« Il ressort d’une enquête sur la mortalité qui vient d’être effectuée par l’Organisation mondiale de la Santé et le Ministère de la Santé du Soudan dans deux des Etats de la région du Darfour que la mortalité chez les personnes déplacées reste supérieure au niveau caractéristique d’une situation d’urgence humanitaire. L’aide aux personnes déplacées dans la région doit donc d’urgence être accrue et mieux ciblée », demande l’OMS.
L’organisation internationale précise : « Dans la région du Darfour, 1,2 million de personnes ont dû fuir leur village pour se réfugier dans 129 camps éparpillés sur une superficie grande comme la France. Le taux brut de mortalité qui définit généralement l’existence d’une crise humanitaire est d’un décès pour 10 000 personnes par jour. L’enquête de l’OMS a constaté que le taux brut atteint 1,5 pour 10 000 par jour dans le nord du Darfour et 2,9 dans l’ouest. L’enquête a envisagé l’ensemble des décès et les causes entre le 15 juin et le 15 août 2004. Les résultats montrent que le nombre des décès chez les personnes déplacées au nord et à l’ouest du Darfour est de trois à six fois plus élevé que celui auquel on pourrait s’attendre ».
Selon le Directeur général de l’OMS, le Dr LEE Jong-wook, « l’enquête confirme ce que les organisations humanitaires soupçonnaient depuis plusieurs semaines. Les résultats ainsi que les autres renseignements réunis par nos collaborateurs indiquent que la population au Darfour a besoin d’une aide accrue. Des milliers de personnes, et notamment des milliers d’enfants de moins de cinq ans, meurent chaque mois de maladies qui pourraient facilement être évitées et traitées. Une action plus importante et mieux ciblée est maintenant cruciale. »