ROME, lundi 6 septembre 2004 (ZENIT.org) – « La récente décision des Pays-Bas d’autoriser l’euthanasie sur les enfants âgés de moins de 12 ans constitue une nouvelle lacération violente des fondements mêmes de notre coexistence civile ». C’est ce que déclarait le président de la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques (FIAMC) dans un communiqué en date du 2 septembre.
« Visant officiellement à mettre fin à ‘des souffrances intolérables’, la décision des Pays-Bas autorise à tuer des personnes humaines sans leur consentement », déclare Gian Luigi Gigli.
Un accord vient en effet d’être signé entre les autorités judiciaires des Pays-Bas et la clinique universitaire de Groningen. Cet accord autorise à donner la « mort douce », même à des enfants, s’ils sont atteints de maladies incurables et victimes de grandes souffrances.
Ce protocole, dont la préparation a duré un an et qui a été écrit en partie sur la base de la législation déjà en vigueur aux Pays-Bas, indique, pas après pas et de manière très précise et rigoureuse, la procédure que les médecins doivent suivre.
Le document prévoit par exemple qu’un deuxième médecin indépendant se prononce sur les conditions de l’enfant.
L’euthanasie a été dépénalisée en 1994 aux Pays-Bas. En 2002 une loi prévoyant ce type de procédure médicale pour tous les malades incurables à partir de 12 ans, avec l’obligation de l’autorisation des parents jusqu’à 16 ans, a été votée.
Le ministre italien de la santé, Girolamo Sirchia, avait alors déclaré: « En Hollande, la situation semble nous échapper. Alors qu’on annonce environ 250 interruptions de vie il semblerait qu’il y en ait deux ou trois fois plus et personne ne sait dire si ces conditions entrent dans celles prévues par la loi ».
« Ceci intervient dans une société, comme la société hollandaise, dans laquelle, selon des études officielles, l’euthanasie sur les adultes est déjà pratiquée même sur des cas curables comme les patients souffrant de dépression, et dans laquelle elle est réalisée, selon l’avis du médecin, à travers des procédures illégales mais tolérées, même sur des patients non consentants », précise encore le président de la FIAMC dans le communiqué du 2 septembre.
Affirmant que cette « solution de mort » est utilisée dans des cas souvent curables « sur le plan clinique grâce au développement des soins palliatifs modernes », le président de la FIAMC estime que ce comportement pourrait susciter « le doute d’un intérêt financier des autorités publiques, puisqu’il enlève aux structures sanitaires la charge d’une assistance coûteuse dans des conditions où tout prolongement de la durée de la vie est considéré comme privé de sens ».
« Plus important encore, la porte est ouverte, à l’échelle nationale, à l’élimination ‘par pitié’ d’autres personnes ayant une capacité mentale réduite, celles-ci pouvant être éliminées sans leur consentement pour des raisons basées sur une appréciation extérieure d’un manque de valeur de leur qualité de vie », a-t-il ajouté.
En conclusion, le président de la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques lance un appel à tous les médecins, au nom de ses collègues catholiques, « au nom du jurement d’Hippocrate, pour qu’ils prennent conscience de l’impératif moral de faire face par tous les moyens au plan incliné qui est peu à peu en train de permettre aux autorités publiques de prendre des décisions sur quelles vies sont dignes d’être vécues et quelles vies ne le sont pas ».