Jean-Paul II reçoit le prestigieux prix européen "Charlemagne"

Remise solennelle au Vatican

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CITE DU VATICAN, Jeudi 25 mars 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a reçu hier en fin d’après-midi au Vatican le Prix international extraordinaire « Charlemagne » 2004 de la ville d’Aix-la-Chapelle, « pour son engagement à promouvoir l’unité européenne et au service de l’humanité et de la paix dans le monde ».

Institué en 1949 par la ville natale de Charlemagne, Aix-la-Chapelle/Aachen, ce prix est l’une des reconnaissances les plus prestigieuses en Europe.

La cérémonie de remise du Prix à Jean-Paul II par le maire d’Aix, M. Jürgen Linden, et par et le président du Comité du prix, M. Walter Evershein, a eu lieu en la Salle Clémentine du palais apostolique en présence de nombreuses personnalités, et accompagné du chœur de la ville. Le président du Parlement européen Pat Cox est cette année le co-lauréat pour ce Prix.

L’empereur Charlemagne donne son nom à ce prix parce qu’il a été le premier, à recevoir le titre de « Pater Europae », que le Parlement européen confèrera des siècles plus tard à Robert Schuman.

Jean-Paul II déclarait à ce sujet: « Conscients que l’union de l’Europe intéresse l’Eglise catholique, vous êtes venus honorer le Successeur de Pierre par un prix qui porte à juste titre le nom de l’empereur Charlemagne. En effet, ce roi des Francs, qui avait établi sa capitale à Aix, a largement contribué à poser les bases politiques et culturelles de l’Europe, au point que ses contemporains lui ont attribué le titre de « Pater Europae ». L’union réussie de la culture classique et de la foi chrétienne avec les traditions des différents peuples a pris forme au sein de l’empire carolingien, et a développé au cours des siècles et sous des formes diverses cet héritage spirituel et culturel européen ».

Jean-Paul II a également souligné combien le Saint-Siège, et un pape comme Pie XII par exemple, ont toujours soutenu l’idée de l’union de l’Europe. « Le Saint-Siège, observait le pape, se situe sur le territoire européen, l’Eglise a un contact particulier avec les peuples de l’Europe. C’est pourquoi elle a accompagné ce processus dès le début ». En particulier, le pape Pie XII a « soutenu explicitement l’idée de la constitution d’une « union européenne », en affirmant à l’époque qu’elle aurait besoin « d’une référence au christianisme en tant que facteur constitutif de son identité et de son unité ».

C’est pourquoi le pape souhaite une future Europe unie ouverte au monde. Il disait de façon lyrique: « L’Europe que j’ai à l’esprit est une Europe délivrée des égoïsmes nationaux, dans laquelle chaque pays est un centre actif de richesse culturelle méritant d’être protégée et développée au bénéfice de tous. Une Europe dans laquelle les progrès de la science, de l’économie et du bien-être social est au service de tout homme dans le besoin ».

« L’Europe que j’ai à l’esprit est, reprenait le pape, une Europe dont l’unité est fondée sur la liberté véritable, la liberté de religion et les libertés sociales ». « Car, expliquait-il, sans liberté véritable, il n’y a de responsabilité ni envers Dieu ni envers les hommes ».

« L’Europe que j’ai à l’esprit est une Europe unie par la participation des jeunes », insistait le pape en demandant: « Comment une jeune génération ouverte au vrai et au beau, à ce qui est noble et donc digne de sacrifices, pourrait-elle se lever si la famille n’était plus présentée en Europe comme une institution ouverte à la vie et à l’amour désintéressé? ».

« L’Europe que j’ai à l’esprit est une unité politique, plus encore, spirituelle, dans laquelle les responsables politiques chrétiens de tous les pays agissent en étant conscients des richesses humaines que la foi porte en elle. Des hommes et des femmes engagés pour rendre fécondes de telles valeurs, en se mettant au service de tous, pour une Europe de l’homme, sur lequel resplendisse le visage de Dieu ».

L’élargissement de l’Union européenne à dix nouveaux pays le 1er mai prochain (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Malte, Chypre), portera à 25 le nombre des Etats membres. Or, des questions vitales attendent encore des réponses, soulignait pour sa part le maire d’Aix-la-Chapelle.

M. Jürgen Linden citait la sécurité extérieure et la sécurité sociale, la protection contre le terrorisme et la violence, le fonctionnement des institutions et de la participation démocratique au processus du développement ultérieur.

Mais il a surtout souligné l’éminente contribution de Jean-Paul II à l’unité de l’Europe, pour la conservation de ses valeurs, et pour son message de paix.

« Vous nous proposez, disait-il entre autres, et vous êtes en cela pour nous un modèle éminent, les valeurs européennes, en particulier le respect de la dignité et de la liberté de la personne humaine, l’égalité, la solidarité, et l’attention au prochain. Vous vous engagez de façon convaincante, pour le caractère intouchable des droits de l’homme et pour le très grave devoir de ne pas attenter à la paix ».

Le Comité du Prix avait annoncé son choix le 22 janvier dernier, en soulignant « l’extraordinaire contribution du pape au processus d’intégration européen, et ses efforts pour que l’Europe exerce une influence dans le concert des Nations ». Il rappelait aussi son rôle dans la chute du Rideau de fer qui divisait le continent depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, déclarait officiellement le jour suivant que le Prix Charlemagne était décerné à Jean-Paul II « en reconnaissance de son engagement personnel et de celui du Saint-Siège en faveur de l’unité des peuples européens sur la base des valeurs fondamentales de l’homme, largement diffusées par la christianisme ».

Pour sa part, le chancelier allemand Gerhard Schröder a adressé une lettre de félicitations à Jean-Paul II à cette occasion (cf. ZF030423).

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ZENIT Staff

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