* * *
– Soeur Maria Regina CESARATO, Supérieure Générale des Pieuses Disciples du Divin Maître (ITALIE)
– Mme Bruna TOMASI, Membre de la Direction du Mouvement des Focolari (ITALIE)
– M. Leonardo CASCO, Président de la « Alianza para la Familia »; Membre du Conseil Pontifical pour la Famille (HONDURAS)
– Mme Martha Lorena ALVARADO de CASCO, Président du « Comité por la Vida »; Membre du Conseil Pontifica pour la Famille (HONDURAS)
– M. Carl Albert ANDERSON, Chevalier Suprême de l’Ordre des Chevaliers de Colombe (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)
– R.P. Peter John ELLIOTT, Directeur de l’Institut Jean Paul II pour le Mariage et la Famille à Melbourne. Membre du Conseil International pour la Catéchèse (AUSTRALIE)
– Soeur Yvonne COLY, Formatrice du Centre « Mater Christi » de Bobo-Dioulasso (SÉNÉGAL)
– M. Luis Fernando FIGARI, Fondateur du Sodalitium Vitae Christianae (PÉROU)
– R.P. Athanasius SCHNEIDER. O.R.S., Père Spirituel et Directeur des Études du Séminaire Majeur de Karaganda. Secrétaire de la Commission liturgique de la Conférence Épiscopale (KAZAKHSTAN)
– Fr. Marc HAYET, Responsable Général des Petits Frères de Jésus (FRANCE)
– Soeur Rita BURLEY, A.C.I., Supérieure Générale des Servantes du Sacré-Coeur de Jésu (S, GRANDE BRETAGNE)
– R.P. Ignacio GRAMSCH LABRA, Vicaire Parroissial de San Luis Beltrán de Pudahuel, Santiago de Chile. Assesseur Archidiocésain de la Pastorale des Accolites (CHILI)
– M. Andrea RICCARDI, Fondateur de la « Comunità di Sant’Egidio » (ITALIE)
– Soeur Hermenegild MAKORO, C.P.S., des Soeurs Missionnaires du Très Précieux Sang; Animation Pastorale de Communautés chrétiennes (AFRIQUE DU SUD (RÉP.)
– M. Zbigniew NOSOWSKI, Directeur du mensuel catholique « Więź », Varsovie; Membre du Conseil National des Laïcs en Pologne (POLOGNE)
– Mme Marie-Hélène MATHIEU, Coordinatrice internationale du Mouvement « Foi et Lumière » (FRANCE)
– M. Alexei V. JUDIN, Professeur d’Histoire de l’Église et du Dialogue interconfessional en la Fédération Russe, Russian State University for the Humanities, St. Thomas College (Moscou) (FÉDÉRATION RUSSE)
– M. Francisco José GÓMEZ ARGÜELLO WIRTZ, Co-Fondateur du Chemin Néo-Catéchumenal (ESPAGNE)
– Soeur Margaret WONG, F.D.C.C., des Filles de la Charité Canossiennes; Promotrice des Centres d’Adoration Eucharistique (Honk Kong)
* * *
– Soeur Maria Regina CESARATO, Supérieure Générale des Pieuses Disciples du Divin Maître (ITALIE)
Je remercie de tout coeur pour avoir reçu le don de participer à cette Assemblée synodale qui m’offre la possibilité de vibrer de manière apostolique avec l’Église pèlerine sur cette terre et d’en partager les douleurs et les espérances.
J’appartiens à la Congrégation des Pieuses Disciples du Divin Maître, l’une des dix Institutions qui forment la famille paulinienne, fondée par le Bienheureux Giacomo Alberione. Le thème du Synode, explicité par l’Instrumentum Laboris, nous confirme dans notre identité ecclésiale. En outre, notre expérience apostolique, spécialement dans le secteur de la pastorale liturgique et de l’art au service de la Liturgie, met en évidence la nécessité de continuer à servir le peuple de Dieu en apportant une contribution à sa formation afin qu’il parvienne à une participation pleine et fructueuse aux divins mystères et qu’il puisse prier dans la beauté. Ceci aura pour conséquence la formation graduelle de la “culture de l’Eucharistie” dont parle le n° 78 de l’Instrumentum Laboris et qui coïncide avec la “culture de la vie”. Cette nécessité de formation d’une liturgie qui transforme l’existence humaine et la fasse parvenir à son accomplissement, nous la voyons également au travers du service à la personne des prêtres, spécialement quand ils se trouvent dans des situations telles que la maladie ou qu’ils doivent affronter des difficultés particulières au sein de leur ministère. Nous faisons alors l’expérience, en tant que femmes consacrées, de l’importance que, dans l’Église, l’on tienne compte et valorise le “principe marial”, par lequel Marie est “femme eucharistique” aux côtés du “principe pétrinien”.
Le Bienheureux Giacomo Alberione qui est peut-être plus connu comme l’Apôtre de la communication sociale, a été un homme de Dieu profondément enraciné dans le mystère eucharistique: célébré, adoré, vécu et source continuelle de créativité apostolique, pour le bien de l’Église. L’expérience eucharistique déterminante remonte à la nuit du passage entre les deux siècles, du XIX° au XX°, quand, dans une adoration eucharistique prolongée, après la Messe de Minuit, Giacomo Alberione, alors séminariste de 16 ans, se sentit illuminé par le Seigneur à propos de la situation de l’humanité et perçut avec force l’urgence de mettre sa propre vie au service de l’Évangile, en valorisant les moyens les plus rapides et les plus efficaces. Il comprit toujours mieux que cela ne pouvait porter des fruits, selon Dieu, que s’il avait eu comme fondement une intense vie de prière. Aussi notre Congrégation est comme une mémoire permanente du fait que “l’Eucharistie est la source et le sommet” de toute la vie de l’Église et donc de l’apostolat qu’accomplit la famille paulinienne.
Dans notre vie quotidienne qui cherche à concilier la contemplation avec l’engagement apostolique, la source de tout est la Célébration de la Sainte Eucharistie. Elle se prolonge dans l’Adoration eucharistique perpétuelle par roulement, jour et nuit, et est vécue comme prière apostolique outre que comme expérience mystagogique. Nous vivons ce ministère de louange et d’intercession comme une forme de solidarité qui nous unit aux différentes situations de l’Église et de l’humanité. Dans cet esprit, comme cela se fait également dans d’autres églises du monde, depuis le 2 décembre 1981, nous assurons chaque jour notre présence pour l’adoration eucharistique dans la chapelle du Saint Sacrement de la Basilique Vaticane, selon les intentions du Saint-Père qui préside dans la charité toutes les Églises.
[Texte original: italien]
– Mme Bruna TOMASI, Membre de la Direction du Mouvement des Focolari (ITALIE)
Depuis le début du Mouvement, Dieu nous a fait nous concentrer sur le testament de Jésus: “que tous soient un” (Jn 17, 21). Il nous a semblé, dès le début, que cela aurait constitué notre Magna Charta.
Et nous avons compris immédiatement que l’unité est absolument liée à l’Eucharistie: Jésus, avant de demander au Père l’unité des siens, institue l’Eucharistie, le Sacrement de l’unité!
C’est pour cette raison que nous nous sommes immédiatement sentis appelés à nous approcher de l’Eucharistie tous les jours, certains que c’était l’Esprit Saint qui nous invitait à le faire.
C’est également pour cette raison que la participation active à la célébration eucharistique est intimement liée à la spiritualité du Mouvement.
La Sainte Messe est le moment le plus important de la journée pour les membres des Focolari. Et on se prépare à ce moment en cherchant à ce qu’entre nous, et les frères et soeurs que Dieu nous fait rencontrer, il n’ existe que la charité: qu’il n’y ait pas d’ombre dans nos rapports, que rien ne vienne voiler la divine lumière de l’Eucharistie. D’ailleurs, l’Évangile ne dit-il pas: “Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande” (Mt 5, 23-24)?
Il nous est apparu clairement qu’il fallait avoir entre nous ce coeur nouveau qui est fruit de l’Eucharistie; mais qui est également la condition inéluctable pour que l’Eucharistie porte tous ses fruits.
Le
Premier de ceux-ci est la transformation dans le Christ.
