CITE DU VATICAN, Samedi 31 juillet 2004 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la présentation de la lettre du cardinal Joseph Ratzinger sur la collaboration entre l’homme et la femme dans l’Eglise et dans le monde, faite par le cardinal Godfried Danneels, président de la Conférence épiscopale de Belgique.
Avec beaucoup d’intérêt, les évêques de Belgique ont pris connaissance de la publication de cette lettre du cardinal Ratzinger, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de Foi.
Au cœur de ce temps de vacances, à l’occasion desquelles beaucoup de couples et de familles prennent un peu de temps pour souffler et pour se reparler, cet écrit vient à point nommé pour rappeler que la différence entre l’homme et la femme est une alchimie unique, qui donne à notre humanité son vrai visage.
Créé à l’image et à la ressemblance de la Trinité – qui est une relation d’amour – l’humain est un être relationnel. La relation la plus fondamentale trouve son origine dans la différence des sexes. Comme l’exprime en terme symbolique le récit de la création : sans Eve, Adam n’a pas de raison d’exister – et vice versa.
Le corps humain est le langage de l’âme. Et notre corps est sexué. La différence entre l’homme et la femme n’est pas seulement culturelle. C’est pourquoi ils sont appelés à s’engager dans une relation unique.
Penser pareille différence en termes de rivalité – de guerre des sexes – aboutit à une impasse. C’est en termes d’alliance et de complémentarité, qu’il faut réfléchir sur la différence entre l’homme et la femme.
L’homme et la femme sont appelés à se rencontrer en fondant un couple stable et fidèle qui soit le socle de la vie familiale.
Certains, cependant, reçoivent un appel tout particulier : celui de demeurer célibataire pour le royaume. Celui qui répond à pareil appel, n’en demeure pas moins pleinement homme ou femme. Cependant, à travers sa féminité ou sa masculinité, il exprime jusque dans sa vie concrète, la primauté du spirituel sur le matériel.
La lettre se conclut en portant une attention toute particulière à la ‘féminité’ dans notre société où la productivité est trop unilatéralement mise en avant. Ce que l’on nomme ‘féminité’ est plus qu’un simple attribut du sexe féminin. Le mot désigne en effet la capacité fondamentalement humaine de vivre pour l’autre et grâce à lui. (Lettre n°14).
La promotion de la femme ne passe donc pas exclusivement par une revendication de droits – même si cela est légitime et nécessaire – mais doit également se faire à travers une valorisation de valeurs authentiquement féminines au sein de la société et de l’Eglise.
En ce qui concerne l’Eglise, la symbolique féminine est centrale pour exprimer son identité. Mère des croyants, l’Eglise est fidèle à elle-même dans la mesure où – telle Marie – elle se laisse féconder par l’Esprit, pour mettre à chaque époque et en tous lieux, spirituellement le Christ au monde.
Godfried cardinal Danneels
Président de la Conférence épiscopale de Belgique