Jean Paul II reçoit le Premier ministre libanais Rafic Hariri

Irak et paix au Moyen Orient à l’ordre du jour

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CITE DU VATICAN, Vendredi 31 Janvier 2003 (ZENIT.org) – Le Premier ministre libanais évoque la situation en Irak et la paix au Moyen Orient avec Jean-Paul II et les responsables du Vatican.

Le pape Jean Paul II a reçu ce vendredi en audience privée au Vatican le Président du Conseil des ministres libanais, M. Rafic Hariri, son épouse et une suite de douze personnes. Les conversations ont eu lieu en français.

C’est la septième fois que M. Hariri, musulman, rencontrait le chef de l’Eglise catholique. Les deux hommes se sont rencontrés cinq autres fois au Vatican (la première fois en 1993) et une fois au Liban, en 1997, alors que Jean-Paul II était venu publier son exhortation apostolique post-synodale sur l’Eglise au Liban.

Avant l’audience, M. Hariri confiait au micro de Radio Vatican: “C’est depuis 1993 que je viens à Rome, au Vatican, rencontrer le pape, parce que je suis convaincu que le Président du Conseil du Liban doit entretenir d’étroites relations avec le Vatican. C’est l’une des principales raisons de ma venue ici aujourd’hui. Mais j’ajouterais que je suis venu aussi pour manifester mon respect à Jean-Paul II. Et c’est ce que j’ai fait ces dix dernières années. Ce fut un grand honneur pour nous que la venue du pape au Liban. Le Liban est l’un des rares Etats arabes que le pape ait visité et nous en sommes très honorés. Tous les Libanais l’attendaient: musulmans et chrétiens, et le Saint-Père a été reçu avec tous les honneurs qui lui sont dus. Les sujets politiques dont nous voulons parler avec les responsables au Vatican son principalement la question de l’Irak et de la paix au Moyen Orient”.

Mais pourquoi un haut responsable musulman tient-il à ces rencontres avec Jean-Paul II? “Parce que c’est cela l’Islam, répondait M. Hariri: je me comporte comme un Musulman, un Musulman modéré. On parle beaucoup de l’Islam, du fondamentalisme, de l’extrémisme. Mais cela, ce n’est pas l’Islam. C’est l’attitude de personnes qui n’ont rien à voir avec la foi. Nous croyons fermement que l’Islam est une religion qui requiert tolérance, co-existence pacifique, et respect du prochain. Certains parlent de luttes entre Chrétiens, Musulmans et Juifs, et entre le Christianisme, l’Islam et le Judaïsme. Je ne comprends pas comment il peut être possible que le Musulman ait le droit d’épouser une femme chrétienne ou juive et d’avoir des enfants de cette femme et que l’on considère ensuite l’oncle de ces enfants – juif ou chrétien – comme un ennemi: cela ne peut pas marcher! Par conséquent, tant que nous permettons, comme il est arrivé au cours de l’histoire, que se forme une famille – c’est-à-dire la plus haute expression des relations entre les personnes – et que se forme une famille faite d’un homme musulman et d’une femme chrétienne, ou juive, cela représente la plus haute expression des relations interpersonnelles. Je ne veux pas faire un traité idéologique, mais donner une réponse très simple à une question très difficile. Nous ne sommes en conflit avec personne. Nous respectons les autres religions, nous respectons le Christianisme et nous respections le Judaïsme”.

L’entretien privé du Président du Conseil libanais avec Jean-Paul II a duré une quinzaine de minutes. Après avoir présenté sa femme et les membres de leur suite au pape, M. Hariri a ensuite offert à Jean-Paul II un recueil de photos du centre historique de Beyrouth, et un extrait du Coran.

Jean Paul II a offert à son hôte, selon la tradition, les médailles du pontificat et une représentation en bronze de la Sainte famille de Nazareth. « Voila la sainte famille », disait le pape, qui vient de présenter la famille comme “patrimoine de l’humanité”, lors de la rencontre de Manille, le 25 janvier dernier.

Le pape a également demandé à M. Hariri de transmettre ses meilleurs voeux « à tous les Libanais ».

La rencontre s’est conclue par un « à bientôt » de Mme Hariri, à laquelle Jean-Paul II a lui-même répondu: « à bientôt ».

Le Premier ministre libanais a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano, et Mgr Jean Louis Tauran, Secrétaire pour les Relations avec les Etats.

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ZENIT Staff

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