant, fait petit enfant, demande aide et protection », explique Benoît XVI en appelant l’homme du IIIe millénaire à « s’éveiller » et à « accueillir la naissance » du Christ Sauveur, à « entrer dans la grotte de Bethléem ».

Le pape a lancé cet appel lors de son message de Noël, à midi, depuis la loggia des bénédictions, au centre de la façade de la basilique Saint-Pierre. Un balcon orné de velours grenat où était suspendu les armes du nouveaux pontife portant le maure couronne, l’ours et la coquille, ainsi que pallium. Le pape était revêtu de la mitre et de la chape brodées d’or, couleur liturgique de Noël.

Citant saint Augustin - « Homme, éveille-toi: pour toi, Dieu s’est fait homme » (saint Augustin, Discours, 185) – le pape lançait cette exhortation : « Éveille-toi, homme du troisième millénaire! À Noël, le Tout-Puissant s’est fait petit enfant et il demande aide et protection; sa façon d’être Dieu provoque notre façon d’être hommes; le fait qu’il frappe à nos portes nous interpelle, interpelle notre liberté et nous demande de revoir notre rapport à la vie et notre façon de l’envisager ».

Le pape invitait les hommes du IIIe millénaire à faire entrer l’Enfant de la crèche dans les maisons en disant : « En ce jour solennel, retentit l’annonce de l’Ange et pour nous aussi, hommes et femmes du troisième millénaire, c’est une invitation à accueillir le Sauveur. Que l’humanité d’aujourd’hui n’hésite pas à le faire entrer dans ses maisons, dans ses villes, dans ses nations et en tout point de la terre! »

Reconnaissant les nombreux « progrès accomplis dans le domaine technique et scientifique » et l’importance des « ressources matérielles dont nous pouvons disposer aujourd’hui », le pape faisait cependant observer que « l’homme de l’ère technologique risque cependant d’être victime des succès mêmes de son intelligence et des résultats de ses capacités d’action s’il se laisse prendre par une atrophie spirituelle, par un vide du cœur ».

La lumière de la raison ne suffit pas au cœur de l’homme, soulignait le pape : « L’époque moderne est souvent présentée comme une période de réveil du sommeil de la raison, comme la venue de l’humanité à la lumière, émergeant ainsi d’une période obscure. Néanmoins, sans le Christ, la lumière de la raison ne suffit pas à éclairer l’homme et le monde. C’est pourquoi la parole évangélique du jour de Noël – «La lumière véritable qui éclaire tout homme en venant dans le monde» (Jn 1, 9) – retentit plus que jamais comme une annonce du salut pour tous. «Le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné» (const. Gaudium et spes, n. 22) ».

« C’est pourquoi il est important, recommandait le pape, qu’il ouvre son esprit et son cœur à la Naissance du Christ, événement de salut capable d’imprimer une espérance renouvelée dans l’existence de tout être humain ».

Benoît XVI concluait par cette méditation sur ce qu’il appelle le « paradoxe de Noël »: « À Noël, notre esprit s’ouvre à l’espérance en contemplant la gloire divine cachée dans la pauvreté d’un Enfant enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire : c’est le Créateur de l’univers réduit à l’impuissance d’un nouveau-né. Accepter un tel paradoxe, le paradoxe de Noël, c’est découvrir la Vérité qui rend libres, l’Amour qui transforme l’existence. Dans la Nuit de Bethléem, le Rédempteur se fait l’un de nous, pour être notre compagnon sur les routes de l’histoire semées d’embûches. Accueillons la main qu’il nous tend: c’est une main qui ne veut rien nous enlever, mais seulement donner ».

« Avec les bergers, entrons dans la grotte de Bethléem sous le regard aimant de Marie, témoin silencieux de cette prodigieuse naissance, insistait le pape. Qu’elle nous aide à vivre un bon Noël; qu’elle nous apprenne à conserver dans notre cœur le mystère de Dieu qui, pour nous, s’est fait homme; qu’elle nous conduise à être dans le monde des témoins de sa vérité, de son amour, de sa paix ».