CITE DU VATICAN, Vendredi 2 juillet 2004 (ZENIT.org) – Par une résolution adoptée à l’unanimité par l’ONU, le Saint-Siège jouira désormais aux Nations Unies des mêmes droits et privilèges que les autres Observateurs permanents : le Saint-Siège n’aura plus besoin d’autorisation pour prendre part aux débats, disposera d’un droit de réponse, pourra faire circuler ses documents et présenter des questions de procédure, explique Mgr Migliore au micro de Radio Vatican.
Jeudi 1er juillet, l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, Mgr Celestino Migliore, a remercié l’assemblée pour « l’adoption consensuelle » de la résolution « touchant le rôle du Saint-Siège au sein des Nations-Unies » adoptée au moment où cette Mission permanente fête son quarantième anniversaire ».
« L’adoption de cette résolution constitue, se réjouissait Mgr Migliore, une avancée importante qui reflète les valeurs fondamentales et les intérêts communs partagés par l’ONU et le Siège apostolique. Nous sommes engagés dans les mêmes perspectives qui touchent la défense des droits fondamentaux, la dignité et la valeur de l’être humain, ainsi que la promotion du bien commun ».
Mgr Migliore rappelait l’importance du droit, fondé dans la loi naturelle en disant : « Pour y parvenir, la Communauté internationale doit être ordonnée au droit et fondée sur lui, sur une loi qui ne découle pas d’un caprice mais des principes universels de la nature humaine, seule loi capable de conduire l’humanité vers son avenir. Si ces principes inspirent notre action, nous parviendrons à l’objectif commun de fonder une paix et une justice durables et universelles ».
Mgr Migliore précisait aujourd’hui au micro de Radio Vatican que le Saint-Siège ne change pas pour autant de « statut », qui reste celui « d’observateur », mais que ce statut est « précisé », et « renforcé ».
« Il ne s’agit pas, explique-t-il, d’une nouveauté absolue parce que depuis 40 ans, le Saint-Siège participe aux travaux de l’ONU. Le statut d’Observateur permanent se base sur un droit coutumier plus qu’écrit. En outre, certaines modalités prévues jusqu’ici ne facilitaient pas une participation fluide et efficace c’est pourquoi il a été demandé et obtenu que l’Assemblée accorde un statut plus clair et plus favorable. Maintenant, par exemple, nous pourrons intervenir sans devoir attendre la permission des groupes régionaux, nous pourrons faire circuler nos documents en tant que documents de travail de l’assemblée générale, nous aurons un droit de réponse, et donc une participation beaucoup plus complète, plus fluide, sur la base d’un statut reconnu par 191 pays ».
Mgr Migliore explique en outre que le Saint-Siège n’a pas demandé le statut de membre de l’Assemblée à part entière « essentiellement parce que le Saint-Siège est intéressé par la participation aux travaux de l’ONU plus sous son aspect de tribunal mondial que sous l’aspect de « gouvernement mondial » ».
Mais la résolution, précise aussitôt Mgr Migliore ne signifie pas que cette possibilité soit exclue à l’avenir. « Je dirais, précise l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, que l’esprit et la lettre de cette résolution ne laissent rien transparaître dans ce sens. Le sens de ce pas doit être plutôt cherché dans la volonté du Saint-Siège d’offrir sa contribution aux travaux de l’ONU, avec des modalités appropriées de participation. Si l’on examine attentivement les conditions requises par la Charte de l’ONU, il n’y a aucun obstacle à la pleine adhésion du Saint-Siège à l’ONU. Il s’agit davantage d’une évaluation de ce qui convient en tenant compte de nombreux aspects, en premier de sa mission, et la mission du Saint-Siège est surtout spirituelle et morale ».
A propos des pétitions passées pour évincer le Saint-Siège de l’ONU, Mgr Migliore souligne que cette initiative a été promue « sur la base de présupposés surtout idéologiques, par des groupes d’intérêts contraires aux convictions et aux positions que le Saint-Siège tient sur des questions concernant la vie. Or, le statut de membre ou d’observateur à l’ONU est réglementé par des arguments de caractère juridique et non idéologique, et il est juste qu’il en soit ainsi. C’est une garantie démocratique qui permet la participation au débat de tous les membres de la communauté internationale qui peuvent avoir et ont souvent des intérêts et des positions divergentes mais qui se réunissent pour débattre et négocier pour résoudre pacifiquement et dans l’intérêt du bien commun leurs divergences et différences ».
Enfin, Mgr Migliore confie qu’il a « promu cette initiative avec une grande satisfaction parce que dans le contact direct avec les dirigeants de l’ONU, et les représentants des pays membres, j’ai reçu de nombreux témoignages d’appréciation et de soutien pour la contribution du pape et du Saint-Siège en faveur de la cause de la paix et de la sollicitude pour toute l’humanité. Evidemment, on a souvent eu l’occasion d’illustrer et de mettre davantage au clair certains passages de la résolution du point de vue procédural et juridique. Mais je dois dire que je n’ai pas rencontré de réserve insurmontable, ni de peurs ou d’hésitations de caractère idéologique ».