CITE DU VATICAN, Mardi 22 mai 2001 (ZENIT.org) - Le pape Jean-Paul II a salué le courage des évêques du Pakistan dans leur défense de la liberté religieuse et encourageait la voie du dialogue interreligieux.
Le drame de 1998
Le pape a reçu, samedi matin, 21 mai, les évêques du Pakistan en visite quinquennale ad limina. On se souvient que le synode des évêques pour l´Asie (19 avril-14 mai 1998) avait été tragiquement marqué, le 7 mai, par le suicide de l’évêque de Faisalabad, Mgr John Joseph, 65 ans. Il voulait protester contre la condamnation à mort d’un chrétien accusé de “blasphème” et l’absence d’aide dans sa tentative de le sauver. Ses funérailles avaient donné lieu à des manifestations de chrétiens. C´est la première visite ad limina depuis ce dramatique épisode.
Jean-Paul II a conclu son discours en encourageant les évêques à poursuivre leurs "efforts pour assurer qu´un esprit de tolérance et de respect mutuel domine".
Rester fidèles, être ouverts
Il soulignait, dans son message, combien le dialogue interreligieux constitue "un aspect essentiel de la mission pastorale" des évêques. Mais il précisait: "Dialogue ne veut pas dire abandonner ses propres principes, ni être amené à un faux irénisme. Mais plutôt, rester fidèles à nos traditions religieuses et à nos convictions, tout en étant ouverts pour comprendre les fidèles des autres religions dans un esprit d´humilité et de franchise".
Travailler ensemble
Pour encourager ce dialogue, le pape soulignait que la culture pakistanaise "reconnaît et défend la place de Dieu dans la vie publique". "Ceci devrait permettre aux fidèles des différentes religions, disait-il, de travailler ensemble afin de défendre l´inestimable dignité de chaque homme et de chaque femme, de la conception à la mort naturelle, et de construire une société dans laquelle les droits inaliénables de tous sont respectés et protégés, et spécialement le droit à la vie".
La liberté religieuse des minorités
Pourtant, la persécution religieuse, reconnaissait le pape, est une réalité de ce pays. "Malheureusement, disait-il, il y a encore de nombreuses personnes qui doivent subir des épreuves pour leur fidélité au Christ. Elles sont parfois regardées avec soupçon et ont l´impression de ne pas être considérées comme des citoyens à part entière de leur propre pays, spécialement devant la justice qui ne respecte pas suffisamment la liberté religieuse des minorités".
Un secrétariat permanent
Mais Jean-Paul II les invitait à élargir le champ de leur sollicitude pastorale à l´Eglise universelle mais aussi simplement, de tout le pays. En particulier le pape invitait les évêques du Pakistan à "renforcer la coopération au niveau de la Conférence épiscopale", suggérant la mise en place d´un "secrétariat permanent" d´une programmation plus régulière de leurs rencontres, comme pouvant être d´une "grande aide".
Augmentation des vocations
Etant donné les difficultés d´exercice de leur ministère, dans un pays très majoritairement musulman, le pape adressait aussi tout particulièrement ses encouragements aux prêtres. "Je suis conscient des circonstances difficiles de leur ministère", disait le pape en soulignant en même temps l´augmentation constante du nombre des vocations.
Il remerciait également les religieux et les catéchistes laïcs, et leur recommandait l´usage fréquent du Catéchisme de l´Eglise catholique.
Laïcs, famille, jeunes
Pour ce qui est du rôle des laïcs, le pape recommandait de les "encourager à jouer un rôle plus grand et plus visible dans la mission de l´Eglise".
Il soulignait le rôle indispensable de la famille comme premier lieu de la transmission de la foi. La famille, "Eglise domestique", disait le pape aux évêques du Pakistan, doit être "l´une des priorités de votre programme pastoral", avec la pastorale des jeunes.
Ceux-ci ont en effet besoin d´être "encouragés" et "soutenus", pour qu´ils soient convaincus d´être "assez murs humainement et spirituellement pour assumer un rôle actif dans l´Eglise et la société".
L´école catholique<br> "Les écoles catholiques, au Pakistan, faisait encore remarquer Jean-Paul II, ont une très bonne réputation pour la qualité de leur enseignement et pour les valeurs humaines qui y sont inculquées". Comme il l´avait demandé à la mosquée de Damas invitait à une éducation à la tolérance, toutes les traditions religieuses étant présentes dans ces écoles. "Il ne faut pas sous-estimer le rôle des étudiants dans la promotion d´un climat de dialogue et de tolérance ce qui constitue, au contraire, un défi pour la communauté catholique", affirmait Jean-Paul II.
Le rôle des visites ad limina
Le pape avait commencé son discours en soulignant que ces visites ad limina sont un moment "significatif et enrichissant pour le Successeur de Pierre". Elles lui permettent de "prier et réfléchir fraternellement sur les joies, les espoirs, les problèmes et les peines" des Eglises.
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May 22, 2001 00:00