CITE DU VATICAN, Mardi 22 mai 2001 (ZENIT.org) - Le consistoire, à l´exemple du Cénacle, s´inscrit à l´intérieur de la prière liturgique de l´Eglise, celle des cardinaux mais aussi celle des fidèles que le pape a demandée dans une paroisse de son diocèse, dimanche dernier, et pour son ministère et l´assemblée des cardinaux. La prière du matin, contrairement au consistoire, est "publique". Et le consistoire s´achèvera sur la célébration de l´Ascension, jeudi prochain, 24 mai.

A propos de la liturgie, le cardinal Roger Etchegaray rappelait hier - nous traduisions de l´italien, nous citons aujourd´hui l´original en français - que "tout le jubilé a été à base de célébrations religieuses. Son programme, son calendrier était essentiellement liturgique, voire sacramentel, offert à tous les états et âges de la vie…Le succès massif de ces célébrations doit nous faire réfléchir sur leur pressante actualité. Malgré Vatican II, nous n´avons pas encore assez pris au sérieux le site de la liturgie dans la vie de l´Eglise, pas assez soigné sa fonction symbolique qui brise l´univers clos où étouffe l´homme de l´An 2000. La qualité des célébrations romaines, bien relayées par les media a permis d´en saisir la portée spirituelle".

Tous les matins, à 9 heures, les cardinaux prient en effet ensemble autour du pape le bref office de "tierce", deuxième office de la journée selon la tradition liturgique de l´Eglise latine. Ce moment de prière des psaumes et d´écoute de la parole de Dieu, prépare les prises de parole.

Hier matin, les cardinaux ont invoqué la venue de l´Esprit Saint en chantant l´hymne à l´Esprit de Pentecôte, le Veni Creator et la session du matin s´est achevée par le chant marial du Regina Caeli, typique du temps pascal. Les journalistes accrédités qui en ont fait la demande, hommes et femmes, peuvent assister - et même participer grâce aux livrets - à la prière des cardinaux, en la salle du synode. La prière liturgique au cœur de laquelle l´Eglise professe sa foi n´est-elle pas publique?

La langue la plus commune aux cardinaux rassemble leur prière: le latin, au rythme pacifiant du Grégorien. Ce matin la liturgie offrait le passage du discours de saint Pierre des Actes des Apôtres (4, 11-12) évoquant le Christ comme "la pierre rejetée par les bâtisseurs, devenue pierre d´angle": "Car il n´est pas sous le ciel d´autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés". La prière s´achevait par une antienne mariale "Sub tuum praesidium".

Les cardinaux sont placés dans "l´amphi" du synode par dignité, les cardinaux évêques et les patriarches d´Orient, les cardinaux prêtres, les cardinaux diacres. Mais rien, extérieurement, ne les distingue. A la droite du pape, dont la place est encore vide à 9 heures moins 5, se trouvent les cardinaux Angelo Sodano, Secrétaire d´Etat, à sa droite, le cardinal Bernardin Gantin, Doyen du collège cardinalice, et Joseph Ratzinger, Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. A la droite du pape se trouve le cardinal Juan Sandoval Iñiguez, archevêque mexicain de Guadalajara, chargé de la synthèse des travaux.

Dès que Jean-Paul II arrive, les gradins veloutés se font silencieux. Les cardinaux cessent de s´entretenir ou de saluer une connaissance. L´assemblée plonge dans la prière, devenue comme l´élément vital où se meut une silhouette blanche courbée sur son recueillement. Un petit chœur soutient le chant. Les versets de psaumes sont alternés. La prière déjà est dialogue.

Et puisque les saints et la "pédagogie de la sainteté" sont au cœur de la Lettre Novo millennio ineunte et de la préoccupation pastorale des cardinaux, le cardinal Sodano rappelait, avant le commencement des travaux, qu´en Italie on fête aujourd´hui une femme, sainte Rita de Cascia. Elle est la patronne des "causes difficiles". Les cardinaux pouvaient confier à son intercession maternelle les défis auxquels sont confrontés les baptisés en ce troisième millénaire.