CITE DU VATICAN, Jeudi 24 mai 2001 (ZENIT.org) - La nouvelle évangélisation, soulignait Jean-Paul II n´est pas d´abord un plus grand effort missionnaire", mais un plus grand effort de contemplation", et il invite à recommencer à partir de la joie chrétienne, à la fin de ce consistoire extraordinaire qui s´achève avec la célébration de la solennité de l´Ascension.

Contemplation chrétienne et engagement historique
Dans son homélie, le pape Jean-Paul II est revenu sans se lasser sur son appel à la contemplation et au témoignage. Il ne demande pas d´abord un "engagement missionnaire plus fort", mais un "plus intense engagement contemplatif". Et de préciser: "contempler le ciel, ne veut pas dire oublier la terre". "La contemplation chrétienne ne nous soustrait pas à l´engagement historique". Le "ciel" où Jésus a été assumé, n´est pas éloignement mais "voilement" et conservation d´une présence qui ne nous abandonne jamais, jusqu´à ce qu´il vienne dans la gloire.

L´expérience de la joie
Pour le pape, le consistoire extraordinaire qu´il a convoqué a été "l´expérience d´un peu de cette joie qui a inondé l´âme des apôtres", après l´Ascension. Le pape invite à "recommencer" en partant de cette "expérience de la joie" promise par le Christ. "Si notre foi dans le Seigneur ressuscité est vivante, l´esprit ne peut pas ne pas être rempli de joie et la mission s´identifie avec un "débordement de joie" qui nous pousse à apporter à tous la "belle nouvelle" du salut avec courage, libre des peurs et des complexes, même au prix du sacrifice de la vie".

Collégialité
Abordant un thème clé du consistoire, le pape ajoutait que "la nature missionnaire de l´Eglise, qui part du Christ, trouve un soutien dans la collégialité épiscopale et a été encouragée par le Successeur de Pierre, dont le ministère vise à promouvoir la communion dans l´Eglise, garantissant l´unité dans le Christ de tous les fidèles".

Une brèche dans notre monde
Commentant la parole du Christ que propose la liturgie de cette fête "Vous serez mes témoins". "Nous vivons une époque où la parole surabonde, dit le pape, multipliée jusqu´à l´invraisemblable par les moyens de communication sociale, qui ont tellement de pouvoir sur l´opinion publique en bien et en mal. Mais la parole dont nous avons besoin est celle qui est riche de sagesse et de sainteté". Et de citer le N. 30 de Novo millennio ineunte. "Ce n´est que grâce au témoignage de chrétiens vraiment engagés à vivre radicalement l´Evangile, que le message du Christ peut faire une brèche dans notre monde".

Le scandale de la Croix
Le pape reconnaissait les "énormes défis "qui s´offrent aux baptisés, problèmes à la fois "quantitatifs" (là où les chrétiens sont une minorité) ou dus à la "sécularisation", à "l´érosion de la tradition chrétienne", au "changement général de l´horizon culturel. C´est justement cela qu´il demande: "une préparation culturelle" des baptisés. "Le monde moderne admet au maximum l´image d´un Dieu Créateur, mais trouve difficile d´accueillir - comme il est arrivé aux auditeurs de Paul à l´aréopage d´Athènes (cf. Ac 17, 32-34) - le «scandalum crucis» (cf. 1 Co 23), le "scandale" d´un Dieu qui par amour entre dans notre histoire et se fait homme, meurt et ressuscite pour nous". D´où le défi qui attend aussi, souligne le pape, les universités et les écoles catholiques, les centres de formation philosophiques, théologiques: "en tous lieux, il convient d´offrir une préparation culturelle qui soit à la hauteur du moment culturel présent".

Mondialisation et relativisme
Parmi les autres défis, le pape soulignait les "interrogations morales", mais avant tout, le "phénomène de la mondialisation" qui, avec les avantages qu´elle comporte, en même temps "ne facilite pas le discernement et une synthèse mûrie". Elle favorise, affirme Jean-Paul II, une "attitude relativiste qui rend plus difficile d´accepter le Christ comme "chemin, vérité et vie" (Jn 14,6) pour tout homme.

Le prochain synode
Regardant vers l´avenir, le pape constatait que certaines des questions seront reprises lors du prochain synode des évêques (30 septembre-27 octobre). Le synode dit-il, a manifesté qu´il était "un instrument valide et efficace de la collégialité des évêques, au service des Eglises locales".
Auparavant, dans son homélie, Jean-Paul II avait lancé son "duc in altum", cet appel au témoignage chrétien dans toutes les cultures où la Parole du Christ agit comme un "ferment" disait-il.

La pleine communion
Evoquant son pèlerinage apostolique en Grèce, Syrie et Malte, sur les pas de saint Paul, le pape soulignait son importance pour la marche vers la "pleine communion des chrétiens". Autrement dit, le pape ne fait pas de discours sur l´œcuménisme mais il évoque des faits. Et d´abord son expérience de la "joie de partager avec une admiration affectueuse quelque aspect de la vie de nos très aimés frères catholiques orientaux et de voir s´ouvrir des perspectives œcuméniques dans les rapports avec nos non moins aimés frères orthodoxes: avec l´aide de Dieu, des pas significatifs ont été faits vers le but de la plein communion à laquelle on aspire".

Le dialogue
Pour le dialogue avec le Judaïsme, le pape, évoquant Nostra Aetate, cite aussi ses gestes en Terre-Sainte et évoque "les liens particuliers de notre foi avec celle du peuple Juif" et le "très intense moment de dialogue des croyants de l´Islam".

La force d´en-haut
Le pape achevait son homélie en portant son regard vers le Christ, et "l´horizon" de "la victoire du Christ sur la mort et sur le péché". "Il monte au ciel, disait le pape, comme un roi d´amour et de paix, source de salut pour l´humanité entière". En ce temps qui ouvre la neuvaine de préparation à la Pentecôte, le pape ajoutait: "L´Esprit est le secret de l´Eglise d´aujourd´hui comme il l´a été pour l´Eglise de la première heure". Il rappelait que "les problèmes sur lesquels le consistoire a réfléchi, ne seront pas affrontés seulement avec des forces humaines, mais avec la puissance qui vient d´en haut".