Les exigences de la construction d’un nouvel ordre social à l’époque de la mondialisation en puisant à l’enseignement plus que jamais actuel de Jean XXIII dans Pacem in Terris, son en effet mises en lumière par ce petit volume de Justice et Paix publié par la Libreria Editrice Vaticana.
Le but de cette publication est de proposer aujourd’hui aux hommes et aux femmes de bonne volonté la lecture de l’encyclique publiée il y 40 ans comme le sommet et la synthèse de l’approfondissement du thème de la paix et de la nécessité d’une culture de la paix.
Le texte est introduit par une préface du cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano et par une présentation de l’archevêque Renato Raffaele Martino, président de ce dicastère. Il est suivi du message de Jean-Paul II comme du commentaire le plus autorisé.
Le cardinal Sodano souligne entre autres que ce qui est commun à l’époque de la publication et notre époque est un sentiment diffus de peur, provoqué alors par la course aux armements et par la menace nucléaire, et aujourd’hui par « le phénomène du terrorisme qui a explosé dans toute son horreur ». Il rappelle également la portée des quatre piliers de la paix indiqués par l’encyclique : « vérité, justice, amour, liberté », qui exigent le « respect de la dignité de la personne et de ses droits, l’observance des devoirs, la conscience de l’appartenance à la communauté mondiale, et la nécessité d’une autorité supranationale, non pas imposée mais instituée d’un commun accord, et un rapport de subsidiarité avec les autorités nationales ».
Pour sa part, le président de Justice et Paix, Mgr Martino, souligne d’autres aspects de l’actualité de Pacem in Terris, comme le gâchis des ressources employées dans l’armement, la justice sociale, dans une perspective mondiale, l’interdépendance des peuples, les rapports d’exploitation entre le Nord et le Sud du monde, la nécessité de fortifier les Nations Unies, et le droit des peuples à l’indépendance.
« Quarante ans après, insiste le président de justice et Paix, « les paroles de Jean XXIII se présentent à nouveau à nous avec une pertinence extraordinaire et une force de vérité inchangée (…). Si ce qui prévalait alors était une forme de fondamentalisme politique, aujourd’hui, on court le risque d’alimenter des formes de fondamentalisme religieux qui défigurent le véritable visage de la religion, en en faisant un instrument de lutte de l’homme contre d’autres hommes (…). Si, il y a 40 ans, la paix entre les Nations était mise en danger par l’opposition de blocs rigides, elle peut l’être aujourd’hui par le manque de dialogue entre les Etats et les peuples (…). Si la cause de la paix pouvait alors être servie surtout en mettant en valeur les différences, suffoquées et écrasées par les régimes totalitaires, il est plutôt temps aujourd’hui de mettre en valeur ce qui est commun et unit, comme le fondement et la mesure des différences mêmes ».
En définitive, indique le communiqué, la relecture de Pacem in Terris proposée par la publication de la Libreria Editrice Vaticana est d’autant plus utile et nécessaire sous le signe de l’espérance et de l’optimisme chrétien.