Et une fois faits Christ par l’Eucharistie, nous avons fait l’expérience et continuons à la faire, d’avoir la capacité de réaliser toujours plus pleinement cette unité avec les frères et les soeurs, unité qui, d’autre part, est à la base de notre vie et nous permet de libérer en nous toute la force divine de l’Eucharistie.
Et là, nous avons compris une chose. Le Christ ressuscité est dans le sein du Père: l’Église, qui est son corps par le biais de l’Eucharistie, est en quelque sorte, déjà sur cette terre, dans le sein du Père.
Notre vie nous est apparue, alors, comme le chemin vers l’accomplissement d’une réalité qui déjà nous a été donnée et dans laquelle nous devions nous efforcer de demeurer. L’Eucharistie nous conduisait là. L’Eucharistie nous conservait là.
Dans le bref espace qui m’est accordé, je voudrais souligner un détail.
L’homme dans le Christ est conduit dans son intégralité d’âme et de corps dans le sein du Père. Et c’est là que toute la réalité créée attend d’être conduite, comme nous le dit Saint Paul (Rm 8, 22).
Nous nous sommes dès lors demandé (et nous continuons encore à le faire actuellement): ne pourrions-nous pas penser que nos corps, nourris longuement par l’Eucharistie, déposés dans la mort dans la terre, puissent être germe de transformation de l’univers? Être, nous, eucharistie de la terre? La terre nous consomme, de la même manière que nous consommons l’Eucharistie; mais pour se transformer en nous, si je puis m’exprimer ainsi, comme nous, nous sommes transformés dans le Christ.
En accueillant nos corps nourris d’Eucharistie, pouvons-nous penser que la terre est préparée à cette transformation à laquelle Dieu l’appelle?
L’Eucharistie, transformation de la mort en vie, est vie pour tout l’univers.
Si ceci est vrai, alors d’autant plus nous pouvons dire – et nous en faisons l’expérience – que l’Eucharistie se révèle être l’instrument par excellence (permettez-moi d’utiliser ce mot) qui peut opérer la pleine christification de toutes les activités de l’homme.
[Texte original: italien]
– M. Leonardo CASCO, Président de la « Alianza para la Familia »; Membre du Conseil Pontifical pour la Famille (HONDURAS)
Il est juste qu’au cours des interventions que j’ai pu écouter ces jours-ci à propos des différents points de l’Instrumentum Laboris, les Pères synodaux aient fait surtout référence à l’action et à la participation du prêtre à la liturgie et à la célébration eucharistique. Cependant, je pense que l’on devrait souligner, de la même manière, le fait que le fidèle laïc des débuts du XXI° siècle n’est pas conscient d’avoir été élevé à la dignité incomparable de Fils de Dieu et de membre de ce peuple saint qu’est l’Église catholique, apostolique et romaine, ignorant, par conséquent dans la plupart des cas, sa vocation unique et irremplaçable à la sainteté. Tout cela le rend incapable, entre autres, de rendre un véritable témoignage chrétien dans les différents milieux de sa présence dans le monde, de conserver une unité de vie en famille, au travail, dans la société ou dans l’engagement politique et de saisir la présence vivante, réelle et personnelle du Christ dans le Sacrement de l’Eucharistie.
Sur la base de ce que je viens de dire, et avec tout le respect qui vous est dû, je désire préciser ce qui suit:
Premièrement: Dans la mesure où la réalité nous indique qu’un très grand nombre de catholiques vivant actuellement dans le monde ne connaît pas exactement les principes doctrinaux de la foi qu’ils professent, vivant ce qui pourrait être défini comme un catholicisme “allégé” (pour utiliser un terme à la mode), il semblerait indispensable de trouver, quarante ans après la conclusion du Concile Vatican II, une nouvelle formule catéchistique à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église, qui permette de rendre explicites aux fidèles laïcs les fondements de notre religion, ses dogmes de foi, sa théologie morale etc., de manière à ce que les fidèles trouvent la raison et le sens d’une vie vécue de manière cohérente avec le message chrétien. En somme, une formule qui restitue au fidèle laïc une formation doctrinale, éthique et morale de base ainsi que la conscience de l’importance d’appartenir à l’unique Église du Christ et l’orgueil, dans le sens positif du terme, d’être catholique.
Deuxièmement: Dans cette même perspective, j’estime tout autant nécessaire que les Évêques et les prêtres n’aient pas de scrupules à proposer avec joie et sûreté au fidèle laïc une vie de foi intense et solide comme elle l’a été, à toutes les époques et pour tous au cours de l’histoire de notre Église. Je me réfère non seulement au fait d’insister sur la participation à la Messe dominicale, mais également au fait de recommander des pratiques de piété quotidiennes qui peuvent aller de l’offrande des oeuvres le matin, à la récitation de l’Angélus et du chapelet, jusqu’à la Messe quotidienne – pourquoi pas – si cela est possible. Sur la base de mon expérience, je peux affirmer que, lorsque de telles pratiques font partie de la vie et sont proposées continuellement, avec constance et de manière inlassable, les fruits se recueillent presqu’immédiatement, portant le laïc à vivre dans une atmosphère de foi qui le rend meilleur dans sa vie personnelle et dans sa vie surnaturelle. De telle manière, le baptisé pourra être mieux préparé à porter un témoignage chrétien dans le monde actuel, sécularisé et oppressif.
En résumé, mon intervention se concrétise dans l’invitation à susciter chez les laïcs , avec un enthousiasme renouvelé, l’esprit exigeant des premiers chrétiens, c’est-à-dire le recours à la prière et au sacrifice, les pratiques quotidiennes de normes fondamentales de piété ainsi que le devoir et le droit de tous les fidèles à l’apostolat.
[Texte original: espagnol]
– Mme Martha Lorena ALVARADO de CASCO, Président du « Comité por la Vida »; Membre du Conseil Pontifica pour la Famille (HONDURAS)
En tant qu’épouse, mère, soeur, fille et grand-mère, je crois que la femme a besoin d’une formation qui, dès la petite enfance, la prépare au développement de ses deux caractéristiques essentielles: la féminité et le don de la maternité.
La femme est l’éducatrice naturelle à la foi au sein de la famille, la main qui, avec la plus grande simplicité et sûreté, nous porte devant Jésus Eucharistie. Malheureusement, au cours de ces dernières décennies, la femme a progressivement perdu la signification authentique de son identité et, donc, le vrai sens de sa mission chrétienne. Évidemment, les facteurs qui ont influencé ce changement de mentalité sont nombreux, et bien sûr ceci se reflète sérieusement non seulement au sein de la vie familiale et sociale de nos pays mais également au sein de l’Église elle-même.
Il y a beaucoup à faire à propos de la femme. Toutefois, très respectueusement, je propose:
1. Dans la mesure du possible, de maintenir séparée l’éducation des garçons et des filles afin de créer l’environnement favorable à la formation des jeunes-filles à l’image de la Vierge Marie, modèle de toutes les femmes. Des études réalisées démontrent que l’éducation séparée des garçons et des filles simplifie, entre autres, le processus éducatif et le développement d’une affectivité saine, spécialement au cours de l’adolescence. Si nous considérons l’augmentation de la promiscuité sexuelle, le nombre croissant de grossesses d’adolescentes et les chiffres impressionnants relatifs à l’ avortement, nous pouvons en conclure qu’il est urgent de faire un effort afin d’offrir aux jeunes les conditions adéquates afin d’acquérir une solide formation chrétienne. L’éducation séparée faci
lite, en outre, la naissance de vocations à la vie religieuse et, par conséquent, la naissance de vocations sacerdotales parmi les hommes.
2. Je voudrais également soumettre à votre considération le fait d’insister sur la formation de groupes de jeunes s’adressant exclusivement aux jeunes-filles dans le but de consolider leur condition féminine et leur formation spirituelle et doctrinale. Fréquemment, au sein des groupes de la jeunesse catholique, j’ai constaté une familiarité excessive entre jeunes de sexe différent, y compris au cours de la célébration de la Sainte Messe. Peut-être la formation de groupes mixtes ne devrait-elle pas être toujours la norme dans le travail avec les jeunes, attendu qu’en une certaine manière cette situation peut constituer un obstacle à la naissance de vocations au sacerdoce et à la vie religieuse.
