Kazakhstan: Les chrétiens fuient la misère économique

Situation à quelques jours du voyage de Jean-Paul II

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CITE DU VATICAN, Jeudi 13 septembre 2001 (ZENIT.org) – A quelques jours du départ de Jean-Paul II pour le Kazakhstan et l´Arménie (22-27 septembre), Eglises d´Asie évoque ces chrétiens, catholiques et orthodoxes qui émigrent en grand nombre, fuyant la misère économique (cf. (www.eglasie.org).

La revue des Missions étrangères de Paris rappelle que, du 22 au 25 septembre, Jean-Paul II devrait se rendre dans la capitale du Kazakhstan, Astana, afin de rendre visite à la communauté catholique de ce pays, une communauté née des persécutions et des déportations de l’ère soviétique et qui souffre ces dernières années d’une forte hémorragie, les fidèles regagnant leurs patries d’origine pour fuir la misère économique régnant dans cette ancienne république de l’URSS.

Les catholiques au Kazakhstan, principalement des Allemands originaires de la région de la Volga, des Polonais et des Ukrainiens, forment une petite minorité aux côtés des Russes principalement orthodoxes et des Kazakhs musulmans, explique Eglises d´Asie (EDA). Depuis 1991, date de l’indépendance de la République du Kazakhstan, après l’effondrement de l’Union soviétique, leur nombre n’a cessé de décroître du fait d’une forte émigration des populations d’origine surtout allemande, mais aussi polonaise et lituanienne. Selon Mgr Henry Howaniec, évêque d’Almaty (Alma-Ata), « avant, lorsque vous alliez dans une église, vous pouviez voir des Allemands, des Polonais, des Lituaniens et des Ukrainiens, aujourd’hui, vous rencontrez des Coréens ». Mgr Jan Pawl Lenga, évêque de Karaganda, déclare qu´en 1994, on estimait à 500 000 le nombre des catholiques dans tout le pays ; aujourd’hui, ce chiffre n’est plus que de 300 000 et 50 000 d’entre eux ont une pratique régulière.

Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Eglise a vécu une véritable renaissance, explique encore EDA. Selon le P. Raymond Conard, grâce à l’aide financière reçue de l’étranger, les catholiques allemands ont rebâti nombre d’églises, mais, ajoute-t-il tristement, certains de ces lieux de culte sont aujourd’hui vides. En dix ans, 700 000 du million d’Allemands vivant au Kazakhstan ont quitté le pays. « C’est triste car la foi de ces gens était solide, mais, une fois l’indépendance acquise, le chômage a grimpé en flèche et plus rien ne les retenait ici », se désole-t-il.

Selon Mgr Howaniec, les Russes quittant également le pays, l’avenir du Kazakhstan se trouve non plus entre les mains des populations d’origine européenne mais entre celles des Kazakhs eux-mêmes. Le regain de l’islam dans les républiques d’Asie centrale, y compris l’émergence d’un islam fondamentaliste, constitue une difficulté de plus pour l’Eglise. Certes, les autorités respectent toutes les religions et, en 1998, le Kazakhstan a été la première des anciennes républiques de l’URSS à conclure un accord avec le Saint-Siège (1), mais, estime le P. Conard, l’Eglise catholique doit prendre garde à ne pas apparaître comme cherchant à convertir les Kazakhs, considérés comme musulmans.

Le Kazakhstan est l´une des cinq républiques d´Asie centrale issues de l´éclatement de l´Union soviétique en 1991. Tôt reconnue par le Saint-Siège, la République du Kazakhstan formait jusqu´au 6 août 1999 une seule et même administration apostolique. A cette date, Jean-Paul II l´a divisée pour créer le diocèse de Karaganda, distant de près de 2 000 kilomètres d´Alma-Ata, et trois nouvelles administrations apostoliques : Alma-Ata, Astana et Atyrau. Sur une population de 17 millions d´habitants, 8 millions sont des musulmans sunnites, 6,2 millions des chrétiens orthodoxes russes et environ 300 000 des catholiques. Plus importante communauté catholique d´Asie centrale, celle-ci est servie par 55 prêtres et 50 religieuses (dont la moitié sont polonais).

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ZENIT Staff

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