Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay et l’un des principaux conseillers du Pape François, a été nommé coordinateur d’un groupe d’étude chargé d’évaluer le rôle des représentants du pape dans le monde, ce qui constitue une étape importante vers le renouvellement de la diplomatie du Vatican. Cette initiative, motivée par la vision réformatrice du Pape, vise à faire en sorte que les nonciatures apostoliques et les autres agences du Saint-Siège fonctionnent d’une manière plus missionnaire et synodale, en harmonie avec les changements qui se produisent dans l’Église catholique.
Une nouvelle vision pour les nonciatures
Les nonciatures, qui agissent comme des ambassades du Vatican dans différents pays, jouent un rôle crucial dans la communication entre le Pape et les Églises locales, ainsi que dans la représentation du Saint-Siège auprès des gouvernements. Sous la direction du cardinal Gracias, le groupe d’étude s’attachera à améliorer le fonctionnement de ces institutions clés, en garantissant que leur travail ne se limite pas à un rôle purement diplomatique, mais s’aligne davantage sur la mission pastorale et évangélisatrice de l’Église.
Le cardinal Gracias ne sera pas seul dans cette tâche. À ses côtés, des personnalités comme le cardinal Mario Grech, qui dirige le Secrétariat du Synode, et Monseigneur Luciano Russo, secrétaire des représentants pontificaux, contribueront à l’étude qui, selon les attentes du Pape François, devrait être prête au plus tard en juin 2025.
Un mandat sans précédent
Cet effort s’inscrit dans une série de points identifiés par le pape lors de la première session de l’Assemblée synodale en octobre 2023. L’un de ces points est la nécessité de redéfinir la relation entre les représentations pontificales et les Églises locales, en veillant à ce qu’il y ait davantage de proximité et de synergie entre les deux. L’objectif ultime est de faire des nonciatures de véritables ponts de compréhension et de coopération sur les questions pastorales et ecclésiales.
Même si ce sujet ne sera pas directement abordé lors de la prochaine session du Synode, prévue en octobre 2024, un rapport préliminaire sera proposé aux participants, dans le but de détailler les plans de travail et de recevoir un retour sur l’avancement de l’étude.
Une approche synodale et missionnaire
Le pape François a, à plusieurs reprises, souligné l’importance de faire de l’Église une institution plus synodale, c’est-à-dire une institution qui écoute et répond aux besoins des communautés locales. Dans ce contexte, les nonciatures ne devraient pas seulement fonctionner comme des délégations diplomatiques, mais aussi comme des véhicules qui promeuvent un esprit de collaboration et de mission. Ce renouvellement structurel est conforme à l’approche pastorale du pape, qui a appelé l’Église à sortir de ses structures traditionnelles et à devenir plus active dans l’évangélisation et l’engagement social.
Le cardinal Gracias, qui possède une vaste expérience de la diplomatie vaticane et une connaissance approfondie de l’Église en Asie, est une figure clé pour faire avancer cette transformation. Le fait qu’il dirige ce groupe d’étude souligne le sérieux avec lequel le Vatican aborde ce processus de réforme.
Réunions clés et projections futures
Les travaux du groupe ont déjà commencé par une série de réunions à Rome entre les responsables de la Secrétairerie d’État du Vatican et les présidents des conférences épiscopales des différents continents. Ces premiers dialogues ont pour but de jeter les bases d’une analyse approfondie et multidimensionnelle du rôle des représentants du Pape aujourd’hui.
On espère que les recommandations de ce groupe d’étude pourront influencer non seulement la structure des nonciatures, mais aussi la formation du personnel diplomatique du Saint-Siège, qui est traditionnellement préparée à l’Académie pontificale ecclésiastique. L’objectif est de former les futurs diplomates avec une mentalité plus pastorale et moins bureaucratique, conformément à la vision missionnaire du pape François.
Vers une Église plus ouverte sur le monde
Ce processus d’évaluation et de réforme est une étape supplémentaire dans le projet plus large du pape François de rendre l’Église plus ouverte, plus transparente et en dialogue constant avec le monde.
La diplomatie de l’Église, traditionnellement axée sur les relations d’État à État, est appelée à jouer un rôle plus actif dans la vie pastorale des communautés locales, en particulier dans les contextes où l’Église est confrontée à des défis spécifiques, tels que la persécution religieuse ou le manque de ressources.