CITE DU VATICAN, Lundi 17 novembre 2003 (ZENIT.org) – Musulmans et chrétiens ensemble pour construire la paix aujourd’hui, c’est l’invitation lancée par le Vatican à l’occasion de la fête musulmane de l’‘Id al-Fitr (1424 A.H. / 2003 A.D.), qui marque la fin du Ramadan.
Le président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, Mgr Michaël Fitzgerald, a en effet adressé, en français, ce lundi 17 novembre, son message annuel pour cette grande fête. Le texte intégral en français se trouve ci-dessous in « Documents ».
Mgr Fitzgerald évoque l’encyclique de Jean XXIII de 1963, « La Paix sur la terre », qui propose, explique-t-il, « de considérer la paix comme un édifice reposant sur quatre piliers : la vérité, la justice, l’amour et la liberté ».
« La vérité vient en premier, souligne Mgr Fiztgerald. Elle inclut la reconnaissance de ce que les êtres humains ne sont pas leurs propres maîtres, mais sont appelés à réaliser la volonté de Dieu, le Créateur de tous, qui est la Vérité absolue. Dans les relations humaines, la vérité implique la sincérité ; celle-ci est essentielle à la confiance mutuelle et à un fructueux dialogue conduisant à la paix. La vérité, de plus, amène chaque individu à connaître ses propres droits, mais aussi, ses devoirs envers les autres ».
« Cependant, la paix ne peut pas exister sans la justice. Les injustices dans les relations individuelles, sociales et internationales, provoquent de nombreux troubles dans notre monde et entraînent des violences », ajoute Mgr Fitzgerald.
« La justice doit, néanmoins, être tempérée par l’amour. Il implique, explique le président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, la capacité de reconnaître que nous appartenons tous à une seule famille humaine, et donc de voir nos semblables comme nos frères et nos sœurs. Il donne une aptitude à prendre part, à la fois, aux joies et aux peines. Il fait sentir aux personnes les besoins des autres comme s’ils étaient les leurs et cette empathie les pousse à partager avec les autres leurs dons, non seulement matériels mais aussi les intellectuels et spirituels. L’amour tient compte des faiblesses et rend capable de pardonner. Le pardon est essentiel pour reconstruire la paix après un conflit : il offre la possibilité de recommencer, de restaurer une relation, sur des bases nouvelles ».
« Tout cela suppose la liberté, une caractéristique essentielle de la personne humaine, continue Mgr Fitzgerald. La liberté permet aux personnes d’agir selon la raison et d’assumer la responsabilité de leurs actions. En fait, chacun de nous est responsable devant Dieu pour notre contribution à la société ».
A ces quatre piliers, Mgr Fitzgerald ajoute celui de la prière, en citant la prière de Jean-Paul II pour la paix à Assise en janvier 2002 : « Si la paix est un don de Dieu et a sa source en lui, où est-il possible de la chercher et comment pouvons-nous la construire si ce n’est dans une relation intime et profonde avec lui ? Bâtir la paix dans l’ordre, dans la justice et dans la liberté requiert donc l’engagement prioritaire de la prière, qui est ouverture, écoute, dialogue et en dernier ressort union avec Dieu, source originelle de la paix véritable ».