ROME, Mardi 18 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le bienheureux Felice da Nicosia (Félix de Nicosie, (1715-1787) – analphabète et saint ! – fait partie des cinq nouveaux saints que le pape canonisera dimanche prochain, 23 octobre, au terme du synode sur l’Eucharistie et en la Journée mondiale des Missions.
Frère lai chez les Capucins de Sicile, le bienheureux a vécu au XVIIIe siècle. Il avait la charge de demander l’aumône et il se disait « l’âne du couvent ».
Le P. Florio Tessari, postulateur de sa cause, a rappelé aujourd’hui au micro de Radio Vatican qu’orphelin de père, Giacomo Amoroso venait d’une famille pauvre. A dix huit ans, en 1835, il alla frapper à la porte du couvent pour être accueilli en tant que frère lai.
Comme il était analphabète, il essuya tout d’abord un refus. Mais il revint à diverses reprises pour renouveler sa demande sans se lasser et sans chercher une autre voie : une vocation « pas facile, éprouvée, mûrie, amplement pesée, et désirée ».
Après dix ans d’attente, il fut finalement accueilli à Mistretta, dans l’Ordre des Frères mineurs conventuels et reçut le nom de frère Félix de Nicosie. Après un an de noviciat, il fit profession religieuse et il fut envoyé à Nicosie où il fut chargé de demander l’aumône pour ses frères. Chaque jour, il parcourait les rues en frappant aux palais des riches en les invitant à partager leur bien-être et aux demeures des pauvres, il apportait réconfort et secours dans leurs besoins quotidiens. Il remerciait chacun en disant : « Que ce soit pour l’amour de Dieu ».
Il avait compris, soulignait le postulateur, que le « secret de la vue, capable d’ouvrir et d’éclairer tout événement, ne consiste pas à indiquer avec force à Dieu notre volonté, mais dans le fait de faire la sienne joyeusement ».
« Cette découverte simple lui a toujours permis, précisait le P. Tessari, partout et en dépit de tout, de voir Dieu et son amour, particulièrement là où c’est plus difficile de le découvrir. Il cherchait seulement à se laisser envahir et remplir par Dieu, il allait immédiatement au coeur des choses, à la racine de la vie ; où tout se recompose dans son harmonie originelle ».
« Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit. Le silence, plus que le bruit, est toujours le gardien de cela, de façon privilégiée. Une sagesse que le frère Félix connaissait, et surtout qu’il vivait. Pour lui, tout existait en Dieu, source de vie, d’harmonie et de paix. Et à part Dieu, il n’existait plus rien, rien qui comptât vraiment. Il avait tout parié sur Dieu, et sûrement tout lui-même. Sa vie fut apparemment faite de rien et au contraire capable de transformer tout dans le Tout. Et ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et l’enflammait d’infini ».
Le saint capucin tomba malade à la fin du mois de mai 1787 et mourut le 31 mai. L’Ordre des Capucins mit en route sa cause de béatification le 10 juillet 1828. Le procès apostolique se conclut le 12 juillet 1848 à Nicosie. Pie IX proclama l’héroïcité de ses vertus le 4 mars 1862, et Léon XIII le déclara « bienheureux » le 12 février 1888. Après la suppression du couvent de Nicosie, en 1864, sont corps fut transféré à la cathédrale, en mai 1885 puis dans la nouvelle église des Capucins en 1895.