CITE DU VATICAN, Jeudi 10 juillet 2003 (ZENIT.org) – Les évêques catholiques d’Europe protestent à propos du financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines.
Le 9 juillet 2003, la Commission Européenne a proposé des orientations pour le financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines dans le cadre du Sixième Programme Cadre de Recherche. Mgr Noël Treanor, Secrétaire Général de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE), fait la déclaration suivante :
Nous regrettons profondément les orientations proposées par la Commission Européenne concernant le financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines par la Communauté Européenne. De telles recherches soulèvent des problèmes moraux fondamentaux parce qu’elles entraînent la destruction d’embryons humains. C’est la raison pour laquelle elles sont interdites dans certains États membres.
La Commission propose de financer les recherches qui utilisent des cellules souches embryonnaires issues d’embryons humains conçus avant le 27 juin 2002. Alors que cette mesure vise à s’assurer que des embryons humains ne pourront être créés à des fins de recherche, ce qui est appréciable, elle ne résout pas l’importante question éthique.
La Commission propose également que les recherches ne soient menées que dans les États membres dont la législation l’autorise. Cela devrait couler de source. Néanmoins, tous les États membres, y compris ceux dans lesquels ce type de recherche est interdit, contribuent au budget communautaire et seront, de ce fait, conviés à soutenir de telles recherches financièrement.
Selon nous, le principe de subsidiarité requiert que les décisions concernant le soutien financier pour des recherches soulevant d’importants problèmes moraux doit incomber aux États membres individuellement. Les décisions des pays dans ce domaine sensible se fondent sur leurs expériences historiques ainsi que sur leurs orientations philosophiques et religieuses. Compte tenu des différences entre les États membres en ce qui concerne la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, l’Union devrait renoncer au financement commun de tels projets de recherche.
Nous espérons que les avancées scientifiques permettront de trouver de nouvelles thérapies pour les maladies aujourd’hui encore incurables. Il existe notamment les recherches impliquant des cellules souches adultes qui ont un grand potentiel thérapeutique et méritent un financement communautaire. En outre, il n’est pas certain que la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines mène véritablement à des thérapies. Nous pensons surtout que la vie humaine a une valeur intrinsèque et absolue à toutes les étapes de son développement et ne devrait, de ce fait, en aucun cas être utilisée comme « matière première ». Une bonne fin ne justifie pas qu’on use de n’importe quel moyen pour y arriver.
Le rejet pour des raisons morales et anthropologiques de l’utilisation des embryons humains et des cellules souches embryonnaires humaines ne constitue pas une attaque envers la Science. Il s’agit de s’assurer que la Science n’entre pas en conflit avec les Droits humains.
Nous espérons que le Conseil des Ministres décidera de ne pas accorder de financement communautaire aux recherches sur les embryons humains et les cellules souches embryonnaires humaines.
Le 6ième Programme Cadre de Recherche a été adopté le 27 juin 2002. Un moratoire avait été déposé jusqu’à la fin 2003 concernant la question du financement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Les orientations éthiques proposées par la Commission doivent maintenant être étudiées par le Parlement Européen qui pourra donner son avis avant qu’elles ne soient confiées au Conseil des Ministres pour qu’il prenne une décision finale à la fin de cette année.