CITE DU VATICAN, Jeudi 27 septembre 2001 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II souligne « cette extraordinaire ouverture d´esprit » de l´Eglise arménienne, qui, au cours de son histoire, « a été particulièrement sensible à la cause de l´unité des chrétiens ». Il avoue que la célébration œcuménique a été pour lui une « grande joie personnelle » et appelle de ses vœux le « renforcement » du « dialogue œcuménique » entre les deux Eglises.
Jean-Paul II a présider aux côtés du catholicos Karékine II, et en présence de représentants de l´Eglise orthodoxe et du monde protestant, une célébration œcuménique solennelle, mercredi 26 septembre, à 18 heures (heure locale) en la nouvelle cathédrale du XVIIe centenaire du christianisme arménien. La cathédrale est dédiée au saint fondateur et a été inaugurée dimanche dernier, 23 septembre. De nombreuses personnalités assistaient à la célébration, dont le président de la République, M. Robert Kotcharian et sa femme. La célébration, comme les autres célébrations de ce voyage était retransmise en directe par la télévision arménienne.
Le rite était centré sur l´écoute de la parole de Dieu. Les homélies du catholicos et du pape ont été suivies de la Profession de foi, d´une prière d´intercession pour le monde, de l´échange du baiser de paix et de la vénération de la relique de saint Grégoire, conservée pendant des siècles à l´abri des invasions dans un monastère napolitain, et remise par le pape au catholicos, en la basilique Saint-Pierre, le 10 novembre 2000.
« Puisse la mémoire du temps où l´Eglise respirait avec ses « deux poumons » pousser les chrétiens d´Orient et d´Occident à marcher ensemble dans l´unité de la foi et dans le respect des légitimes diversités en s´acceptant et en se soutenant les uns les autres comme membres de l´unique Corps du Christ », disait le pape en citant sa Lettre pour le IIIe millénaire (NMI, 48).
« Ma visite d´aujourd´hui, dit le pape, témoigne de notre aspiration commune à atteindre la pleine unité que le Seigneur a voulue pour ses disciples ». Et d´ajouter: « Je prie aussi afin que ma visite soit comme une ´consacration´ de la riche et fructueuse collaboration qui existe déjà entre nous ». Ce qui fait dire à Jean-Paul II: « Une unité véritable et intime existe entre l´Eglise catholique et l´Eglise d´Arménie ».
Pour renforcer cette unité, le pape souhaite un renforcement du dialogue, et en particulier sur les questions les plus difficiles: il rappelle que dans Ut unum sint, il a demandé aux théologiens de se pencher sur le ministère de Pierre pour réfléchir aux « formes dans lesquelles ce ministère peut réaliser un service d´amour reconnu par les uns et les autres » (n. 95) ». Il ajoute: « L´exemple des premiers siècles de la vie de l´Eglise peut nous guider pour ce discernement », avant de dire sa hâte: « Le temps nous presse et notre devoir est sacré et urgent ».
En effet, le pape perçoit les hommes et les femmes de ce temps comme « assoiffés de l´Evangile ». C´est pour ce témoignage commun à rendre que le pape propose: « Faisons ensemble tout ce que nous ne devons pas faire séparément ». Et il s´exclame: « Plus jamais les chrétiens contre les chrétiens, plus jamais l´Eglise contre l´Eglise! Marchons plutôt ensemble, la main dans la main, afin que le monde du XXIe siècle et du nouveau millénaire puisse croire ».
Jean-Paul II cite les auteurs arméniens qui ont favorisé la recherche de l´unité des chrétiens comme Nerses Snorhali. « Dans ses nombreuses intuitions, il insiste sur le fait que la recherche de l´unité est un devoir de toute la communauté et que l´on ne peut laisser se créer des divisions à l´intérieur des Eglises », souligne le pape.
Du même auteur, Jean-Paul II retient cette affirmation: « Les chrétiens doivent avoir une profonde conviction intérieure que l´unité est nécessaire, non comme un avantage stratégique ou un gain politique, mais pour l´intérêt de la prédication de l´Evangile comme le Christ le commande.
Jean-Paul II rendait aussi un hommage au défunt catholicos Karékine Ier, ce « grand homme d´Eglise », qui fut « un sage et courageux champion de l´unité des chrétiens ».
Mgr Stanislas Dziwisz, secrétaire particulier du pape, et Mgr Piero Marini, maître des célébrations liturgiques pontificales, qui entouraient le pape, portaient lors de cette célébration une croix pectorale arménienne. Et Jean-Paul II évoquait lui-même « les nombreuses croix en forme de katchkar » qui témoignent de la « solide fidélité à la foi chrétienne » des Arméniens.
Nous donnons ci-dessous (documents) le texte complet de cette importante homélie du pape, dans une traduction rapide, de travail, d´après la traduction officielle en italien de l´original en arménien.