CITE DU VATICAN, Jeudi 27 septembre 2001 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a achevé son séjour en Arménie par une déclaration conjointe avec le catholicos Karékine Ier. Ensemble, ils secouent les consciences des baptisés. Les défis du monde actuel réclament des chrétiens, disent-il, qu´ils choisissent plus que jamais « entre le bien et le mal, les ténèbres et la lumière, humanité et cruauté, vérité et fausseté ». Au cours de cette messe, le pape a demandé pardon pour les manquements à l´unité des chrétiens.
Jean-Paul II a célébré ce matin, 27 septembre, une messe en rite latin, à Etchmiadzine, le siège de l´Eglise apostolique d´Arménie, au grand autel de plein air récemment consacré dans le jardin de sa résidence par le catholicos Karékine Ier, présent à la célébration, entouré des évêques arméniens. La déclaration conjointe a été signée à la fin de la messe.
La messe était concélébrée par l´Ordinaire pour les Arméniens catholiques d´Europe orientale, Mgr Nerses Der Nersessian et l´archevêque coadjuteur Vartan Kechichian. Le pape saluait en pensée le patriarche Nerses Bedros XIX, et les catholiques arméniens du monde. Le pape saluait aussi Mgr Giuseppe Pasotto, administrateur apostolique du Caucase des Latins, ainsi que les fidèles venus de Géorgie et du Caucase. Selon certaines estimations, quelque 6.000 personnes assistaient à la célébration.
Le pape Jean Paul II a entamé le dernier jour de sa visite en Arménie par ce vibrant appel qui indique, disait-il, le seul chemin possible pour apporter une solution aux problèmes actuels. « Aujourd´hui particulièrement, affirmait Jean-Paul II, la complexité et les défis de la situation internationale requiert un choix entre le bien et le mal, les ténèbres et la lumière, humanité et cruauté, vérité et fausseté ».
Le pape conclut ainsi sur le leitmotiv de son 95e voyage hors d´Italie, qui l´a conduit au Kazakhstan et en Arménie: l´appel à la paix, au dialogue entre les religions et entre les chrétiens.
Dans son homélie, le pape priait ainsi: « Je demande au Seigneur de nous pardonner pour les manquements passés à l´unité et de nous guider vers l´amour qui surmonte toutes les barrières ».
Le pays célèbre 17 siècles de christianisme mais aussi ses dix ans d´indépendance du joug soviétique. Le pape évoquait les années du communisme « lorsque les hommes au cœur mauvais tirèrent sur la croix du clocher de Panik », cherchant « à offenser ce Dieu auquel ils ne croyaient pas ». « Mais leur violence était dirigée avant tout contre le peuple qui avait rassemblé les pierres pour construire une maison au Seigneur ».
Le pape appelait ainsi la petite communauté catholique arménienne (5% des 3,6 millions d´habitants) à contribuer à la reconstruction économique du pays. ´´L´Arménie, disait-il, a besoin d´efforts renouvelés de la part de ses fils et de ses filles ».
Le pape ajoutait cet appel à l´unité des chrétiens dans l´action: ´´Je suis persuadé que devant cette tâche capitale, nos frères et nos soeurs de l´Eglise apostolique d´Arménie regardent les membres de la communauté catholique comme des enfants issus de la même mère´´.
Où trouver la force, demande le pape? « Là où le peuple arménien a toujours trouvé l´inspiration de persévérer dans ses idéaux élevés et défendre son héritage culturel et spirituel: dans la lumière et le salut qui vient à vous par Jésus-Christ ».
C´est sur cette invitation au témoignage commun que s´achevait l´homélie: « L´Arménie a faim et soif de Jésus Christ, pour qui nombreux sont vos ancêtres qui donnèrent leur vie. En ces temps difficiles, les personnes sont à la recherche de pain. Mais lorsqu´ils en ont, leur cœur voudrait davantage, voudrait une raison de vivre, une espérance qui les soutienne dans le dur travail quotidien. Qui les poussera à mettre leur confiance en Jésus Christ? Vous, Chrétiens d´Arménie, vous tous, ensemble! »