Sigismond Gorazdowski , « authentique perle du clergé latin » de Lvov, canonisé dimanche

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« Père des gueux» et «le Père des Pauvres »

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ROME, Jeudi 20 octobre 2005 (ZENIT.org) – Sigismond Gorazdowski (1845-1920) , qui a vécu au temps de l’autre saint ukrainien de ce jour, Josephe Bilczewski, a été béatifié avec lui par Jean-Paul II en Ukraine, à Lvov, le 26 juin 2001 : il y voyait une « authentique perle du clergé latin » de Lvov. Il était connu comme : « Père des gueux » et « le Père des Pauvres ». Il sera canonisé dimanche par le pape Benoît XVI.

Jean-Paul II disait en effet dans son homélie : « Au cours des années de l’épiscopat de Mgr Bilczewski, vécut à Lviv la dernière partie de son existence terrestre également dom Zygmunt Gorazdowski, authentique perle du clergé latin de cet archidiocèse. Sa charité extraordinaire le conduisit à se consacrer inlassablement aux pauvres, en dépit de ses conditions de santé précaires. La figure du jeune prêtre qui, au mépris du grave danger de contagion, se prodiguait parmi les malades de Wojnilow et recomposait personnellement les corps des victimes du choléra, est demeurée dans la mémoire des contemporains comme un témoignage vivant de l’amour miséricordieux du Sauveur.

Le pape soulignait également : « Il eut une passion ardente pour l’Evangile, qui le porta à être présent dans les écoles, dans le domaine de l’édition et dans diverses initiatives catéchétiques, surtout à l’égard des jeunes. Son action apostolique s’est également accompagnée d’un engagement caritatif sans relâche. Dans le souvenir des fidèles de Lviv, il demeure comme le « père des pauvres » et le « prêtre des sans abris ». Sa créativité et son dévouement dans ce domaine ne connurent pratiquement pas de limite. En tant que Secrétaire de l' »Institut des pauvres chrétiens », il fut présent partout où s’élevait le cri angoissé des personnes, auxquelles il tenta de répondre, précisément ici, à Lviv, à travers la création de nombreuses institutions caritatives ».

Enfin, disait Jean-Paul II, « reconnu à sa mort comme « un véritable religieux, bien que sans vœux particuliers », pour sa pleine fidélité au Christ pauvre, chaste et obéissant, il resta pour tous un témoin privilégié de la divine miséricorde. Il est un témoin en particulier pour vous, chères sœurs de Saint-Joseph, qui vous efforcez de le suivre fidèlement en diffusant l’amour pour le Christ et pour les frères à travers des œuvres d’éducation et d’assistance. Vous avez appris du bienheureux Zygmunt Goradowski à alimenter l’activité apostolique à travers une intense vie de prière. Mon souhait est que vous puissiez, comme lui, concilier l’action avec la contemplation, en alimentant votre piété par une dévotion ardente à la Passion du Christ, un amour tendre pour la Vierge Immaculée et une vénération particulière pour saint Joseph, dont dom Zygmunt tentait d’imiter la foi, l’humilité, la prudence et le courage ».

Sigismond Gorzadowski est né à Sanok (Pologne) en 1845, indique le site des célébrations liturgiques pontificales (cf. http://www.vatican.va). Il voulait aider ceux qui souffrent et c’est pourquoi, après avoir achevé sa scolarité, il entreprit des études de droit à l’Université de Lvov. Ayant cependant entendu l’appel au sacerdoce, il interrompit ses études en deuxième année pour entrer au Grand Séminaire de Lvov.

Mais sa maladie s’aggrava, et, devant le danger de mort, son ordination fut reportée : un coup très douloureux, mais il ne perdait pas confiance en Dieu. Il fut ordonné deux ans plus tard, en 1871, en la Cathédrale de Lvov. Il voulait « être tout pour tous afin d’en sauver au moins un ».

Devant la grande pauvreté spirituelle de ses fidèles et les diverses difficultés liées à la transmission du message évangélique, il prépara et publia un Catéchisme qui fut diffusé à plus de cinquante mille exemplaires. A l’intention des jeunes gens et des jeunes filles, il prépara et publia « Conseils et recommandations ».

Accordant une grande valeur aux sacrements et plus particulièrement à l’Eucharistie, il fut à l’origine dans l’Archidiocèse de Lvov d’une organisation commune de la Première Communion pour les enfants. Il fut également celui qui développa la pratique des souvenirs de Première Communion et de Confirmation.

Il s’efforçait, sur le modèle du Christ, de n’exclure personne de la charité, et il était particulièrement sensible à ceux qui étaient rejetés par la société. C’est ainsi que durant la terrible épidémie de choléra, sans penser un seul instant à lui-même, il apportait aux malades son service pastoral et son aide concrète, et mettait lui-même les morts en bière. Certains Juifs de la communauté de la ville embrassaient ses vêtements avec un grand respect et le considéraient comme un homme saint.

