« Que Marie, que nous célébrerons dans quelques jours comme Reine du Mont Carmel, nous aide à saisir dans la beauté de la création un reflet de la gloire divine, et nous encourage à tendre de toutes nos forces vers le sommet spirituel de la sainteté », disait le pape avant la prière de l’angélus depuis le chalet des Combes d’Introd.
Le P. Jesús Castellano, carme et professeur à la faculté de théologie du « Teresianum », à Rome a confié aujourd’hui à ce propos à Radio Vatican : « Nous savons que Jean-Paul II, né à Wadowice, a eu, dès son enfance un rapport intime avec le Carmel. Dans sa jeunesse, il a reçu le scapulaire du Carmel, qu’il porte encore aujourd’hui, comme lui-même l’a souligné en différentes occasions. Ce rapport privilégié avec le Carmel et avec ses saints, le rend donc très proches de la Vierge du Carmel, que ce soit par la piété du scapulaire, ou par la profondeur de la prière. N’oublions pas son amour de Marie comme mère et se sentiment d’être enveloppé par sa présence, par sa maternité. C’est le sens profond de cette amitié intime du Carmel avec la Vierge : voir Marie comme une sœur qui nous accompagne dans notre voyage en nous portant vers les cimes de la sainteté. »
Du point de vue historique, le P. Castellano rappelle que « La dévotion à la Vierge du Carmel est née lorsque, au début du XIIIe siècle, les premiers carmes ont consacré leur vie au Seigneur Jésus en prenant la Vierge Marie comme leur patronne, sœur et mère. Ils lui ont consacré une petite église dans une vallée du mont Carmel biblique, marqué par la prière du prophète Elie. Cette dévotion s’est ensuite étendue, lorsque, expulsés de Terre Sainte, les carmes ont emporté sur les routes du monde, à Chypre d’abord et ensuite dans toutes les nations d’Europe, leur dévotion pleine d’affection intime pour la Vierge, qu’ils appellent non seulement « mère » mais aussi «sœur ». La fête de la Vierge du Carmel a été fixée au 16 juillet parce qu’à cette date, au IIe concile de Lyon, l’ordre du carmel, qui risquait d’être supprimé, a au contraire été approuvé officiellement par l’Eglise. Les Carmes reconnaissent cet événement comme un signe d’une protection spéciale de Marie ».
Le théologien voit une double « actualité » dans cette fête liturgique. « D’une part, explique-t-il, il y a la piété populaire qui a donné une grande importance à cette Vierge. En donnant le scapulaire, ce petit signe qui est devenu une espèce de sacramental de la dévotion, et donc de la consécration, la Vierge a d’une certaine façon donné une assurance du salut éternel et de la vision de Dieu. Et puis il y a l’autre aspect, plus intérieur, plus intime : comme les saints du Carmel, nous avons vu la Vierge Marie en tant que la Vierge de la contemplation, du silence, mère spirituelle qui conduit à la sainteté. Avoir des saints d’une telle grandeur, comme saint Jean de la Croix, Thérèse d’Avila, Thérèse de l’Enfant Jésus, ou Edith Stein, nous dit l’importance de cette dévotion qui a produit dans l’Eglise de tels fruits de sagesse, de sainteté, et d’inspiration permanente pour la spiritualité de l’Eglise ».