3. En référence au n° 34 de l’Instrumentum Laboris, il me semble opportun de définir des normes spécifiques à propos de la manière dont la femme devrait s’habiller à l’église et au cours d’autres cérémonies religieuses. Dans mon pays, par exemple, on note une négligence toujours plus grande s’agissant de la pudeur et l’Église doit aider la femme à prendre conscience de la valeur de sa dignité et de la sainteté de son corps.
En conclusion, je pense que le fait de promouvoir dans les paroisses, en certains jours de la semaine, l’adoration de Jésus-Sacrement pour les familles pourrait constituer une belle expérience. De la même manière, je partage l’avis, exprimé au cours de différentes interventions, sur l’importance de faciliter la confession des fidèles laïcs et la convenance, pour de nombreuses raisons, d’utiliser le confessionnal, lorsqu’il s’agit des femmes, quelque soit leur âge.
[Texte original: espagnol]
– M. Carl Albert ANDERSON, Chevalier Suprême de l’Ordre des Chevaliers de Colombe (ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE)
Mes observations se réfèrent à l’article 37 de l’Instrumentum Laboris qui concerne le Saint Sacrifice de la Messe. Dans sa récente allocution au Congrès Eucharistique du Diocèse de Rome, le Saint-Père nous a rappelé que “L’homme est créé à l’image de Dieu, et Dieu lui-même est amour. C’est pourquoi la vocation à l’amour est ce qui fait de l’homme l’authentique image de Dieu” (6 juin 2005).
Cet appel à la vocation de l’amour est la base anthropologique de l’enseignement du Pape Jean-Paul II sur la dignité de la personne humaine, le mariage et la famille (Familiaris consortio, n° 11). Peut-être que seule cette “anthropologie de l’amour” est suffisamment forte pour vaincre le nihilisme de la culture contemporaine, c’est-à-dire une culture qui a rompu le lien entre liberté et vérité.
Voici des siècles, Descartes chercha à dépasser le relativisme philosophique en affirmant: “Je pense, donc je suis”. Peut-être qu’aujourd’hui, le relativisme peut être surmonté à l’aide d’une simple et encore plus profonde intuition : “J’aime, donc je suis”. Ou mieux encore: “J’ai été aimé, donc je suis”.
À notre époque, c’est seulement au travers de la vérité de l’amour que la vérité de la liberté peut être de nouveau comprise et que la liberté peut être re-liée à la vérité.
Chaque personne est à la recherche d’un amour véritable . Et dans cette recherche du véritable amour, chacun dans son propre coeur, homme ou femme, peut comprendre si l’amour est véritable et, dans cette vérité, il peut comprendre une vérité fondamentale de la personne humaine.
Mais dans une culture basée sur le matérialisme, sur la sécularisation et sur le relativisme, où peut-on trouver la réalité du véritable amour? Dans notre culture occidentale toujours davantage post-moderne, le raisonnement philosophique a de moins en moins de force de persuasion. Cependant, tout le monde est encore à la recherche de l’amour, du fait que la vocation à l’amour est inscrite dans le coeur de chaque personne.
Nous savons que l’amour que nous recherchons est, chaque jour, à notre disposition dans le sacrifice vivant que Notre Seigneur fait de lui-même quand Il est présent dans l’Eucharistie.
La Gaudium et spes nous dit que “le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné” (n° 22). Dès lors, n’est-il pas possible que, dans notre époque aussi, à travers le mystère du Saint Sacrifice que le Seigneur fait de lui-même, se révèle l’identité de l’homme, sa valeur, sa dignité, sa véritable vocation et la profonde vérité de son existence?
C’est pourquoi l’ecclésiologie eucharistique et la communauté eucharistique, qui ont été si souvent évoquées au cours de cette rencontre, présupposent une anthropologie eucharistique. Au travers de l’exploration de la vision eucharistique de la personne humaine – centrée sur le sacrifice d’amour de notre Seigneur au cours de la Messe – nous pouvons trouver un nouveau Catéchisme de l’Eucharistie qui, dans le même temps, rendra possible un nouveau don évangélique: en unissant l’homme de manière plus intime à notre Seigneur dans l’Eucharistie, on unira plus intimement l’homme à la réalité la plus profonde de lui-même.
[Texte original: anglais]
– R.P. Peter John ELLIOTT, Directeur de l’Institut Jean Paul II pour le Mariage et la Famille à Melbourne. Membre du Conseil International pour la Catéchèse (AUSTRALIE)
Je fais référence aux nos 43 et 52 de l’Instrumentum Laboris, dédiés à l’ars celebrandi et à la spiritualité eucharistique des prêtres. Actuellement, il manque au Rite romain une préparation prescrite et une approche graduelle à la célébration Eucharistique, comme on les trouve dans les Rites orientaux. C’est pourquoi, je voudrais proposer un certain nombre de suggestions pratiques: que les prières prescrites pour la vêture soient récitées en sacristie avant chaque Messe, y compris les concélébrations; que les Dicastères compétents de la Curie romaine préparent un “Vademecum Eucharistique” destiné aux prêtres, comprenant les prières pour la préparation et l’action de grâce ainsi que celles pour l’adoration eucharistique; que l’ensemble des éditions de la Liturgie des Heures comprennent les prières de préparation et d’action de grâce pour la Messe. Au cours de la Messe, la prière du célébrant devrait animer l’observance des rubriques de la part des fidèles, par exemple par l’utilisation bien appropriée de la voix ou encore la consécration des Saintes Espèces et l’élévation de l’Hostie et du Calice accomplies sans hâte. Les rubriques devraient être interprétées comme leadership de la prière. En référence au n° 66 de l’Instrumentum Laboris, à l’exemple des Évêques des États-Unis, les Conférences Épiscopales ou les Conférences Ordinaires pourraient publier des adaptations de la Dévotion des Quarante Heures ou de l’exposition solennelle annuelle prévue par le Code de Droit canonique. De nombreux prêtres accueilleraient également volontiers des manuels d’autel relatifs aux rites d’adoration publique.
[Texte original: anglais]
– Soeur Yvonne COLY, Formatrice du Centre « Mater Christi » de Bobo-Dioulasso (SÉNÉGAL)
Merci Très Saint Père de m’avoir invitée à participer à cette rencontre qui fait vibrer en moi un coeur plus ecclésial, et me donne une conscience plus vive de l’Église famille, de son mystère de communion et de sa réalité universelle.
Chez nous lorsque les femmes sont convoquées ou se rassemblent parce que la Vie est à promouvoir ou parce que la vie “est menacée”, chacune va à la rencontre avec sa calebasse.
Puisqu’il s’agit de l’Eucharistie: Pain de Vie Éternelle, il s’agit de la Vie à accueillir, et à promouvoir, car l’Eucharistie elle-même porte son projet nous a dit notre Pape Jean-Paul II. Alors c’est “sérieux” car il n’y a rien de plus grand – et c’est«grav
e» puisque sa perte serait le pire qui puisse nous arriver.
Religieuse africaine, je viens à vous avec ma calebasse particulière:..au nom de la Vie.
Calebasse de notre vie ouverte aux dons du Père qu’il faut recevoir vivre et transmettre. Par la foi, (perles blanches) l’Esprit nous fait passer de la mort (perles noires) à la vie dans la générosité de l’Amour vécu jusqu’au bout (perles rouges) dans la joie (les cauris); il s’agit de la calebasse d’offrande de communion et de partage.
Si “L’Eucharistie fait l’Église” je peux dire aussi que “l’Eucharistie fait la vie consacrée”. Cet aspect a été présenté avec clarté et profondeur par S. Exc. Mgr: Rodé
À partir de ce symbolisme de la calebasse voici ce que je peux encore ajouter.
– La Vie grandit: dans les partages d’expériences des Églises que de belles réalités vécues autour de l’Eucharistie! Nous nous en réjouissons et rendons grâce à notre Dieu.
– La vie est menacée : les témoignages nous le confirment. Le peuple a faim, le peuple a soif! De Sens, de dignité, de raisons et de moyens pour vivre: la faim, le SIDA, l’exploitation de la femme, des enfants, les problèmes d’écologie…
– La vie doit se développer et être entretenue. “Dieu nous a donné l’Eucharistie pour que nous ne soyons ni stériles, ni ingrats” (Saint Irénée cite par Mgr. A. Sanon) Seule une foi éclairée peut adorer, louer, rendre grâce, servir en “esprit et en vérité”.
