Le président italien a été reçu au Vatican avec tous les honneurs - Garde suisse pontificale, gentilshommes du pape - et il a été accueilli par le préfet de la maison pontificale, Mgr James Harvey.

Le couple présidentiel était accompagné d’une délégation italienne dont le vice-président du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, M. Gianfranco Fini.

Le pape a accueilli le président et sa femme dans l’antichambre de sa bibliothèque avant d’avoir avec lui un entretien privé d’une vingtaine de minutes.

Avant d’entrer dans le bureau privé pontifical, le pape a mentionné l’amitié qui unissait le président et Jean-Paul II: « Votre amitié a été un signe pour le monde », a-t-il dit entre autres. Les deux hommes avaient le même âge (classe 1920) et le même saint patron, Charles Borromée.

Le président a évoqué sa première venue au Vatican, en 1993, pour rencontrer Jean-Paul II en tant que premier ministre (« président du conseil »). Une fois élu président, il s’était rendu en visite au Vatican le 19 octobre 1999.

Commentant la rencontre de ce matin, le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, a déclaré : « Il s’est agi d’un entretien très cordial. Il a permis un échange d’idées sur les rapports bilatéraux entre l’Italie et le Saint-Siège ».

Il a également précisé que la rencontre a permis d’aborder des thèmes « concernant la situation européenne ».

« Au terme de sa visite au Saint-Père, le président Ciampi a été reçu par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat », a ajouté M. Navarro Valls.

Il a ajouté que le pape Benoît XVI avait accepté l’invitation du président Ciampi à se rendre en visite officielle au Quirinal le vendredi 24 juin prochain.

Jean-Paul II aurait dû se rendre au Quirinal le 29 avril dernier, en la fête de Ste Catherine de Sienne, patronne d’Italie. A cette date, vendredi dernier, le président Ciampi a voulu venir rendre hommage à Jean-Paul II sur sa tombe. Il avait déjeuné avec Jean-Paul II au Vatican le 16 janvier dernier.

A la fin de la rencontre, le président a offert au pape un précieux calice de l’époque du bienheureux pape Pie IX: « Il retourne chez lui au Vatican », a dit le président avec un sourire, en l’offrant.

De son côté, Benoît XVI a offert au président une statuette de la Vierge Marie. Mme Ciampi, vêtue de noir et portant la mantille noire, a reçu un chapelet qu’elle a embrassé en le recevant.

Le jour de l’élection de Benoît XVI, le président italien lui avait fait parvenir un message au nom du peuple italien.

« La conscience d’avoir dans l’évêque de Rome une référence universelle, écrivait-il, exalte la présence de Rome dans le monde, renforce la volonté de l’Italie d’affronter les inconnues du nouveau millénaire forte des motivations éthiques et des principes fondamentaux dont l’Eglise catholique est l’interprète ».

Le palais présidentiel du Quirinal est une des demeures ecclésiastiques expropriées lors de l’invasion des Etats pontificaux par les troupes piémontaises et l’unité italienne en 1870.

La « Question romaine » est restée en suspens jusqu’au concordat du 11 février 1929: les « Accords du Latran ».

Le 31 juillet 1946, le chef provisoire de l’Etat italien, Enrico De Nicola s’est rendu au Vatican, accompagné d’une délégation dont Alcide De Gasperi.