Irlande: Contribution aux fondations chrétiennes de l´Europe

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Le pape préoccupé par la résurgence du racisme et du nationalisme

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CITE DU VATICAN, Vendredi 7 septembre 2001 (ZENIT.org) – « Les fondations chrétiennes de l´Europe doivent beaucoup à la vision et au travail des grands saints irlandais », rappelait Jean-Paul II lors de son discours, ce matin, à Castel Gandolfo à l´occasion de l´audience accordée au nouvel ambassadeur d´Irlande près le Saint-Siège, M. Bernard Davenport qui lui présentait ses lettre de créance. Le pape partait de l´expérience de souffrance du peuple irlandais pour expliquer sa compassion aux souffrances des autres, et il évoquait la conférence de Durban sur le racisme et la situation à Belfast. Le pape s´est dit préoccupé par la résurgence du racisme et du nationalisme et a rappelé la ferme condamnation de l´Eglise.

« Les fondations chrétiennes de l´Europe doivent beaucoup à la vision et au travail des grands saints irlandais comme Columba, Colomban, Gall et Killian, disait Jean-Paul II. Plus tard, en des temps plus troublés, des Irlandais et des Irlandaises ont souffert la discrimination, la persécution, et même le martyre pour leur fidélité à la foi de leurs ancêtres. Cet héritage a profondément marqué le caractère et la culture du peuple irlandais, qui est particulièrement sensible à la souffrance des autres peuples et leur ont manifesté une générosité et une solidarité extraordinaire. Aujourd´hui encore, les Irlandais et les Irlandaises sont en première ligne du travail de l´Eglise pour l´évangélisation et le service dans le monde entier ». Jean-Paul II ajoutait cette mention particulière du P. Rufus Halley: « Souvent, ils portent le témoignage suprême à la foi et à leur engagement, comme ce fut le cas, récemment, du P. Rufus Halley, religieux irlandais aux Philippines* ».

L´ambassadeur avait mentionné la « conscience » qu´a l´Irlande de ses « responsabilités » dans la communauté internationale et le pape disait sa préoccupation pour la montée du racisme et des discriminations. « Le Saint-Siège, vous le savez, disait-il, est profondément concerné par l´émergence et la croissance de tensions, anciennes et nouvelles, dans de nombreuses parties du monde. L´une des difficultés qui est devenue plus aiguë récemment, et c´est aussi un résultat de la plus grande mobilité des peuples, est celle de la discrimination raciale, thème de la Conférence des Nations Unies qui se conclut aujourd´hui Durban, en Afrique du Sud. La préoccupante résurgence des formes agressives de nationalisme et de racisme constitue une menace sérieuse à la dignité humaine et mine de l´intérieur la coexistence sociale, la paix et l´harmonie ».

Le pape rappelait la ferme condamnation de l´Eglise exprimée lors du Concile: « L´Eglise, disait-il, réprouve comme contraire à la volonté de Dieu toute discrimination ou tout harcèlement des personnes du fait de la race, de la couleur, de la condition de vie ou de la religion » (cf. Nostra Aetate, 5).

C´est pourquoi il encourageait: « On a besoin de favoriser une culture de l´ouverture mutuelle et de l´accueil; cela réclame des initiatives éducatives, et la protection légale des droits fondamentaux de tous. La tradition d´hospitalité chaleureuse de l´Irlande ne peut pas manquer alors que justement le monde a besoin d´attitudes de droiture, de justice et de solidarité avec les nécessiteux ». L´ambassadeur a assuré le Saint-Siège de l´engagement renouvelé de l´Irlande à accroître les aides au développement des populations pauvres du monde.

Le pape, qui a mentionné l´hospitalité irlandaise n´a pas manqué d´évoquer son voyage en Irlande, en 1979. Il a aussi rappelé son appel à la paix en Irlande du Nord. « A cette occasion, disait-il, j´ai demandé à ceux qui étaient engagés dans les violences en Irlande du Nord de renoncer à l´usage des armes et de choisir la voie du dialogue et de la paix ». Depuis lors, reconnaissait Jean-Paul II, de nombreux progrès ont été faits. Mais, ajoutait-il, « les difficultés actuelles sont là pour nous rappeler que la paix est une réalité fragile ». Il faut par conséquent « une bonne volonté continuelle et la mise en oeuvre de mesures pratiques requises par une société juste et harmonieuse ». Pour sa part, l´ambassadeur avait remercié le Saint-Siège de la part du gouvernement irlandais pour son soutien au processus de paix en Ulster.

Le pape s´est aussi arrêté à la situation socio-économique du pays, soulignant les récents progrès et les exigences qui en découlent pour les personnes et pour la société. « Un sain développement, soulignait Jean-Paul II, n´est possible que sur la base d´une idée correcte de la personne humaine et de ce en quoi consiste le vrai bien-être des personnes ».

Le pape rappelait le rôle fondamental de l´institution familiale. « C´est dans la famille que les personnes reçoivent les premières idées formatrices sur la vérité, le bien, l´amour et le service des autres ».

M. Davenport est né en 1939, il est marié et a 3 enfants. Il est spécialisé en sciences politiques et en Economie. il a commencé sa carrière diplomatique en 1968. Il a occupé différents postes au ministère des Affaires étrangères, à Dublin, mais aussi en Argentine, à l´ONU, à Genève et à New-York, puis à Washington. Ces dernières années, il a été ambassadeur en Argentine (1989-1996) et en Suisse (1996-2001).

*C´est dans la prélature de Marawi, située dans la province de Lanao del Sur, sur l’île de Mindanao, le P. Rufus Halley, missionnaire colomban d’origine irlandaise, a été tué le 28 août d’une balle dans la tête par six hommes lors d’une tentative d’enlèvement. Agé de 57 ans, présent aux Philippines depuis 32 ans, actif à Mindanao depuis une vingtaine d’années, le P. Halley était devenu un des plus fervents acteurs du dialogue entre chrétiens et musulmans, annonçait alors Eglises d´Asie.

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ZENIT Staff

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