Le P. Giosuè Bonzi, prêtre missionnaire de l’Institut pontifical des missions étrangères (PIME), a quitté Hong Kong le 10 février 2025, après avoir consacré soixante ans au service des personnes handicapées. À 85 ans, il retrouve sa ville natale de Bergame, en Italie, pour prendre sa retraite.
Tout au long de son ministère, le missionnaire a fait preuve d’un amour inconditionnel et d’un grand soutien spirituel envers les plus fragiles de la société, notamment les enfants déficients mentalement et physiquement. Très estimé par les hongkongais, il laisse un héritage empreint de compassion, de foi et d’espérance.
Bon nombre de personnes se sont déplacées pour lui dire au revoir et exprimer leur gratitude. Mais il s’est dérobé aux éloges. « Qu’est-ce que j’ai fait à Hong Kong ? Rien de spécial » a-t-il déclaré : « Je sais seulement que les hongkongais doivent aimer et prendre soin de ces personnes vulnérables. L’Évangile nous y appelle, et nous devons le suivre. Et l’amour doit se manifester par des actes. »
Fondateur de la société Fu Hong

« C’est toujours un privilège d’accompagner et d’être accompagné par des amis handicapés qui m’éduquent » © atma-o-jibon.com
Entré à l’Institut pontifical des missions étrangères, il a été ordonné prêtre en 1966, puis affecté en 1967 à la mission de Hong Kong. Mais à son arrivée, le P. Giosuè Bonzi n’avait aucune idée de ce qu’il pourrait faire concrètement pour contribuer à l’évangélisation des chinois.
« J’étais accablé par un sentiment d’impuissance » a-t-il confié. « Je me suis adressé au supérieur général de l’Institut pontifical des missions étrangères de l’époque, Mgr Pirovano, et lui ai demandé de me permettre de retourner en Italie ou de m’orienter vers un lieu où je pourrais faire davantage. Il m’a répondu : “Je t’ai envoyé là où je veux que tu sois. Et maintenant, tu y resteras. C’est tout !”. Ce fut le début d’un nouveau et long voyage. »
Le prêtre a d’abord travaillé dans le domaine de l’éducation, en tant que directeur d’un institut, puis dans le domaine de la santé en tant qu’aumônier d’hôpital. En 1977, il a fondé la société catholique Fu Hong pour prendre soin des personnes handicapées et les réintégrer dans la société.
Cet organisme dispose actuellement de 70 unités réparties en plusieurs catégories et programmes, fournissant des services de réadaptation à plus de 4 000 personnes handicapées. Avec l’aide de professionnels et de bénévoles, Fu Hong est l’un des services sociaux les plus influents de Hong Kong.
Les foyers d’accueil Casa Famiglia

Une figure paternelle, offrant un accompagnement spirituel et quotidien © atma-o-jibon.com
Conscient des difficultés liées aux logements-dortoirs de Hong Kong, le P. Bonzi a aussi été le pionnier d’un modèle d’accueil plus intime et familial. En 1997, il a fondé la Casa Famiglia à Ho Man Tin, accueillant six orphelins et jeunes sans-abri handicapés. Vivant parmi eux, il est devenu une figure paternelle, offrant un accompagnement spirituel et quotidien.
La réussite de ce modèle a conduit à la création de nouveaux foyers d’accueil, garantissant aux personnes handicapées non seulement un abri, mais aussi de l’amour et de la dignité. Un amour rendu au centuple, témoigne le prêtre : « C’est toujours un privilège d’accompagner et d’être accompagné par des amis handicapés, qui m’éduquent et me font sentir que le Seigneur est vraiment toujours avec nous, chaque jour, si nous le reconnaissons là où Il choisit de se trouver, dans les petits du Royaume. »
Le ministère du P. Bonzi a également été très apprécié par les autorités civiles, qui lui ont décerné plusieurs distinctions au cours des dernières décennies. En 2013, il a été nommé parmi les dix lauréats de la campagne ATV Hong Kong Loving Hearts. Trois ans plus tard, il a reçu le prix annuel One Humanitarian du Rotary International, et en 2018, le gouvernement de Hong Kong a récompensé son service en lui décernant l’Étoile de bronze Bauhinia.