CITE DU VATICAN, Mardi 16 septembre 2003 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a accepté la démission du gouvernement pastoral du diocèse de Manille du cardinal Sin, figure de proue de l’Eglise des Philippines et il nommé son successeur, qui déclare vouloir poursuivre son œuvre pastorale.
Le pape a exprimé sa « profonde gratitude » au cardinal Sin pour son « dévouement sans condition » aux fidèles et « son oeuvre sans répit consacrée à la défense du bien commun ».
Ayant atteint l’âge de 75 ans, et pour des raisons de santé, le cardinal Sin a présenté sa démission du gouvernement pastoral du diocèse de Manille à Jean-Paul II, selon les dispositions du droit canon. Le pape Jean Paul II a nommé pour lui succéder l’archevêque de Lipa, près de Manille, Mgr Gaudencio Rosales.
Le cardinal Jaime Sin, a « pourfendu la corruption des présidents Ferdinand Marcos et Joseph Estrada », rappelle l’AFP. Son successeur confie à Fides qu’il poursuivra l’oeuvre du cardinal.
On se souvient qu’après avoir dénoncé la dictature Marcos des années 1970-80, le cardinal avait appelé les Philippins à descendre dans la rue en février 1986, dans une démonstration de « pouvoir du peuple » qui a forcé pacifiquement, chapelet en main devant les chars, le départ en exil du président. Des centaines de milliers de Philippins avaient suivi l’appel du cardinal.
En janvier 2001, le cardinal Sin avait également apporté son soutien moral à une nouvelle révolte populaire soutenue par l’armée contre un autre président, Joseph Estrada, après une procédure de destitution par le Congrès pour corruption.
Pour sa part, son successeur, Mgr Gaudencio Rosales, décrit son état d’âme dans un entretien avec l’agence Fides : « Je suis plutôt inquiet. Je me sens comme Saint Joseph quand il eut en songe la vision de l’Ange qui lui disait de ne pas se préoccuper, alors que Marie attendait Jésus. Ou encore, trépidant comme la Sainte Vierge quand elle reçut l’annonce de l’Ange Gabriel qui lui disait de ne pas craindre. A chaque moment de ma vie où il y a eu un passage important, pour mon ordination sacerdotale et épiscopale, il en a été ainsi, et c’est la même chose aussi à présent. Mais j’ai confiance dans l’aide du Saint-Esprit ».
Il explique : « Je suis honoré d’avoir reçu du Saint-Père cette charge. Naturellement, en ce moment je n’ai pas encore un plan pastoral pour l’Archidiocèse de Manille. Nous le ferons avec tous les membres de l’Eglise locale, une fois que je serai installé dans la Capitale. Mais le plan général est toujours le même : rendre présent le Royaume de Dieu, donner sa place à l’évangélisation mais aussi à la réflexion personnelle, et aux oeuvre de charité ».
Manille a célébré il y a peu de temps les adieux du cardinal Jaime Sin, qui était en poste dans la capitale depuis 1974. Mgr Rosales déclare : « Je remercie le cardinal Sin pour tout ce qu’il a donné à l’Eglise des Philippines et au pays dans les 30 dernières années. Son héritage et son charisme ne seront pas dispersés. Je prie pour lui pour que la grâce du Seigneur ne l’abandonne pas. Durant mon ministère, je travaillerai sous le signe de la continuité avec sa ligne pastorale ».
Sur la situation actuelle que traverse le pays, le nouvel archevêque « a les
idées claires », continue Fides : « Nous traversons un moment difficile ; nous les évêques, nous avons publié récemment un communiqué qui invitait les dirigeants politiques, l’armée, tous les citoyens à lutter contre la corruption et à travailler pour l’unité et pour le bien-être des Philippines. Cet engagement reste fondamental pour l’Eglise : nous devons faire en sorte que les valeurs de l’Evangile soient incarnées dans la société ».
Mgr Rosales est né le 10 août 1932 à Batangas City (Archidiocèse de Lipa). Il a suivi les cycles de philosophie et de théologie à Quezon City et a été ordonné prêtre le 23 mars 1958.
Il a été supérieur du petit séminaire de Lipa et directeur spirituel dans les séminaires de l’Archidiocèse.
En 1974, il a été nommé évêque titulaire d’Esco et évêque auxiliaire de Manille ; il a été consacré évêque le 28 octobre de la même année. En 1982, il a été nommé évêque coadjuteur de Malaybalay, dont il devint l’évêque diocésain en 1984. Il a été nommé au Siège Métropolitain de Lipa en 1992.
De 1997 à 1999 il a été vice-président de la Conférence Episcopale, et en 1999, Président de la Commission pour le Clergé.
