CITE DU VATICAN, Dimanche 9 novembre 2003 (ZENIT.org) – L’Evangile interpelle une société tentée par la logique du marché, expliquait Jean-Paul II lors de la béatification, ce matin, place Saint Pierre, de cinq nouveaux bienheureux dont l’apôtre de la rue Mouffetard, à Paris, Sr Rosalie Rendue, Fille de la Charité, et Valentin Paquay, Franciscain, « curé d’Ars » flamand.
Jean-Paul II a également béatifié Juan Nepomuceno Zegrì y Moreno, Luigi Maria Monti, et Bonifacia Rodríguez Castro. La célébration a été présidée par le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les causes des saints, en la fête de la Dédicace de la basilique Saint-Jean du Latran. Parmi les concélébrants, le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris et le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan. L’Evangile du jour était celui des vendeurs chassés du Temple par le Christ.
Les paroles de Jésus dans l’Evangile de Jean (2,16) « interpellent la société actuelle », a souligné le pape. Une société, « tentée parfois de tout convertir en marchandise et en gain, en négligeant valeurs et dignité ».
C’est pourquoi le pape a lancé un appel à la conscience de chacun, expliquant, au début de son homélie que « chaque lieu réservé au culte divin est signe de ce temple spirituel qu’est l’Eglise »; et de citer l’Epître de Paul aux Corinthiens: « Saint est le temple de Dieu, et ce temple, c’est vous » (1 Co 3, 7).
« L’Eglise, disait le pape, est un temple spirituel fait de pierres vivantes, c’est-à-dire des fidèles, unis par une foi unique ».
Et parmi les fidèles « unis par la participation aux sacrements et par le lien de la charité », les saints constituent des pierres particulièrement précieuses, mais tous les membres de l’Eglise doivent se conformer à Jésus Crucifié et ressuscité ».
Et la sainteté, ajoutait Jean-Paul II, « brille dans les nouveaux bienheureux, comme le fruit de l’œuvre incessante de l’esprit de Dieu ».
Evoquant la personnalité du prêtre espagnol Juan Nepomuceno Zegri y Moreno (1831-1905), le pape soulignait son intimité avec le Christ orientée vers la charité envers les plus nécessiteux. Il est le fondateur de la Congrégation des Sœurs Mercédaires de la Charité. Il fut un grand apôtre de l’Evangile de la Charité envers les plus nécessiteux, et un annonciateur infatigable de la Parole de Salut.
Pour Valentin Paquay (cf. ZF031107), le pape soulignait sa capacité à témoigner du pardon de Dieu. Il disait en français: » Le Père Valentin Paquay est bien un disciple du Christ et un prêtre selon le cœur de Dieu. Apôtre de la miséricorde, il passait de longues heures au confessionnal avec un don particulier pour remettre les pécheurs sur le droit chemin, rappelant aux hommes la grandeur du pardon divin. En mettant au centre de sa vie de prêtre la célébration du Mystère eucharistique, il invitait les fidèles à s’approcher souvent de la communion au Pain de Vie. Comme tant de saints, le Père Valentin s’était mis tout jeune sous la protection de Notre-Dame, invoquée dans l’église de son enfance, à Tongres, comme Cause de notre joie. À son exemple, puissiez-vous servir vos frères, pour leur donner la joie de rencontrer le Christ en vérité ! »
Valentin Paquay (1828-1905), belge, prêtre franciscain, était un prédicateur très estimé dans les milieux populaires et les instituts religieux, il fut assidu au confessionnal. Il avait une très grande dévotion à la Sainte Eucharistie et, avec son apostolat en faveur de la communion fréquente, il fut précurseur du célèbre Décret du pape Saint Pie X.
Le religieux italien Luigi Maria Monti (1825-1900) a manifesté, continuait Jean-Paul II, une fidélité constante à l’appel de Dieu alimentée par une intense prière. Il est le fondateur des Fils de l’Immaculée Conception. Il s’est distingué par l’austérité de sa vie, par son dévouement au service du malade, du pauvre, par le zèle pour évangéliser ceux qui sont loin de Dieu. La congrégation qu’il a fondée est répandue dans le monde entier, en manifestant, dans les œuvres de charité, le charisme d’accueil paternel et d’assistance, fait avec professionnalisme et dévouement.
La religieuse espagnole Bonifacia Rodríguez de Castro (1837-1856), a montré comment le travail peut être un moyen de sanctification. Elle est la fondatrice de la congrégation des Servantes de Saint Joseph, dont le charisme s’inspire de la vie cachée de Jésus à Nazareth.
La charité joyeuse et active est bien illustrée par la vie de Soeur Rosalie Rendu (1786-1856). Le pape disait: » À une époque troublée par des conflits sociaux, Rosalie Rendu s’est joyeusement faite la servante des plus pauvres, pour redonner à chacun sa dignité, par des aides matérielles, par l’éducation et l’enseignement du mystère chrétien, poussant Frédéric Ozanam à se mettre au service des pauvres. Sa charité était inventive. Où puisait-elle la force pour réaliser autant de choses ? C’est dans son intense vie d’oraison et dans sa prière incessante du chapelet, qui ne la quittait pas. Son secret était simple : en vraie fille de Vincent de Paul, comme une autre Sœur de son temps, sainte Catherine Labouré, voir en tout homme le visage du Christ. Rendons grâce pour le témoignage de charité que la famille vincentienne ne cesse de donner au monde ! »