– Plusieurs ont insisté sur la nécessité d’une catéchèse à tous les niveaux- pour les séminaristes, comme pour nous les consacrés, surtout pour les femmes Une formation tant doctrinale -liturgique -pastorale spirituelle mais aussi culturelle, et en psycho- pédagogie de la transmission et de la communication.
– Favoriser chez les prêtres, une formation au sens et à la mission de la vie consacrée, à l’accompagnement spirituel afin de nous aider à vivre nos rencontres dans les sacrements d’Eucharistie et de Pénitence comme chemin de conversion, de communion mais aussi de croissance et de maturation spirituelle, que nous soyons capables de vivre “les passages” de la mort à la vie inhérents à notre condition de pécheurs, aux difficultés de la vie commune et apostolique.
Au nom de tous les consacrés, actifs et cloîtrés des pays les moins favorisés je remercie le Saint Père, ses collaborateurs et les Églises particulières pour les subventions accordées, soit pour la formation ou pour créer des instituts de formation dans nos pays.
“Seigneur, je tends vers toi la calehasse de la foi, de l’Espérance et de l’Amour de ton Eglise. Mets-y toi-même les fruits que tu voudrais que ce Synode produise ‘pour que ton peuple ait la Vie et l’aie en abondance’”. Nous te le demandons par Marie, Mère de la Vie.
[Texte original: français]
– M. Luis Fernando FIGARI, Fondateur du Sodalitium Vitae Christianae (PÉROU)
En ces jours où nous vivons une magnifique expérience de vie ecclésiale, l’émerveillement face au mystère a augmenté grâce aux différents regards portés sur l’Eucharistie.
On observe qu’il est fondamental d’approfondir la valorisation du sacrifice d’amour gratuit du Fils de Marie, la conscience de ce que signifie le miracle de la Présence Réelle, la manière dont est vécue la dimension du Sacrifice Sacramentel, la participation à la Messe dominicale, le lien entre Pénitence et Communion, l’Adoration du Seigneur Jésus qui demeure dans le Très Saint Sacrement comme Emmanuel, l’ars celebrandi, la communion spirituelle comme valeur en soi et réponse à des situations pastorales douloureuses, et tant d’autres thèmes fondamentaux.
L’impact de l’agnosticisme fonctionnel, de la sécularisation et de nombre de courants négatifs qui caractérisent la “culture de mort” invitent à une nouvelle évangélisation, croissante et zélée, ad intra Ecclesiae, pour faire face aux faiblesses qui peuvent être constatées.
La foi, clef de la vie chrétienne, est le fondement qui nous permet de nous approcher à l’Eucharistie et qui, pour cela, mérite une attention spéciale. Elle exige une perspective anthropologique et culturelle juste ainsi qu’un regard attentif au processus sur la manière dont la nostalgie de l’infini et la quadruple réconciliation de la personne humaine sont escamotées par les différents succédanés proposés par les idéologies et par les usages de notre époque.
Le regard de la foi sur l’Eucharistie devrait conduire à s’émerveiller constamment et à s’exclamer: “Mon Seigneur et mon Dieu!”.
Notre époque également, comme les autres, a nombre de caractéristiques et de besoins qui constituent des défis pour la vie chrétienne et l’évangélisation. Mais avec l’aide qui vient de Dieu, ils ne seront pas insurmontables. Nous devons être conscients de nos fragilités et, en partant d’elles, nous ouvrir à la lumière et à la force qui vient à notre aide, et ainsi vivre et donner raison au monde de notre espérance.
[Texte original: espagnol]
– R.P. Athanasius SCHNEIDER. O.R.S., Père Spirituel et Directeur des Études du Séminaire Majeur de Karaganda. Secrétaire de la Commission liturgique de la Conférence Épiscopale (KAZAKHSTAN)
J’ai passé mon enfance et la première partie de mon adolescence en Union soviétique. La vie sacramentelle et en particulier la vie eucharistique devait se dérouler dans la clandestinité. Ce qui m’a frappé le plus profondément et qui est resté ancré dans ma mémoire, c’est l’attitude envers la Sainte Communion que je décrirais comme ars communicandi, faisant allusion à l’expression ars celebrandi. Je donne les exemples suivants de deux prêtres de cette époque. Le premier, c’est le Bienheureux Alessio Saritski, mort martyr au Kazakhstan le 30 octobre 1963. Dans les années 50, au cours de ses visites clandestines aux catholiques déportés dans les monts Ourals, où se trouvaient mes parents, ma mère lui a demandé de laisser une Hostie consacrée pour sa mère, gravement malade et qui désirait ardemment recevoir encore une fois la Sainte Communion avant de mourir, ne sachant pas si, et quand, un prêtre reviendrait dans cette région lointaine. Le Bienheureux Alessio confia à ma mère une Hostie consacrée, lui donnant pour instruction d’administrer la Communion de la manière la plus respectueuse possible. Au moment opportun, ma mère a revêtu des gants blancs et, avec une pincette, elle a administré la Sainte Communion à sa mère malade. Ceci était sa dernière communion. Au cours de l’administration de la Communion, ma mère elle-même désirait profondément la recevoir mais, ne pouvant le faire sacramentellement, elle l’a fait spirituellement. Quelques années se sont écoulées avant que ma mère ne puisse recevoir la Sainte Communion. Mais cette Communion spirituelle lui a donné la force de demeurer fidèle durant la persécution et de transmettre à ses enfants l’amour et le respect envers l’Eucharistie. L’autre exemple, c’est celui de Père Janis Pawlowski. Lui aussi a passé du temps dans les camps staliniens au Kazakhstan et est mort en odeur de sainteté en Lettonie le 9 mai 2000. C’est lui qui m’a administré la première communion dans la clandestinité. Nous étions un petit groupe d’enfants. Les circonstances extérieures étaient très modestes mais c’était une grande fête intérieure pour l’âme, et le Père Pawlowski nous disait: faites comme si chacune de vos communions était votre première et votre dernière communion.
[Texte original: italien]
– Fr. Marc HAYET, Responsable Général des Petits Frères de Jésus (FRANCE)
Je pars de l’expérience de nos fraternités contemplatives insérées au milieu des pauvres. L’Eucharistie est le chemin habituel de notre prière. Mais, comme on l’a écrit de Charles de Foucauld, le Seigneur nous a fait joindre “l’exposition du saint Sacrement et une vie exposée”. Un
e vie exposée à la vue des pauvres qui savent que nous avons un travail et une vie semblable aux leurs et que nous partageons les mêmes soucis pour une existence plus juste et digne. Une vie exposée ainsi à cette autre présence du Seigneur: sa présence au côté des pauvres. La vie des gens ne nous quitte pas; elle habite notre prière. Ce partage de la vie nous fait découvrir le visage du Dieu de tendresse qui chemine humblement avec nous, comme le signifie l’Eucharistie.
Je voudrais faire une demande. Faisons attention à la manière dont nous parlons. Parler de notre monde principalement en termes de “culture de mort”, n’est-ce pas manquer de respect à tous ces gens qui essayent de vivre leur foi en Dieu ou leur foi en l’homme en se donnant pour le service de la vie – depuis le père ou la mère de famille jusqu’aux personnes engagées dans la politique ou le social? Ce monde, c’est aussi le lieu de toutes les générosités et de tous les engagements, parfois au prix de la vie; et c’est ce monde-là, mélangé, et pas un autre, que le Père aime, pour lequel il donne son Fils (l’Eucharistie nous le rappelle) et que travaille son Esprit.
La sécularisation nous a dépouillés de l’influence que nous avions. Nous avons du mal à l’accepter. Les hommes et les femmes d’aujourd’hui ne peuvent entendre la parole de l’Évangile que si nous la leur présentons comme une proposition adressée à leur liberté, dans un vrai dialogue où nous respectons leur recherche et où nous acceptons de recevoir de leur compétence et de leur expérience de vie, y compris celle des plus pauvres, riche en humanité. Peut-être que l’humble signe du pain et du vin, accessible à tous et compréhensible par tous, nous invite à ce dialogue.
