ROME, Jeudi 27 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano a réaffirmé « l’estime du Saint-Siège pour l’histoire et la culture du Peuple chinois » à l’occasion de l’inauguration, mardi, à Rome du nouveau centre de congrès de l’université pontificale grégorienne qui porte en effet désormais le nom du grand jésuite italien Matteo Ricci qui porta l’Evangile en Chine en 1500.
Après la salutation du Recteur de l’université, le P. Gianfranco Ghirlanda, le cardinal Sodano, a tenu le discours inaugural, évoquant les étapes historiques de cette université, depuis le « Collège romain » jusqu’à nos jours, non sans allusions à ses propres études dans cet institut. Il a également retracé les grandes lignes de la vie du P. Ricci, en concluant : « Que le Père Matteo Ricci nous stimule au dialogue nécessaire aujourd’hui aussi entre les cultures, les religions, sans jamais tomber dans un syncrétisme religieux facile ».
Le président du centre des congrès, le P. Franco Imoda, a pour sa part conclu la soirée inaugurale en évoquant les tâches du centre, l’un des plus grands au cœur de Rome, avec cette capacité typique de l’Eglise catholique et de la Ville de Rome, d’être un signe d’une grande stabilité et en même temps de s’adapter aux nouvelles circonstances.
A l’issue de cette inauguration, le cardinal Sodano s’est entretenu avec les journalistes de la situation des relations du Saint-Siège avec la Chine continentale, en répétant son souhait que s’ouvre le dialogue.
« Nous avons toujours expliqué, disait-il, que le Saint-Siège a une grande estime pour la culture du Peuple chinois, où ont fleuri tant de grands hommes et aussi tant de saints ».
A propos du synode, conclu dimanche 23, il ajoutait : « Les évêques du monde entier ont été désolés de ne pas voir leur confrères de Chine, ces quatre confrères que le pape avait invités. Mais nous espérons qu’ils pourront bientôt, comme ils l’ont écrit au pape, prendre le chemin de Rome, et nous embrasser fraternellement. L’histoire avance et je crois que nous verrons bientôt ces difficultés surmontées ».
Pourtant, il invitait à « ne pas chercher à entrer dans les desseins de la Providence ». « Le Saint-Siège, a précisé le cardinal Sodano, a toujours dit être prêt au dialogue, aux contacts, dans le droit de tout homme à la liberté religieuse ».
Et d’ajouter : « Le droit de chaque homme à la liberté religieuse est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme, inscrit dans l’histoire même du peuple chinois qui aime tant la liberté ».
Il soulignait que « les gouvernements civils n’ont pas le droit de dire aux hommes et aux femmes comment ils doivent vivre leur foi ».
La présence de l’Eglise à Taiwan n’est pas un « obstacle » a affirmé le cardinal secrétaire d’Etat : « J’ai très souvent dit que si nous pouvons avoir des contacts avec Pékin, non pas demain matin mais ce soir même, le chargé d’affaires que nous avons à Taiwan va à Pékin ».
Une déclaration que le cardinal Sodano avait déjà faite à Rome, le 11 février 1999, à l’occasion d’une réception à l’ambassade l’Italie près le Saint-Siège, à l’occasion de l’anniversaire des Pactes du Latran. Il avait déclaré que le Saint-Siège était prêt à transférer sa nonciature de Taipei à Pékin « pas demain, mais ce soir même, si les autorités chinoises le permettent ».
Il faisait état de « conversations » et de « contacts » avec Pékin. Mais, ajoutait-il, « le Saint-Siège ne peut pas être traité plus mal que les autres Etats. Lorsque les autres Etats terminèrent à Taiwan, ils allèrent immédiatement à Pékin. Et pourquoi, si le Saint-Siège termine ses contacts avec Taiwan, ne peut-il pas aller à Pékin où se trouve son siège originaire ? ».
« Nous « sentons » comme nos frères et sœurs catholiques chinois, comme toutes les autres personnes de bonne volonté. Nous continuons à lancer des ponts, parce que l’Eglise ne cherche rien d’autre qu’à annoncer les principes chrétiens de l’Evangile du Christ, dans le respect de tous les hommes et de toutes les cultures ».