Année du handicap : José Van Dam donne un concert exceptionnel pour la Fondation Lejeune

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CITE DU VATICAN, Jeudi 4 septembre 2003 (ZENIT.org).- A l’occasion de l’année européenne pour les personnes handicapées, le chanteur lyrique belge José Van Dam offre un concert exceptionnel pour la Fondation Jérôme Lejeune (http://www.fondationlejeune.org), à Paris, au Théâtre des Champs Elysées, le 17 octobre 2003. Il sera accompagné au piano par Maciej Pikulski. Au programme : mélodies françaises et grands airs d’opéra.

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Après le concert exceptionnel de Ruggero Raimondi qui avait réuni 4 000 personnes autour de la Fondation au Palais des Congrès de Paris en 1998 et après le succès des « Soirées Romantiques »de Jean Piat et Pascal Amoyel en 2000, la Fondation Lejeune propose en 2003 ce concert de gala.

José Van Dam est, à sa manière, un artiste « engagé ». On se rappelle certainement, par exemple, que José Van Dam avait chanté aux funérailles du défunt roi Baudouin de Belgique, il y a dix ans en la cathédrale de Bruxelles.

Aude Dugast, de la Fondation Jérôme Lejeune, a rencontré José Van Dam et a réalisé cet entretien que nous publions avec son aimable autorisation.

Sa discrétion presque timide, l’étincelle de son regard, sa voix extraordinairement chaleureuse placent José Van Dam parmi les figures emblématiques de l’art lyrique.

Personnalité hors du commun, il est réputé côté vie quotidienne pour sa simplicité et sa générosité, et côté scène pour une voix aux accents multiples qui nous offre un répertoire d’une rare ampleur. Né à Bruxelles en 1940, il fait ses débuts à l’Opéra de Paris en 1961.

Invité dans les plus prestigieux opéras, Covent Garden, Scala, Staatshoper, Metropolitan Opera et l’Opéra de Paris, il a interprété tous les grands rôles : le comte dans les  » Noces de Figaro « de Mozart, Golaud dans  » Pelléas et Melisande « de Debussy, « Saint François d’Assise » de Messiaen… Baryton-basse il prend plaisir à alterner plusieurs rôles d’un même ouvrage et chante aussi bien Don Giovanni, que Leporello et Masetto…

Le cinéma a aussi été attiré par sa personnalité : Joseph Losey lui confie aux côtés de Ruggero Raimondi, un rôle phare dans son Don Giovanni. Mais c’est dans Le Maître de Musique, de Gérard Corbiau, qu’il s’impose comme un acteur à part entière.

« Un concert n’est réussi que si vous le faites avec générosité » dit José van Dam avec la profondeur de son regard et la simplicité de son sourire.

Ce que je dis souvent aux jeunes chanteurs c’est que l’une de leurs grandes qualités doit être la générosité et le don de soi. Nous sommes là pour apporter du bonheur. Chanter seul ne me fait pas plaisir car personne n’en profite. Quand on vient me féliciter après une soirée, on me dit souvent « c’était très beau »… Mais ce qui me fait vraiment plaisir c’est quand on me dit « vous m’avez apporté du bonheur pendant ce concert ». Là c’est magnifique. Là je sais que j’ai atteint mon but. »

–Malgré votre agenda complet sur plusieurs années vous avez réservé cette soirée du 17 octobre 2003 pour venir à Paris chanter au profit de la Fondation Jérôme Lejeune. Vous n’avez pas hésité à nous faire un cadeau exceptionnel…

Je ne suis pas affecté par le handicap dans mon entourage proche, mais j’ai des amis qui ont un fils trisomique. Il a 32 ans. Dès qu’il m’entend chanter à la radio il me reconnaît. Il ne se trompe jamais. C’est très touchant pour moi.

Quand vous êtes venus me voir il y a 2 ans, je n’ai pas dû réfléchir longtemps pour accepter. J’aime beaucoup les enfants et dès que je peux les aider ou les défendre je le fais avec entrain. Quand vous passez une journée dans un hôpital ou au Centre Médical Jérôme Lejeune, vous côtoyez la souffrance des personnes atteintes par la maladie et alors vous découvrez une chose très importante pour la vie : relativiser tous nos petits drames personnels…

En plus de 40 ans de carrière vous avez interprété tous les grands rôles. Votre répertoire est immense. Avez-vous toujours l’enthousiasme des premières années ?

J’ai chanté tous les rôles que je voulais et certains des centaines de fois. J’ai chanté les « Noces de Figaro » 400 fois et je pourrais les chanter encore ! Et toujours avec le même enthousiasme, peut-être plus encore qu’à 20 ans car la maturité me sert à découvrir ce que je ne savais pas trouver alors. Chaque fois c’est comme si je chantais quelque chose de nouveau.

Avez-vous des rôles préférés ?

Non, mais il y en a que j’ai beaucoup aimés : Golaud dans Pelléas et Mélisande, Méphisto dans la Damnation de Faust, un rôle de crapule aussi : Scarpia dans Tosca… Il faut être le personnage et faire ses gestes, des gestes qui ne vous appartiennent plus. On devient alors ce que l’on n’est pas dans la vie : Leporello, Scarpia… On ne doit pas « jouer » sur scène. Si on « joue » c’est faux.

Comment choisit-on ce métier ?

J’ai toujours aimé chanter. J’ai commencé à 11 ans et à 13 j’ai rencontré mon professeur de chant, mon seul et unique professeur de chant. Il m’a fait aller à l’opéra et… ma ligne était tracée…à 13 ans j’ai su que je voulais être chanteur d’opéra, même si je ne savais pas du tout ce que cela signifiait ! Mes parents n’étaient pas musiciens, mon père était ébéniste, mais quand ils ont senti que j’aimais chanter ils ont tout fait pour m’aider. C’est le métier qui m’a choisi, ce n’est pas moi qui l’ai choisi…

Quand on a votre passion, votre talent, souhaite-t-on les transmettre ?

Je souhaite faire passer la flamme, le don que j’ai reçu, le don d’être artiste. Nous portons des choses si belles et si importantes que c’est obligatoire de les transmettre ! J’aime enseigner et j’espère ouvrir une école en 2005…

Le Pr Jérôme Lejeune comparait la Vie à une musique, la première que chaque oreille humaine ait entendue : une symphonie à 2 cœurs, celui de la mère et celui de l’enfant.

Oui, la musique c’est la vie, c’est la transcription sublimée de la vie. Elle avance avec des crescendo, des decrescendo, des piano, des moments forts ou doux…. J’aime aussi cette phrase de Nietzsche « sans la musique, la vie serait une erreur ». Pour moi tout est musique, parfois discordante, mais tout est musique. Elle est sans doute la plus belle invention de l’homme, … même si elle ne fait que reprendre ce qui est dans la nature. Le vent, les oiseaux, les cascades… Quand on aime la musique, le monde est musique. Et quand la musique est discordante, on se dit que la belle musique finira par prendre le pas sur les mauvais accords… C’est la même chose dans la vie.

© Fondation Lejeune

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ZENIT Staff

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