Le VIe congrès mondial de Pastorale du tourisme a été organisé en Thaïlande, à Bangkok, du 5 au 8 juillet, par le conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement, avec la collaboration de la commission pour le Tourisme de la conférence épiscopale de Thaïlande sur le thème : « Le tourisme au service de la rencontre entre les peuples ».
Dans son document final, publié aujourd’hui par la salle de presse du Saint-Siège, les congressistes rappellent que l’Organisation mondiale du Tourisme a adopté un « Code mondial d’éthique du tourisme », à l’origine de la législation de plusieurs pays, mais ils déplorent en même temps que de nombreux autres pays n’aient pas bougé.
Pour lutter contre le tourisme sexuel, dans ses différentes dimensions, ils recommandent que la pastorale du tourisme n’oublie pas « la solidarité avec les laissés-pour-compte et les pauvres », en accordant une attention particulière « aux conséquences de la pauvreté sur la vie de famille ».
Parmi les 16 mesures recommandées, les congressistes demandent aussi que les autorités gouvernementales prévoient une aide supplémentaire « pour la formation morale et humaine des personnes engagées dans le tourisme ».
Il faut aussi, recommandent-ils encore, « aider à prendre conscience que le tourisme est un puissant moyen pour promouvoir la justice et la paix et une vraie rencontre des peuples ».
Pour combattre efficacement le problème du tourisme sexuel impliquant les enfants, il faudrait, ajoute le document, que « les agences de voyages, les compagnies aériennes et les hôtels informent leurs clients sur le sort des enfants victimes de la prostitution, ainsi des dispositions de la loi et des peines encourues » par les voyageurs qui enfreindraient ces lois.
Le congrès a également souligné que le tourisme, « phénomène social et économique de dimension mondiale », devrait « contribuer à rapprocher les pays et cultures ».
Il doit aussi aider à combattre « toute forme de discrimination ou d’exploitation ou, pire encore, de violence sexuelle par rapport aux femmes et aux mineurs ». Car les plus exploités, « les plus vulnérables » et ayant « le plus besoin d’aide » sont les femmes, les mineurs, les enfants.
Pour lutter efficacement contre le tourisme sexuel, le document recommande aussi d’apporter aux enfants souffrant de cette exploitation à la fois « compassion », « protection juridique » et un cadre pour qu’ils retrouvent leur « dignité humaine ».
Il souligne que l’enfant ne doit pas être traité « comme un criminel » lorsque la Convention sur les Droits de l’Enfance a été violée, ou lorsque l’enfant « a été abusé sexuellement ».
C’est pourquoi les autorités gouvernementales sont invitées à accorder d’urgence la priorité à la lutte contre ce trafic et contre l’exploitation commerciale des enfants ».
Les institutions gouvernementales sont appelées, indique le document, à « coordonner leurs efforts à tous les niveaux de la société » et à « collaborer avec les organisations internationales, pour accélérer la mise en oeuvre d’un cadre juridique qui protégerait les enfants de l’exploitation sexuelle dans le secteur du tourisme, et qui permettrait de poursuivre les délinquants en justice».
Quant aux diocèses et aux communautés chrétiennes concernées, elles sont invitées à accorder une attention pastorale particulière « aux enfants exploités sexuellement par l’industrie du tourisme », en créant « des structures pour la pastorale des enfants abusés » : ce doit être « un aspect important de la mission d’évangélisation ». Un tel apostolat doit être « soutenu » là où il existe déjà et mis en route là où il n’existe pas.
Il s’agit en effet, recommande ce document, de « prendre soin des victimes avec compassion et amour » et de leur procurer à la fois une « assistance juridique », une « thérapie » et d’assurer leur « réintégration dans la société ». Enfin, s’il s’agit de chrétiens, cela doit également signifier leur « réintégration dans la communauté de foi ».