CITE DU VATICAN, Mercredi 24 septembre 2003 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège a demandé aux Nations Unies des « stratégies plus efficaces contre le sida » : il s’agit de « l’avenir de l’humanité ». Il rappelle que l’Eglise catholique assume un quart de l’attention portée aux malades du sida et entend intensifier sa mission.
Trouver des stratégies plus efficaces pour combattre le fléau du sida, qui demeure une des tragédies les plus graves de notre époque: tel est l’appel lancé par le cardinal Claudio Hummes, archevêque de Sao Paulo, au Brésil, le 22 septembre à New York lors de la session plénière des Nations Unies.
Le texte a été publié en anglais et en espagnol le 23 septembre par le bulletin de la salle de presse du Saint-Siège.
Soixante dix millions de personnes vont mourir de cette maladie dans les 20 années à venir, rappelait le cardinal Hummes : un chiffre qui doit pousser chacun à une intervention plus efficace, soulignait le cardinal Hummes.
Le représentant du Saint-Siège a salué l’accord positif atteint le 30 août dernier par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) donnant la possibilité de produire des médicaments génériques, moins coûteux que l’importation des produits sous licence.
Le cardinal Hummes souhaitait d’autres « expressions concrètes d’une volonté politique et de courage moral ».
Loin de représenter uniquement « une question sanitaire de vaste dimension », l’épidémie, remarquait-il, est aussi « un problème social, économique et politique ». Plus encore, elle reflète, précisait le cardinal, « une série de crises des valeurs » et celle-ci « n’épargne aucune région et aucune catégorie sociale dans le monde ».
Le cardinal brésilien déplorait que parmi les victimes soient de très nombreux enfants : « Une projection estime qu’en 2010 il y aura 40 millions d’orphelins pour la seule Afrique et que 95% d’entre eux seront porteurs du virus ».
Sur les 19 millions de morts de l’année 2002, 3,8 millions avaient moins de 15 ans.
En outre de très nombreux enfants restent orphelins du fait de la maladie : 14 millions en 20 ans. Un triste record est détenu par l’Afrique sub-saharienne avec 11 millions d’entre eux.
Le cardinal Hummes rappelait que 12% des malades sont pris en charge par des organismes de l’Eglise catholique, tandis que 13% de l’aide totale apportée à ces malades vient d’ONG catholiques. « Grâce à ses institutions de par le monde, le Saint-Siège assume un quart de l’attention portée aux malades du sida », observait le prélat.
Cette année, a-t-il annoncé, le Saint-Siège aura atteint l’objectif d’avoir des sièges et des programmes au service de tous les pays d’Afrique sub-saharienne, mais aussi d’en lancer au Brésil, en Argentine, au Mexique, en Thaïlande, en Lituanie.
En outre, pour mieux coordonner ses actions, le Saint-Siège a créé « une commission ad hoc pour la lutte contre le sida ».
Le Saint-Siège veut aussi prendre en compte les « problèmes de marginalisation et de discrimination » qui accompagnent l’épidémie et promouvoir la prévention et l’éducation.
Tout engagement de l’Eglise, rappelait le cardinal Hummes, part de la reconnaissance de la « valeur et du caractère sacré de toute vie humaine ».