Pour le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, précise Radio Vatican, il s’agit d’un « acte de justice et de bienveillance du pape envers l’Eglise orthodoxe russe. Un geste qui pourra contribuer au « dépassement » des divergences entre l’Eglise d’Occident et celle d’Orient.
Dans un message, le patriarche Alexis II a ainsi remercié le pape Jean-Paul II pour l’hommage de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan. L’image sainte, conservée depuis 1993 dans les appartements pontificaux, après avoir disparu de Russie pendant des décennies, a été donnée samedi dernier au patriarche par le cardinal Kasper.
Dans la décision de Jean-Paul II, le patriarche voit, écrit-il, le « désir sincère » du pape de « vouloir dépasser les difficultés qui existent » dans les relations entre les deux Eglises.
« Puisse cet événement se transformer en une contribution commune au dépassement des conséquences négatives » de l’histoire du XXe siècle, marquée par des persécutions sans précédents contre la foi dans le Christ, souhaite le patriarche orthodoxe.
Le patriarche Alexis II souligne combien l’icône de la Mère de Dieu de Kazan ramène l’Eglise à l’époque ou « les divisions », aujourd’hui « hélas si visibles », « n’existaient pas », entre l’Est et l’Ouest.
« Même dans les moments les plus difficiles de ses relations avec l’Eglise catholique, ajoute-t-il, l’Eglise orthodoxe a « toujours invariablement déclaré sa propre disponibilité à développer de telles relations, dans un esprit de coopération sincère ». Le retour de l’icône en Russie représente, écrit-il, « un pas dans la juste direction » vers la solution des problèmes.
En outre, ajoute le patriarche en conclusion, les bonnes relations entre les deux Eglises sont « extrêmement importantes pour l’avenir de l’Europe et du monde entier », du fait que l’annonce des valeurs chrétiennes à la société sécularisée réussira seulement si tous les Chrétiens savent mettre en pratique le commandement de l’amour de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
L’ouverture dans les relations entre chrétiens de différentes confessions présuppose, précise Alexis II, « le respect des autres, la connaissance de leur histoire commune, et la sensibilité dans l’entreprise de quelque action que ce soit dans les territoires où l’autre tradition existe depuis des siècles ».