« L’Eglise catholique et le peuple juif. Un autre regard », par Jean Dujardin

CITE DU VATICAN, Vendredi 5 septembre 2003 (ZENIT.org).- « L’Eglise catholique et le peuple juif. Un autre regard » : derrière ce titre et ce sous titre, un livre très attendu du P. Jean Dujardin, publié par Calman-Lévy (http://www.calman-levy.fr, collection « Diaspora » dirigée par Roger Errera, 560 pages), et en librairie en France depuis le 3 septembre.

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Le P. Jean Dujardin est né en 1936 et il est devenu Oratorien après des études de philosophie, de théologie et d’histoire. Il a été supérieur général de l’Oratoire de France de 1984 à 1999. Secrétaire du Comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme, de 1987 à 1999, il est aujourd’hui expert auprès de ce comté. Il est l’auteur de nombreux écrits consacrés au judaïsme.

En couverture, le prophète Zacharie, par Van Eyck, invite à tourner ces pages avec simplicité et gravité à la fois. Au sommaire, des « Réflexions devant la Shoah : le choc » (en particulier : le chrétien face à la Shoah), puis une invitation à « une approche renouvelée de quelques points litigieux » (dont Pie XII et les Juifs, ou l’affaire du Carmel d’Auschwitz), et enfin des éléments témoignant d’un « nouveau regard », d’une « nouvelle perspective » (l’enseignement de l’Eglise depuis Vatican II et le dialogue).

Mais le livre a aussi le grand mérite de rassembler en annexe – une centaine de pages pour 19 documents – une documentation éparse et souvent peu accessible ou méconnue comme ces précieuses « Notes pour une correcte présentation des Juifs et du Judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Eglise catholique » publiées par Rome en 1985.

On y trouve aussi, en français, la lettre d’Edith Stein à Pie XI, la déclaration de Pie XII du 29 novembre 1945, la lettre de Jean-Paul II aux Carmélites polonaises d’Auschwitz, la demande de pardon du Jubilé (12 mars 2000, basilique Saint-Pierre, insérée ensuite dans les pierres du Mur des Lamentations), ou, point d’orgue de l’ouvrage, la déclaration juive sur les chrétiens et le christianisme, « Dabru emet » du 10 septembre 2000. Notes et bibliographie permettent ensuite d’aller plus loin.

On aura compris le sérieux, la rigueur historique et théologique de l’ouvrage, son intérêt pastoral : mais rien de rébarbatif dans ces pages. Le P. Dujardin fait partager sa passion de la vérité et du dialogue : il en est un acteur et un témoin. Cette lecture, pacifiante et non polémique, fait sauter nombre d’idées reçues. On en ressort beaucoup moins ignorant, la conscience en éveil.

La quatrième de couverture explique (© Calman-Lévy) : « La Shoah a laissé l’Eglise catholique et les Chrétiens sans voix. De ce silence naîtront les interrogations de la conscience chrétienne, et, à travers un long cheminement, à partir de Vatican II, un nouveau regard sur le peuple juif. Pourquoi ce changement historique ? Comment se traduit-il, que signifie-t-il ?
« Pour le comprendre, Jean Dujardin examine sans complaisance quelques moments-clés des relations entre juifs et chrétiens : la séparation initiale, qui ne fut ni immédiate, ni perçue comme telle, ; le lien entre les siècles d’anti-judaïsme chrétien et l’antisémitisme moderne, ; l’attitude de Pie XII pendant la guerre, qui, au-delà de celle du Pape, renvoie à celle de l’Eglise tout entière ; le retour du peuple juif sur la terre d’Israël ; et plus près de nous l’affaire du Carmel d’Auschwitz, affrontement de deux mémoires. L’enseignement de l’Eglise envers les juifs et le judaïsme a changé au fur et à mesure. L’auteur analyse les étapes de la rupture avec le passé et interroge les textes : déclaration conciliaire de 1965, document épiscopal français de 1973, textes romains de 1975, 1985, et 1998, accord de 1993 entre le Saint-Siège et Israël, déclaration de repentance de Drancy en 1997, enfin, en 200, le geste historique de Jean-Paul II devant le Mur des Lamentations à Jérusalem.

« L’existence juive interroge la conscience chrétienne. Acteur, témoin et historien, de ce dialogue nécessaire et difficile, le père Dujardin en marque les acquis et les limites, en donnant la parole à tous ceux qui en sont les artisans et les auteurs ».

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ZENIT Staff

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