[Texte original: français]
– Soeur Rita BURLEY, A.C.I., Supérieure Générale des Servantes du Sacré-Coeur de Jésu (S, GRANDE BRETAGNE)
Les Servantes du Sacré-Coeur de Jésus, une congrégation religieuse fondée en Espagne en 1877 par Sainte Rafaella Maria Porras, ont centré leur vie sur la célébration de l’Eucharistie. Elle constitue pour l’Institut ce que la racine est pour l’arbre, à savoir la vie.
L’invitation du Christ “faites cela en mémoire de moi” est vécue avec le prolongement de la grâce de la célébration dans l’Adoration eucharistique et dans le travail apostolique qui transmet l’expérience de l’amour salvifique de Dieu.
La contemplation du Christ dans l’Eucharistie nous pousse à rechercher et à répondre à sa présence en toute chose, faisant de notre vie un acte d’adoration continuelle. “Dans toute action que j’accomplis, je dois garder à l’esprit le fait que je me trouve dans un grand temple et que je dois, en tant que prêtre, offrir un sacrifice et une louange continuels, toujours et en toute chose, pour la plus grande gloire de Dieu” affirme Sainte Raffaela Marias Porras.
“Il n’y a donc pas d’authentique célébration et d’adoration eucharistique qui ne conduise à la mission” (Discours de Jean-Paul II aux jeunes du Diocèse de Rome participant à la Mission “Jésus au centre”, 9 octobre 2004). Ce qui transforme tout ce que nous sommes et ce que nous faisons en une participation à la mission du Christ, c’est la transformation de notre coeur à travers la Communion à l’Amour du Christ dans le mystère de l’Eucharistie. Quand nous fixons notre regard sur le Coeur de “celui qu’ils ont transpercé” (Jn 19, 37), nous voyons la bonté pleine d’amour de Dieu et nous regardons ainsi le monde avec espérance.
Notre désir est celui d’être des femmes et des communautés de compassion et de communion au service de la vraie vie (Jn 6, 35). “Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante” (Jn 10, 10). Nous le faisons de nombreuses manières, selon les nécessités et les cultures locales; l’Eucharistie constitue toujours le coeur palpitant de notre mission (cf. Instrumentum Laboris n° 88).
La population de Bazartete, à Timor Est, vit les conséquences douloureuses de la guerre. Nos Soeurs offrent la présence salvifique de l’Adoration eucharistique, soutiennent des projets humanitaires et éducationnels et se consacrent à l’écoute des souffrances des personnes, les accompagnant sur le difficile chemin de la paix et de la réconciliation: “Je vous laisse la paix; c’est ma paix que je vous donne” (Jn 14, 27).
Dans le diocèse de Yokohama, au Japon, à l’intérieur d’une forte culture bouddhiste, les Soeurs offrent un témoignage silencieux de leur foi en la Présence du Seigneur Ressuscité et, au travers de l’enseignement qu’elles assurent dans les écoles et les Universités, transmettent les valeurs évangéliques de l’amour, du pardon et du respect. Nombreux sont ceux qui ont été attirés à la foi en Jésus: “Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi” (Jn 12, 32).
L’Eucharistie et le travail en faveur de la justice sont inséparables. La Communion avec le Christ dans l’Eucharistie comporte l’acceptation de la responsabilité morale de travailler avec Lui, en collaboration avec d’autres, afin de transformer des systèmes et des mentalités injustes en stratégies et plans qui assurent la promotion de la véritable nature de l’amour de Dieu pour notre famille humaine: “Voici, je viens (…) ô Dieu, pour faire ta volonté” (He 10, 7).
[Texte original: anglais]
– R.P. Ignacio GRAMSCH LABRA, Vicaire Parroissial de San Luis Beltrán de Pudahuel, Santiago de Chile. Assesseur Archidiocésain de la Pastorale des Accolites (CHILI)
Je suis encore surpris d’avoir été invité à participer au Synode en qualité d’auditeur. Je suis très surpris mais immensément reconnaissant envers Dieu de m’avoir donné la possibilité d’entendre avec quel amour vous, chers Évêques, vous parlez de notre Église bien-aimée et vous vous dévouez pour l’évangélisation du monde d’aujourd’hui avec la certitude de la présence du Seigneur Jésus au milieu de nous, dans l’Eucharistie.
Depuis cinq ans, je suis chargé de la Pastorale des Acolytes de l’Archidiocèse de Santiago. Nous travaillons avec les enfants et les jeunes qui servent à l’autel, afin que la liturgie des Sacrements, et spécialement celle de l’Eucharistie, soient célébrées avec beaucoup d’amour, de dévotion et de beauté.
Dans la pastorale des jeunes et des vocations, nous nous sommes rendus compte de l’importance du travail avec les acolytes, parce qu’un pourcentage plutôt significatif des prêtres actuellement présents au Chili ont été acolytes quand ils étaient enfants ou adolescents. Et je pense que même parmi vous, chers Évêques, quelques-uns l’ont été durant leur jeunesse.
Nous avons effectué un simple itinéraire de formation pour les acolytes de Santiago, itinéraire qui comprend six étapes, à partir du moment où l’enfant entre et désire se préparer à servir à l’autel jusqu’au moment où il reçoit le sacrement de la Confirmation. À chaque étape, sont associées des objectifs à atteindre, des thèmes pour les rencontres, des activités conseillées et une évaluation finale. Nous parlons de jeunes d’âge compris entre huit et dix-huit ans. Des réunions hebdomadaires sont prévues avec leurs formateurs, a proximité de leurs prêtres et l’intégration au sein de la pastorale des jeunes. Dans la formation, nous avons pris en considération le jeune dans son intégralité et, en même temps que sa formation doctrinale, catéchistique et liturgique, nous voulons qu’il soit un bon élève, un bon fils, un bon citoyen et, dans l’avenir, un bon père de famille catholique.
Les acolytes assistent non seulement à la Sainte Messe le dimanche mais également certains autres jours de la semaine. En étant aussi proches du Seigneur dans l’Eucharistie, ils sont plus disposés à adorer le Seigneur, comme l’indique l’Instrumentum Laboris (n° 65). Ils ont l’habitude d’être pr
oches du prêtres et d’être leur ami, l’ayant souvent comme directeur spirituel. Ils participent souvent à des retraites spirituelles et à des cours de formation. Nombre de ces enfants arrivent à la chapelle ou à l’église pour la célébration de l’Eucharistie avant le prêtre et aident à la préparation de l’autel, du missel, du lectionnaire, des fleurs etc.. Ils entendent et vivent la célébration eucharistique comme une chose qui leur appartient et que ce qu’ils font aident aussi à la beauté de la célébration.
Nous avons impliqué les parents de ces enfants, étant donné qu’ils veulent savoir où se trouvent leurs enfants, avec qui ils se trouvent et quelles sont leurs activités. Dans de nombreux cas, ce sont les enfants eux-mêmes qui ont attiré leurs parents vers l’Église, les acolytes sont ainsi devenus, pour toute la famille, une porte d’entrée sur les sacrements.
Je voudrais demander au Synode, et peut-être aussi à notre bien-aimé Saint-Père, de dire quelques mots pour promouvoir la croissance des acolytes au sein de notre Église car, parfois, les prêtres préfèrent travailler, pour ces services liturgiques aussi simples, avec des laïcs adultes engagés. Les adultes ne les dérangent pas, ne leur posent pas de questions indiscrètes, sont généralement plus ponctuels et responsables. Avec les enfants et les jeunes, en revanche, il faut de la patience, savoir les écouter et les éduquer avec amour. Toutefois, les vocations sacerdotales ne fleuriront pas chez des hommes mariés qui ont déjà une famille et qui, peut-être, ne dérangent pas l’Église. Elles proviendront en revanche de ces jeunes qui découvrent l’immense amour de Dieu, qui sont accueillis et auxquels sont offertes les conditions adaptées de prière et de vie spirituelle afin d’être attentifs au Seigneur Jésus, au cas où Il les appellerait à Le suivre plus intimement dans la vie sacerdotale, religieuse ou consacrée. La pastorale des acolytes veut mettre en oeuvre toutes les conditions pour que ces enfants et ces jeunes puissent rencontrer le Seigneur Jésus d’une manière approfondie et qu’ils le suivent pour toute leur vie dans la vocation à laquelle Dieu voudra les appeler.