A partir de 1877, le père Sigismond débuta son activité pastorale et de bienfaisance à Lvov. En tant que vicaire, administrateur, puis curé, il enseignait le catéchisme dans de nombreuses écoles. Il poursuivit son engagement dans l’édition et la rédaction. Il publia plusieurs éditions de son Catéchisme, les Conseils et recommandations pour une bonne éducation catholique pour les parents et les éducateurs, et de nombreux articles principalement dans le domaine pastoral, social et pédagogique. Il fonda également la Société « Bonus Pastor » dont le but est d’aider le travail des prêtres et, durant quelques années, il rédigea une revue du même nom.

En tant que secrétaire de l’Institut des Chrétiens Pauvres de Lvov, il fonda la Maison du travail volontaire pour les mendiants sans domicile, parmi lesquels se trouvaient également des enfants.

A l’initiative du père Sigismond, connu de plus en plus comme le « Père des gueux» et «le Père des Pauvres », une soupe populaire fut lancée à Lvov. Viennent s’y nourrir ouvriers, étudiants, jeunes des écoles, enfants et surtout les pauvres de la ville.

L’Institut pour les malades incurables et les convalescents est une autre des œvres de miséricorde chrétienne fondée par le père Sigismond, en réponse aux besoins de ceux qui souffraient et des malades qui, suite à un décret du gouvernement, étaient renvoyés de l’hôpital après six semaines de traitement, quel que fût leur état de santé.

Pour les étudiants pauvres se préparant à devenir instituteurs, il fonda l’Internat Saint Josaphat dont de nombreux résidants occuperont plus tard des postes importants.

L’Institut de l’Enfant Jésus qui fut le premier et, durant de longues années, le seul dans toute la Galicie à s’occuper des mères seules et des nouveaux-nés abandonnés. ON estime qu’environ 3 000 enfants furent sauvés et de très nombreuses mères.

Il soutenait aussi la Société de Sainte Salomé pour les veuves pauvres et à leurs enfants et la Société pour les couturières pauvres. Il fut également le co-fondateur de l’Union des Sociétés et Instituts de Bienfaisance de Galicie qui centralisait et dirigeait le travail des différentes œuvres de miséricorde chrétienne.

Voulant préserver les enfants catholiques de l’indifférence religieuse, voire de l’incroyance, le bienheureux fonda également une école catholique polono-allemande dont il confia la direction aux Frères des écoles Chrétiennes et, poussé par l’appel du Saint Père qui demandait la publication de journaux et publications catholiques bon marché pour le peuple, il débuta la publication de la Gazette Quotidienne.

Tant l’initiative de l’école catholique que la publication d’un journal catholique à Lvov rencontrèrent une forte opposition anticléricale et lui coûtèrent de nombreux tourments, souffrances, incompréhensions et humiliations et ce presque jusqu’à la fin de sa vie.

Pour diriger la majorité des œuvres de bienfaisance qu’il avait fondées, il engagea des tertiaires franciscaines en prenant soin
de leur donner une formation adaptée et en s’efforçant de leur obtenir un statut religieux par l’approbation, par les autorités de l’église, de la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph (sœurs joséphites). Le 17 février 1844 est la date officielle de sa fondation.

Au fur et à mesure du développement de la Congrégation, le fondateur associa les sœurs au service des souffrants dans les hôpitaux, des orphelinats, des jardins d’enfants et leur recommanda de prendre soin des malades à domicile. Lui-même était pour les sœurs un modèle d’union de prière avec Dieu et leur donnait en même temps l’exemple d’un service héroïque pour ceux qui ont besoin d’aide. De là vient la devise qui s’est développée dans la Congrégation: «Le cœur en Dieu — les mains au travail ».

Suivant strictement la ligne du charisme de son fondateur, la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph s’occupe jusqu’à ce jour d’instituts éducatifs, s’engage dans le travail catéchistique et dans l’enseignement, se met au service des malades, de ceux qui souffrent, des pauvres dans les diverses facettes de leur pauvreté. Son activité se déroule en Pologne, en Allemagne, en France, en Italie en Ukraine ainsi que dans les missions en Afrique et en Amérique du Sud.

Le P. Gorazdowski est mort le 1er janvier 1920 à Lvov. L’on disait alors de lui qu’il était «un œil pour l’aveugle, une jambe pour le malade, il était le père des pauvres ». Son procès en béatification a débuté en 1989. Le 26 juin 2001, le Saint Père Jean-Paul II a béatifié à Lvov cet Apôtre de la Miséricorde Divine dont la mémoire liturgique est célébrée le 26 juin.

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ZENIT Staff

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