CITE DU VATICAN, Dimanche 20 juillet 2003 (ZENIT.org) – « La mémoire historique est indispensable pour fonder la perspective culturelle de l’Europe d’aujourd’hui et de demain », disait Jean-Paul II aux participants du symposium organisé à Rome sur le thème: « Université et Eglise en Europe ».
C’est d’ailleurs le titre choisi à la Une par L’Osservatore Romano en italien du 21 juillet. L’OR souligne encore cette affirmation du pape: « Dans cette construction, l’Université est appelée à jouer un rôle irremplaçable si, comme la nouvelle Europe, elle sait puiser dans ses propres racines, et ne pas être asservie aux exigences du marché ».
Le pape a en effet reçu samedi matin à Castel Gandolfo quelque 1500 étudiants et professeurs des universités européennes: un auditoire particulièrement attentif et chaleureux.
La relation entre université et Eglise, soulignait le pape, « conduit directement au cœur de l’Europe ».
Jean-Paul II a voulu mettre l’accent sur le rôle extraordinaire joué par l’institution universitaire dans la construction de l’Europe.
L’université romaine la plus ancienne, « La Sapienza », fête par exemple cette année son 700e anniversaire, rappelait le pape. Et elle vient de décerner à Jean-Paul II à cette occasion un doctorat honoris causa en droit, en mai dernier.
Jean-Paul II soulignait à ce propos qu’aux XIIIe et XIVe siècles, l’humanisme est né de la « très heureuse synthèse entre le savoir théologique, le savoir philosophique et les autres sciences ».
Une synthèse, précisait le pape, « impensable sans le christianisme » et « l’œuvre séculaire d’évangélisation accomplie par l’Eglise ».
Une « mémoire historique est indispensable », affirmait le pape. « La nouvelle Europe ne peut se projeter sans puiser à ses propres racines ».
Le pape a donc étendu cette observation à l’université, « le lieu par excellence de la recherche de la vérité ».
« De même que l’Europe ne peut se réduire à un marché, de même l’université, bien qu’elle doive s’insérer dans le tissu social et économique, ne peut être asservie à ses exigences, sous peine de perdre sa propre nature, qui demeure principalement culturelle ».
Le pape soulignait alors la « contribution multiforme » offerte par l’Eglise au monde de l’université.
Avant tout, avec la présence des professeurs et des étudiants capables d’unir compétence et rigueur scientifique, « une vie spirituelle intense », qui sache « animer par un esprit évangélique le milieu universitaire ».
Dans ce sens, le pape soulignait aussi l’importance des athénées catholiques et de ce qu’on appelle des « laboratoires culturels » qui constituent, « un choix prioritaire de la pastorale universitaire au niveau européen ».
C’est là, continuait le pape, que se tisse un « dialogue constructif entre foi et culture, science, philosophie et théologie ».
Au terme de son discours, le pape a allumé le flambeau des « Sapientiades », des olympiades universitaires, qui auront lieu à Rome, du 23 mars au 3 avril 2004 et réuniront des milliers de jeunes des cinq continents.
Le flambeau sera porté à Saint-Yves de la Sagesse, en passant par les différents sièges universitaires romains. Ce geste souligne, disait le pape, « la signification et la valeur du VIIe centenaire » de La Sapienza.