Suisse : Vote sur l'utilisation des cellules souches embryonnaires

CITE DU VATICAN, lundi 22 novembre 2004 (ZENIT.org) – Les Suisses devront se prononcer le 28 novembre sur la loi autorisant l’utilisation des cellules souches embryonnaires dans la recherche médicale. La revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune fait le point sur les enjeux dans cette dépêche (www.genethique.org).

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Le quotidien suisse « Le Temps » (www.letemps.ch) a consacré un long dossier à ce sujet reprenant le rôle des cellules souches adultes et embryonnaires, leurs origines, leurs capacités …

Marisa Jaconi, biologiste à l’université de Genève, persuadée des perspectives thérapeutiques des cellules souches embryonnaires humaines, explique néanmoins que la recherche n’en est qu’à « ses balbutiements » et regrette que l’on fasse « croire – à tort – au public que les applications sont pour bientôt ». Pourtant, pour Béatrice Desvergnes, professeur de biologie et médecine à l’Université de Lausanne, si la recherche sur les cellules souches adultes promet « d’éventuelles thérapies quasi imminentes », elle doit se faire de pair avec celles sur les cellules souches embryonnaires car ce sont « deux axes de recherche complémentaires ».

Les cellules souches adultes sont utilisées par les médecins depuis plus de 30 ans notamment pour traiter des personnes atteintes de leucémies, des grands brûlés… Plusieurs études ont montré que les cellules souches adultes sont très prometteuses dans la recherche de thérapeutique pour le traitement de maladies cardiaques. Des chercheurs sont parvenus également à démontrer que les cellules souches adultes pouvaient se « transdifférenciées » en d’autres types de cellules (cerveau, fois,…). Au vue de ces résultats, le comité référendaire a conseillé de privilégier les recherches sur les cellules souches adultes d’autant qu’elles ne posent pas de problème éthique.

L’article revient sur les différents moyens des chercheurs suisses pour se procurer des cellules souches embryonnaires issues :
– d’embryons conçus par fécondation in vitro. La Constitution suisse interdit la production d’embryons explicitement à des fins de recherche. Les hôpitaux suisses conservent environ un millier d’embryons congelés, créés avant 2001. Ils auraient du être détruits fin 2003 mais le Conseil national a retardé la date de destruction.
– de lignées de cellules souches embryonnaires importées. En 2000, des chercheurs genevois ont importé de telles cellules profitant d’un vide juridique en la matière. Le gouvernement a été contraint de légiférer : la nouvelle loi, soumise à votation, prévoit d’encadrer ces importations.
– du clonage thérapeutique, non autorisé en Suisse. Le Temps fait par ailleurs ressortir que les taux de réussite étant si minces, les thérapies par cellules souches embryonnaires issues du clonage « restent illusoires ».
– de la parthénogenèse. Cette technique, non maîtrisée, consisterait à stimuler chimiquement un ovule non fécondé pour qu’il se comporte comme un ovule fécondé permettant le développement d’un embryon. Elle n’est pas discutée dans le cadre de la loi actuelle mais le sera, plus tard, dans le cadre de la future loi sur le recherche sur l’être humain.

Des partis ou organisations représentés au parlement suisse, 8 ont appelé à voter « non » à la votation : le Parti évangélique de la Suisse, le Sozialistisch Grüne Alternative, Union Démocratique Fédéral, les Verts, Arbeitsgemeinschaft Evangelischer Aerztinnen und Aerzte der Schweiz, Association de médecins catholiques suisses, Basler Appells gegen Gentechnologie, Conférence des évêques suisses.

La Revue de presse propose en ligne trois textes :
– La loi fédérale relative à la recherche sur les cellules souches embryonnaires
– Le dossier du parlement suisse sur la loi fédérale
– Le dossier Cellules souches

(Cf. Le Temps (Olivier Dessibourg) 08/11/04)

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ZENIT Staff

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