[Texte original: espagnol]
– M. Andrea RICCARDI, Fondateur de la « Comunità di Sant’Egidio » (ITALIE)
La vie du chrétien au milieu des personnes reste souvent dans l’anonymat. Le chrétien, a-t-il quelque chose à donner aux autres? On ne peut donner que ce que l’on a reçu: le pain de la Parole et de l’Eucharistie. Jésus dit aux disciples: “Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14, 16): c’est la mission. Si l’on offre le bon pain, on s’aperçoit qu’on a faim de ce pain; que notre époque est moins négative que ce qu’elle nous semble. Et, face aux grandes pauvretés? Aujourd’hui, elles nous déconcertent ou bien nous cherchons à les oublier. Les pauvres ont besoin de l’Évangile. La charité ne peut pas durer sans la nourriture de l’Eucharistie. Je l’ai constaté dans tant d’existences connues ou inconnues parmi les pauvres, qui font en sorte qu’aujourd’hui – malgré nos limites – l’Église constitue une ressource pour les plus désespérés. Enfin, les chrétiens, depuis l’enfer des persécutions du XX° siècle, démontrent qu’il est toujours possible de vivre et de communiquer l’Évangile. En 2000, Jean-Paul II a lancé un appel pour recueillir les témoignages des nouveaux martyrs. J’attire l’attention sur le fait qu’il s’agit d’un travail qu’il faut reprendre dans les Églises particulières et au niveau central. C’est un testament des martyrs qu’il faut ouvrir dans le contexte de l’Eucharistie. Le lien entre Eucharistie et martyr est source de confiance et d’espérance qui va au-delà de notre lecture réaliste et pessimiste des situations.
[Texte original: italien]
– Soeur Hermenegild MAKORO, C.P.S., des Soeurs Missionnaires du Très Précieux Sang; Animation Pastorale de Communautés chrétiennes (AFRIQUE DU SUD (RÉP.)
Je suis Soeur Makoro et je fais partie du Groupe diocésain d’animation du Diocèse d’Umtata en Afrique du Sud. Depuis le mois de janvier de cette année, nous faisons le tour des paroisses et des petites communautés chrétiennes du diocèse et nous dirigeons avec elles des groupes de travail sur la signification la plus profonde de l’Eucharistie. Ayant eu l’occasion de me rendre compte de la situation des fidèles au niveau le plus capillaire, je voudrais vous faire part d’une observation alarmante.
Tout d’abord, il existe une ignorance préoccupante même parmi les bons catholiques et les catholiques plus âgés au sujet de la signification la plus profonde de l’Eucharistie. En second lieu, pour la plupart d’entre eux, la prière eucharistique n’est rien d’autre qu’une prière lue par le prêtre après la Liturgie de la Parole. Cette dernière est souvent plus intéressante que la lecture du canon faite par le prêtre.
Nous avons découvert, en outre, que de belles homélies ou de brillantes conférences sur l’Eucharistie demeurent inutiles tant que la signification la plus profonde de l’Eucharistie, à savoir le mystère, n’est pas perçue au cours de la célébration.
Pour cette raison, permettez-moi, je vous prie, de vous adresser cette requête:
Nous demandons à nos autorités dans le domaine liturgique de rechercher des modalités et des moyens qui aident à mettre en évidence et à insister sur le thème essentiel de l’Eucharistie au sein de nos prières eucharistiques, afin que nos fidèles puissent saisir le mystère et le vivre.
Par exemple, au cours de la liturgie de la Parole, la présence du Seigneur est mise en évidence et soulignée par la procession solennelle de l’Évangile et par le chant joyeux de l’Alléluia.
Mon humble demande est la suivante:
Pouvons-nous faire quelque chose de semblable durant la prière eucharistique, afin de mettre en évidence et d’insister sur les différents aspects du mystère eucharistique? Par exemple:
– La présence du Christ en personne (par exemple par une adoration silencieuse, une bienvenue joyeuse);
– le sacrifice de Jésus sur la croix (par exemple par l’exposition d’un crucifix, en soulignant l’expression “livré pour vous”, qui met en évidence le sens de la fraction du pain);
– le sacrifice de l’Église (qui donne voix à la souffrance humaine);
– la Résurrection de Jésus (en saluant le Seigneur ressuscité, isibongo!);
– la célébration de l’action de grâce (inviter les participants à réciter de brèves expressions de remerciement);
– la célébration de l’unité (faire venir des personnes de différentes origines autour de l’autel et les inviter à s’échanger le geste de paix);
– la fête éternelle des Noces de l’Agneau (avec les saints et les ancêtres).
Je voudrais également faire une seconde suggestion:
Une série de célébrations eucharistiques, traitant des différents aspects du Mystère eucharistique, pourrait être envisagée. Des prières adaptées, une préface particulière ou des prières spéciales faites par les célébrants pourraient être récitées, et différentes possibilités d’illustrer le thème spécifique au cours de la prière eucharistique pourraient être offertes. Cette série de célébrations eucharistiques pourrait avoir lieu de temps en temps dans les paroisses afin d’expliquer un aspect particulier du Mystère eucharistique.
[Texte original: anglais]
– M. Zbigniew NOSOWSKI, Directeur du mensuel catholique « Więź », Varsovie; Membre du Conseil National des Laïcs en Pologne (POLOGNE)
1. Il y a dix ans, avec des amis de ma génération, j’ai préparé un livre et un feuilleton télévisé qui avaient pour titre: “Les enfants de Vatican II s’interrogent”. L’expression choisie, “enfants du Concile” est devenue assez populaire en Pologne pour désigner ces catholiques qui étaient nés avec le Concile Vatican II
et NE se rappelaient PAS d’autres liturgies si ce n’est celle célébrée dans leur langue maternelle, et pour lesquels les redécouvertes du dernier Concile, telles que la vocation universelle à la sainteté, l’ouverture oecuménique, le dialogue avec les autres religions et avec les non-croyants, représentaient sans doute des nouveautés mais également une partie évidente de l’enseignement officiel de l’Église, une partie et une parcelle de la tradition.
Sur la base de cette expérience, je voudrais saisir l’occasion que j’ai de parler au Synode des Évêques, qui se déroule en l’année du 40° anniversaire de la clôture du Concile Vatican II, afin de remercier la Divine Providence pour ce grand don du Concile et des réformes post-conciliaires, y compris la réforme liturgique. Il y a eu, naturellement, de nombreux abus dans la célébration de l’Eucharistie et il faut les surmonter. Mais laissez-moi vous exprimer ma conviction: s’il n’y avait pas eu de réforme liturgique, de nombreux catholiques de ma génération n’auraient pas trouvé leur place dans l’Église (ou du moins cela aurait été beaucoup plus difficile).
2. L’Eucharistie est, sans aucun doute, le moment le plus important dans la vie de l’Église. Je vais utiliser le langage des affaires: il s’agit du navire-amiral ou de la vitrine de l’Église. Très souvent, c’est la seule réalité au travers de laquelle un certain nombre de personnes se proclamant catholiques ou de non-catholiques ont un contact direct avec l’Église. C’est pourquoi, notamment pour des raisons pragmatiques, nous devons faire de notre mieux dans toutes les paroisses afin que la Messe du dimanche soit une Messe véritablement belle, inspiratrice et qu’elle conduise les fidèles à y participer d’une manière approfondie. C’est un bien que les paroisses soient ravivées par des petites fêtes en plein air ou par des activités sportives, mais l’élément le plus important de la vie de la paroisse devrait être la sollicitude envers l’Eucharistie dominicale.
La responsabilité du prêtre en ce domaine est cruciale. Si la Messe est dite seulement par un prêtre, ses fidèles se limitent à écouter. Quand elle est célébrée par un prêtre en tant que grand mystère, si le célébrant en est conscient, s’il le sent et l’exprime dans l’esprit de la liturgie, s’il prie de manière visible quand il célèbre l’Eucharistie, les fidèles saisiront l’invitation à une communion plus profonde avec Dieu.
