CITE DU VATICAN, Vendredi 19 septembre 2003 (ZENIT.org).- Redécouvrir le charisme liant les Jésuites au Siège de Pierre, c’est l’invitation de Jean-Paul II dans un message adressé au Préposé général de la Compagnie de Jésus, le P. Hans-Peter Kolvenbach, à l’occasion de la « congrégation générale » des procurateurs des cinq continents réunis en Espagne, aux sources ignatiennes, à Loyola.
Cette congrégation générale représente 85 « provinces » réparties dans 112 pays et elle se réunit tous les quatre ans.
Selon la synthèse du message proposée aujourd’hui par Radio Vatican, le pape souligne la grâce représentée par le lieu de la rencontre : « C’est une circonstance opportune, écrit le pape, pour mieux redécouvrir, à partir de ses origines, le “charisme” qui voue lien intimement au Siège de Pierre”.
Ce charisme, affirme le pape, « conserve toute sa valeur, encore en ce début de Troisième millénaire ».
“Comme l’intuition du fondateur s’est révélée riche de fruits au cours des siècles », se réjouit le pape.
« En de nombreuses circonstances, parfois complexes et difficiles, l’engagement à l’obéissance au Christ à travers l’obéissance à son Vicaire sur terre a été un très valide soutien pour la mission de l’Eglise dans le monde ».
Jean-Paul II confie à Marie, « Reine de la Compagnie », les travaux de la réunion de Loyola, afin qu’elle aide chaque membre de la famille ignatienne à garder inaltéré le charisme reçu pour le bien de toute le peuple de Dieu ».
La Compagnie de Jésus compte plus de 20 000 membres et 900 novices.
C’est dans le dessein « d’affronter avec franchise toute la vérité de la compagnie de Jésus avec ses lumières et ses ombres », que le P. Kolvenbach a brossé le 18 septembre, en ouvrant les travaux, le tableau de « l’état actuel de la Compagnie », dans la ligne du « ton franc et réaliste » qu’il a adressé à toutes les provinces.
« Etre jésuite, qu’est-ce que cela signifie ? se demandait le P. Kolvenbach avant de répondre : « Se reconnaître pécheur, mais appelé par Dieu à être compagnon de Jésus ».
Il constatait : « L’activité apostolique est surabondante. Il semblerait difficile d’affirmer que la Compagnie soit profondément malade », mais « il faut aussi reconnaître que souvent, nous partageons les maladies de ce monde ».
« Il y a des provinces qui vivent une ferveur authentique dans la contemplation et dans l’action apostolique », continuait le père général, mais, là où « manque cette ferveur », le « témoignage est remis en question ».
« Les Jésuites ont davantage pris conscience de la mission, disait-il encore. Mais la mission n’est pas avant tout un territoire à évangéliser ou une œuvre à accomplir » ; « le choix de notre action se fait dans al contemplation », de façon à « reprendre continuellement le chemin de la Source, qui est Celui qui envoie en mission », réaffirmait le P. Kolvenbach.
« Si la recherche de cette robuste spiritualité de saint Ignace”, continuait-il, « on risque l’apathie, la frustration, le découragement, et le manque de foi dans l’avenir ».
Et c’est justement envers cette spiritualité ignatienne que se manifeste toujours davantage d’intérêt aujourd’hui « parce qu’elle répond au désir de tant d’hommes et de femmes de découvrir leur vie comme vocation et mission ».