ROME, jeudi 23 août 2012 (ZENIT.org) – La Fondation Jérôme Lejeune dénonce les problèmes éthiques induits par le nouveau test de dépistage de la trisomie 21 accessible sur le marché européen, plaidant pour donner la priorité à la thérapie sur le progrès scientifique.
Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune et membre du Conseil pontifical pour la santé ainsi que de l’Académie pontificale pour la vie, est intervenu le 22 août 2012 à la rencontre internationale de Rimini (Italie) organisée par le mouvement Communion et Libération, du 19 au 25 août.
Il y évoque notamment l’arrivée d’un nouveau test de diagnostic prénatal de la trisomie 21 sur le marché européen, déjà disponible en Allemagne, Suisse, Autriche et Liechtenstein.
Cette nouvelle méthode, développée par la firme allemande LifeCodexx « simplifie de beaucoup les procédures jusqu’ici mises en œuvre », explique-t-il : alors qu’il fallait jusqu’à présent « différents examens (sériques et échographiques) ainsi que la pratique éventuelle d’une amniocentèse », avec ce test le résultat « peut être obtenu entre la 12ème et la 14ème semaine de grossesse, de manière plus sûre, non invasive, à partir d’une seule prise de sang ».
Le président de la Fondation Lejeune soulève les « nombreux problèmes éthiques » de cette technique, qui annonce une fiabilité de 100% dans le dépistage : « alors que 96 % des enfants trisomiques dépistés sont déjà avortés, faut-il encore absolument gagner 4 % sur la voie de l’éradication ? », dénonce-t-il.
En outre, poursuit-il, le nouveau test permet « d’obtenir le diagnostic de trisomie avant la fin du délai légal pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse ». En conséquence, les « avortements eugéniques » pratiqués pour cause de trisomie seront « noyés » dans « la masse de ceux demandés par la femme », souligne-t-il.
Pour Jean-Marie Le Méné, le résultat est « terrifiant » : « le génocide des enfants trisomiques in utero ne sera plus décompté et n’existera plus. A l’assassinat d’un groupe humain déterminé par son génome s’ajoutera l’assassinat de leur mémoire ».
Il met en garde également contre le fait d’ « assimiler progrès technique et progrès médical » : ce « faux progrès médical » devrait être « l’occasion pour notre société de voir en face le problème éthique du diagnostic prénatal des enfants trisomiques occulté depuis près de 20 ans », estime-t-il.
D'ailleurs, le fait de « supprimer des anormaux » n’est pas un progrès, déplore-t-il, comme si « la vie des normaux » avait « plus de valeur que celle des anormaux ».
Aujourd’hui, constate-t-il à ce sujet, « dans la course entre la techno-science et la sagesse, c’est la techno-science qui l’emporte ».
Pourtant, affirme Jean-Marie Le Méné, la thérapie est possible : « plusieurs équipes scientifiques dans le monde travaillent désormais sur la trisomie 21 » dans l’objectif de « trouver des solutions thérapeutiques qui atténuent le retard mental en améliorant les capacités d’autonomie et d’apprentissage des personnes concernées ».
Les résultats actuels « laissent espérer que nous sommes à mi-chemin du traitement recherché », souligne-t-il, ajoutant que « la communauté scientifique internationale, dans son ensemble, estime que l’on pourra à terme traiter la déficience intellectuelle des patients trisomiques ».
Plusieurs essais cliniques sont en cours à la Fondation ou à l’extérieur (cf. Zenit du 25 novembre 2011).
Le congrès de Rimini propose par ailleurs une exposition sur Jérôme Lejeune (cf. Zenit du 17 mai 2012).