3. Beaucoup dépend donc du prêtre mais, en même temps, laissez-moi dire que, dans les discussions de ce Synode, j’ai trouvé qu’il manquait une réflexion sur la spiritualité des laïcs, je veux dire: la spiritualité eucharistique laïque. L’Instrumentum Laboris la mentionne brièvement, dans ses numéros 75 et 76, mais en la réduisant à des dévotions. Pour moi, la spiritualité eucharistique ne signifie pas seulement assister à la Messe et adorer le Saint Sacrement. Elle englobe l’ensemble des aspects de la vie.
Spécialement les laïcs d’aujourd’hui ont besoin de comprendre de nouveau le rapport entre l’Eucharistie et leur vie de chaque jour. L’Eucharistie – en tant que sacrifice, présence, nourriture, mémorial – nous dit quelque chose de très important et de concret pour l’ensemble de nos décisions quotidiennes, pour notre comportement au sein du mariage, de notre famille, dans notre bureau, dans notre cuisine, notre chambre-à-coucher, dans notre vie sociale. Elle nous dit: plus tu te donnes aux autres, plus tu te trouveras toi-même; plus tu aimes, plus tu devras sacrifier; plus tu donnes, plus tu recevras. Telle est l’attitude eucharistique. C’est là la manière de devenir vraiment une personne eucharistique, même en ne participant pas à la Messe quotidiennement. De cette manière Marie a été une femme de l’Eucharistie avant même qu’elle ne soit instituée.
4. L’expérience qui est la mienne après plus de vingt années passées au sein du mouvement “Foi et Lumière” fondé par Jean Vanier et Marie-Hélène Mathieu me portent à la proposition finale. Dans ces communautés, rassemblées autour de personnes handicapées mentales, j’ai appris que l’Église a reçu deux trésors: l’Eucharistie et les pauvres. Mais ces deux trésors vont rarement de pair. Nous avons besoin de signes visibles de leur unité. Surtout ceux qui participent au partage du pain eucharistique, devraient toujours manifester, d’une manière visible, leur solidarité envers les pauvres qui n’ont pas toujours leur pain quotidien.
[Texte original: anglais]
– Mme Marie-Hélène MATHIEU, Coordinatrice internationale du Mouvement « Foi et Lumière » (FRANCE)
En reférence au numéro 79 de l’“Instrumentum Laboris”, est évoqué ici le lien entre le Christ présent dans l’Eucharistie et le Christ présent dans les personnes handicapées, physiques, sensorielles, psychiques ou mentales (qui représentent 20 à 25 % de la population).
1. L’attitude de la société, malgré tous les progrès accomplis, est encore souvent méprisante et rejetante. (Par exemple, des lois sur l’avortement prévoient la suppression de l’enfant handicapé jusqu’à la veille de sa naissance) Aux antipodes de ces mœurs, Jésus manifeste un amour de prédilection à l’égard de toutes les personnes handicapées. Outre le trésor de sa présence dans l’Eucharistie, Jésus nous assure de sa présence dans la personne pauvre et faible.
2. Jean-Paul II, parlant à des personnes handicapées mentales, leur a dit: “Prenez place au cœur de l’Église”. Comment les paroisses peuvent-elles les aider à mieux trouver cette place?
Les aménagements spéciaux peuvent y contribuer, mais plus importante est la qualité de l’accueil qui permet à chacun de se sentir aimé, appelé à aimer, à être utile.
3. L’Église demande aux parents le respect inconditionnel de la vie sacrée de leur enfant dès sa conception. Comme il est essentiel en même temps, qu’elle les éclaire, les soutienne, les assure de sa présence à leurs côtés dans la croissance humaine et spirituelle de leur petit enfant!
4. Les personnes qui ont un handicap mental, lorsqu’elles ne peuvent s’exprimer par la parole, peuvent montrer par leurs attitudes qu’elles distinguent le corps du Christ de la nourriture ordinaire, et peuvent être préparées à le recevoir.
Par contre, des prêtres, en se référant au canon 913, hésitent à donner l’Eucharistie aux personnes très profondément handicapées qui paraissent privées de relations. Mais ne peut-on alors considérer le grand désir et la joie de Jésus de se donner aux plus démunis de ses fidèles? Les pratiques des Églises d’Orient concernant les trois sacrements de l’Initiation Chrétienne pourraient-elles aider l’Église à approfondir sa réflexion sur ce sujet?
[Texte original: français]
– M. Alexei V. JUDIN, Professeur d’Histoire de l’Église et du Dialogue interconfessional en la Fédération Russe, Russian State University for the Humanities, St. Thomas College (Moscou) (FÉDÉRATION RUSSE)
Je voudrais faire brièvement référence au numéro 86 de l’Instrumentum Laboris relatif au thème Eucharistie et oecuménisme.
Comme vous le savez bien, nous, les catholiques en Russie, affrontons le problème du dialogue avec les orthodoxes d’une manière grave. Dans cette Salle du Synode, nous avons entendu récemment diverses interventions sur ce point parmi lesquelles le témoignage concret du Cardinal W. Kasper, les rapports du Cardinal L. Husar et des Évêques des Églises catholiques de rite oriental. La question posée par le Cardinal Husar à propos de l’existence paradoxale du “superculmen” de la vie chrétienne dans la perspective de l’unité des Églises me touche au plus profond du coeur et semble très laborieuse. En fait, devant le Sacrement de l’Eucharistie, nous, catholiques et orthodoxes, nous faisons l’expérience d’un véritable émerveillement dont
il a si souvent été question au sein de cette assemblée. Mais cet émerveillement est déconcertant et frustrant. En réalité, c’est justement dans la portée oecuménique de l’Eucharistie que se révèle le grand scandale des divisions entre les chrétiens. C’est justement devant le Christ Eucharistie qu’il devient évident qu’il n’existe pas d’excuses à la désagrégation du monde chrétien.
Chez nous catholiques, il existe des normes qui règlent l’intercommunion avec les non-catholiques. Mais la reconnaissance réciproque avec les orthodoxes de la présence réelle du Seigneur dans l’Eucharistie nous engage à faire des progrès sur le chemin du rapprochement. Que pouvons-nous faire? Tout d’abord, sans violer les règles bien exposées et sans diluer l’identité catholique, nous devons penser de manière à pouvoir surmonter l’actuelle crise de l’oecuménisme. L’oecuménisme, dans sa version actuelle, se concentre plutôt sur les discussions relatives aux différentes questions historiques, théologiques etc. La dimension de l’oecuménisme spirituel se limite à des prières génériques, à des rencontres fraternelles à différents niveaux, mais s’arrête devant l’Eucharistie. En effet, toutes ces expressions et ces événements cherchent à éviter la réalité eucharistique.
Dans ce cas, je pense que la présence même de Jésus dans l’Eucharistie devrait nous guider vers l’avenir. Il faut approfondir la signification de cette présence vivante du Seigneur. Ce chemin commun doit se poursuivre sur la route déjà entreprise de la connaissance réciproque. Au siècle dernier, nous avons obtenu un réel progrès dans cette connaissance et, maintenant, nous ne devons pas nous contenter des fruits recueillis jusqu’à présent.
Comment pouvons-nous approfondir cette connaissance réciproque dans la perspective eucharistique? Je ne dispose pas d’une réponse certaine, mais je peux vous présenter une proposition. Nous possédons de nombreux charismes au sein de l’Église catholique – les charismes des différents ordres, des différentes congrégations religieuses, de divers mouvements etc. Nous pouvons assurer l’unité entre eux non seulement au niveau juridique et administratif, mais également au niveau spirituel. Ces charismes, ces dons spirituels des réalités catholiques sont bien différents entre eux. Quelquefois encore plus différenciés, sinon dans la doctrine, du moins dans la sensibilité et dans l’expression, que la réalité catholique et la réalité orthodoxe dans leur ensemble. Donc, si nous sommes en mesure de gérer ce genre de choses dans le milieu catholique en assurant l’unité entre différents charismes, pourquoi ne pouvons-nous pas nous approcher ensemble du Mystère eucharistique dans l’unité réconciliée entre réalités d’Orient et d’Occident? Ce qui est crucial et décisif dans ce cas tient dans la sincérité absolue du fait que nous considérons que nous consistons dans le Christ et dans Sa présence eucharistique, comme le disait le célèbre théologien orthodoxe russe Pavel Florenskij.
[Texte original: italien]
– M. Francisco José GÓMEZ ARGÜELLO WIRTZ, Co-Fondateur du Chemin Néo-Catéchumenal (ESPAGNE)
Je ne peux m’empêcher de rendre témoignage, devant cette assemblée, de ce que le Seigneur est en train d’accomplir.
La rencontre de Cologne est encore présente à mes yeux, là où le Chemin a conduit plus de 100.000 jeunes et où, comme fruit des Journées de la Jeunesse avec le Pape Benoît XVI, au cours de la rencontre vocationnelle du lendemain, des milliers de jeunes se sont levés pour entrer au Séminaire et de nombreuses jeunes filles ont choisi la vie contemplative et d’adoration.
Comment un tel événement a-t-il pu être possible? Le Pape l’a dit à Cologne: formez des communautés basées sur la foi qui parcourent un itinéraire vers le Christ, en communion avec le Pape et avec les Évêques.
Il est impressionnant de penser que derrière chacun de ces jeunes se trouve une petite communauté dans la paroisse, avec laquelle ils entreprennent un chemin d’initiation chrétienne et où l’Eucharistie, célébrée dans la propre communauté, est fondamentale pour mûrir leur foi et leur vocation.
Un grand nombre de ces jeunes proviennent de familles qui se sont recomposées, et beaucoup d’autres, qui étaient loin de l’Église, ont vu des signes de la foi dans des communautés vivantes. Ils ont reçu l’annonce du Kerygme dans la catéchèse et ont commencé un catéchuménat post-baptismal de redécouverte du Baptême, dont le centre est la Veillée pascale qui chante et réalise le mystère de notre salut.
Étant donné que l’Eucharistie, Pâque de la semaine, nourrit la vie chrétienne, nous devons, aujourd’hui, nous poser comme question: Qu’est-ce que la vie chrétienne? Qu’annonce l’Église?
Que Dieu a envoyé son Fils au monde pour faire passer l’humanité de ce monde au Ciel, de l’esclavage à la liberté, de la mort à la vie. Le Christ est ressuscité, crie l’Église! Le Christ a vaincu la mort et vit, ressuscité, dans les chrétiens. Comment pouvons-nous porter cette nouvelle au monde? St Paul précise: “Nous portons partout et toujours en notre corps les souffrances de la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre corps… Ainsi donc, la mort fait son oeuvre en nous, et la vie en vous” (2 Co 4, 10.12).
Tel est le dynamisme de la Pâque qui nourrit notre foi: nous avons besoin que le Christ nous donne, dans l’Eucharistie, sa mort pour nous, dans le pain rompu et dans le Sang versé, pour pouvoir montrer au monde sa résurrection, sa vie immortelle.
[Texte original: italien]
– Soeur Margaret WONG, F.D.C.C., des Filles de la Charité Canossiennes; Promotrice des Centres d’Adoration Eucharistique (Honk Kong)
Je vous remercie de m’avoir permis de parler au nom des personnes handicapées de Hong-Kong.
Dans le passé, la plupart des personnes handicapées de nos régions étaient privées de la possibilité de participer à la célébration eucharistique car les églises ne leur étaient pas accessibles. Grâce à Dieu, en 1993, a été créé le Centre Diocésain Pastoral pour Handicapés et ainsi nos handicapés ont commencé à participer à des Messes organisées pour différents groupes en fonction de leurs besoins particuliers. Malgré nos limites et nos difficultés économiques, tout comme la pauvre veuve de l’Évangile, nous avons investi tout ce que nous avions de tout notre coeur.
Au cours de ces années, avant le retour de Hong Kong à la Chine, notre société vivait dans la peur et l’incertitude. Après avoir reconnu notre incapacité à résoudre quelque problème que ce soit, nous avons commencé à nous engager à tenir chaque jour une heure sainte et à réciter des prières d’intercession au Centre pour Handicapés. À partir de 1996, le temps de l’Adoration quotidienne a été prolongé à 12 heures, se concentrant sur la prière pour la sanctification des prêtres.
Nous avons été profondément émus par le témoignage des handicapés, qui affrontent tout type de sacrifice pour participer à la Messe et à l’Adoration, alors que les soi-disant “normaux” n’ont pas de temps.
Entre temps, le nombre de personnes ayant des problèmes psychologiques et des tendances au suicide n’avait pas cessé d’augmenter. Ces personnes, avec une image brisée d’eux-mêmes, des relations brisées et un esprit brisé avaient été repoussées par leurs familles, elles aussi brisées, et par notre société brisée, imprégnée de sécularisation et de matérialisme. Dans l’Eucharistie, nous voyons le coeur blessé du Christ qui a soif de sauver l’humanité brisée. En Lui, nous apprenons à prendre dans nos bras et à aimer sincèrement toutes ces personnes dont la vie est brisée. Nous les invitons à rechercher la guérison spirituelle dans le Seigneur de l’Eucharistie. De nombreuses guérisons inté
rieures nous ont été référées et nous avons reçu de nombreux appels téléphoniques de la part d’étrangers qui nous demandaient des prières d’intercession. Répondant à la demande pressante, en mon coeur, de notre Seigneur, j’ai constitué, en 2002, un petit groupe de laïcs consacrés sous le nom de “Eucharistic Oblate for the Vulnerable”, avec le soutien plein et entier de notre Évêque Joseph Zen. Nous avons commencé avec sept membres qui avaient des problèmes physiques, mentaux ou d’autre genre, et nous nous sommes dédiés à l’Adoration perpétuelle. Nous croyons que la vulnérabilité humaine est un don de l’amour du Père et qu’elle peut être transformée en bénédiction, une voie de sanctification à travers la force transformante de l’Eucharistie.
Dans un premier temps, notre groupe a conduit l’Adoration quotidienne au Centre Pastoral de manière à le transformer en un centre d’adoration perpétuelle. Avec le nombre croissant des membres, nous sommes parvenus à créer un second Centre d’Adoration Perpétuelle à partir du Mercredi des Cendres de cette année. Dans ces deux centres, nous sommes heureux de pouvoir participer à la Messe quotidienne (avec homélie), à la bénédiction, à l’heure mariale et à chanter la Liturgie des Heures (y compris pour les aveugles), d’avoir une lectio divina hebdomadaire par groupes d’âge différent, des Messes de guérison mensuelles et le catéchisme, ainsi qu’un certain nombre de retraites centrées sur l’Eucharistie. Avec ce charisme spécial qui est de faire approcher de nombreuses personnes en difficulté à l’adoration eucharistique, le Seigneur nous envoie graduellement de nombreux volontaires qui se dédient également à l’adoration eucharistique perpétuelle pour aider notre ministère, par exemple en ce qui concerne:
1. L’observance du jeûne au pain et à l’eau de chaque mercredi et vendredi, et de prier spécialement pour chaque prêtre;
2. L’Adoration eucharistique des enfants, hebdomadaire et mensuelle, ainsi que l’Adoration nocturne durant les jours de fête;
3. L’Adoration eucharistique destinée aux centaines d’élèves de l’école primaire dont seulement 10% sont catholiques, en faisant appel à l’émerveillement des enseignants devant leur attention extraordinaire envers le Seigneur de l’Eucharistie;
4. L’Adoration eucharistique en République populaire de Chine, qui s’est traduite par l’Heure Sainte quotidienne ou même par l’Adoration perpétuelle dans l’ensemble des paroisses dans lesquelles nous nous sommes rendus (par exemple Bien Chuen dans le Hebei, et Saints Pierre et Paul à Shanghaï);
5. La guérison spirituelle de malades de pneumopathie atypique (SARS) et de leurs parents, ainsi que le personnel médical se trouvant en première ligne aux moments critiques;
6. Le jeûne et la prière d’intercession quotidienne à l’heure du déjeuner;
7. La prière d’intercession de minuit à six heures du matin pour l’homélie du prêtre;
8. La réalisation du site internet www.eucharisticoblate.org.
Nous prions afin que, par l’intercession de notre regretté Pape Jean-Paul II, le Seigneur de l’Eucharistie puisse apaiser la faim de notre peuple chinois grâce à Sa Parole et à son Pain, et que Sa Majesté puisse bientôt régner en Chine. Maranatha. Amen.
[Texte original: anglais]
[Traductions distribuées par le secrétariat général du synode des évêques]