UNESCO, 39ème session de la Conférence générale @ Mission du Saint-Siège

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UNESCO: le Saint-Siège réaffirme l’importance de l’alphabétisation

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Intervention de Mgr Follo à la 39e Conférence générale

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Le Saint-Siège réaffirme l’importance de l’alphabétisation qui « a pour premier but de permettre à des millions d’hommes de communiquer aisément entre eux, d’avoir une vie sociale et économique plus facile », déclare Mgr Follo.
Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO, est intervenu ce lundi 6 novembre 2017 à la 39e session de la Conférence générale de l’UNESCO à Paris. Il a proposé trois thèmes pour la discussion au débat politique : le développement personnel à partir de l’alphabétisation, de l’éducation, de la culture et de la foi comme réponse positive au terrorisme ainsi que le patrimoine culturel mondial et l’éducation.
Le texte complet de Mgr Follo se trouve ici.
L’alphabétisation, toujours d’actualité
Mgr Follo a rappelé le message adressé à l’UNESCO, il y a 50 ans, en août 1967 par le bienheureux pape Paul VI, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alphabétisation. Ce message, a-t-il souligné, « demeure totalement actuel, et nous vivons dans un monde où ce qui nous est le plus banal, lire et écrire, est pour un très grand nombre un luxe ». « Il ne faut pas que cette situation perdure », a déclaré Mgr Follo.
« En tant qu’institution internationale, a dit l’observateur permanent du Saint-Siège, mais aussi à titre de personnes individuelles, l’UNESCO a vocation à donner et à transmettre. Ce que nous avons à donner et à transmettre, insistons, n’est pas un surplus, mais un dû. Tous ont droit au savoir, sans quoi l’expérience humaine demeurerait pauvre. »
Le Saint-Siège, a souligné Mgr Follo, « est particulièrement heureux du désir de l’UNESCO de vouloir mettre en œuvre l’Objectif du développement durable 4 au niveau de la qualité de l’éducation » ainsi que « l’ensemble » des programmes qui contribueront « à l’élimination de la pauvreté et à la réduction des inégalités ».
L’observateur permanent a rappelé que le « développement » ne signifie pas uniquement « le développement économique », mais « appelle nécessairement une autre croissance, qui est celle de l’homme en son entier ». « Si un développement économique ne s’accompagne pas d’un enrichissement culturel, a-t-il dit, il y a du possible qui ne se réalisera pas un potentiel qui sera perdu : l’homme qui bénéficierait d’un développement uniquement matériel acquerrait sans doute une aisance économique, mais il demeurerait un pauvre, parce que le meilleur de notre patrimoine – notre patrimoine culturel – ne lui serait pas transmis. Le vrai développement est « personnel ».
Les migrations, pour la paix et le pain
Mgr Follo a soulevé aussi le thème de la migration, en soulignant que les « populations migrantes ne sont pas à la recherche d’expériences culturelles : elles demandent la paix et du pain ». Mais, toute aide « humanitaire », a-t-il poursuivi, «  s’effectue à court terme ». Et « pour celui qui est coupé de sa patrie, et l’est souvent de manière définitive, c’est une maison nouvelle dans laquelle nous devons être capables de l’accueillir »
« Nous ne serons pleinement hospitaliers, a-t-il souligné, qu’en offrant à l’émigré les moyens de devenir notre concitoyen, en sachant bien que s’il ne le devient pas, il y aura toujours échec et souvent drame. »
Mgr Follo a mis en évidence un lien profond entre le patrimoine et l’éducation. « Nous sommes, a-t-il dit, héritiers de trésors culturels, matériels ou immatériels, que nous avons à préserver …Ils sont à transmettre à nos enfants. C’est des générations à venir que ces trésors attendent d’être connus. »
La mission des traditions spirituelles
Il faut faire de la sorte, a souligné Mgr Follo, « que tout émigré arrivé chez nous, en plus de trouver du pain et la paix, y trouve une nourriture intellectuelle et spirituelle préparée par d’autres que lui, mais préparée aussi pour lui ». Parmi les valeurs à transmettre, il a noté « l’héritage » du continent européen, le « message de l’amour du prochain, du pardon des ennemis, de l’égalité de tous devant l’Absolu, qui relève en propre de l’éthique chrétienne ».
Il a dit que « les traditions spirituelles, ou religieuses » « ont une mission à remplir ». « Elles doivent se savoir au service de tout homme : celui qui se présente comme étranger à telle ou telle tradition …a droit à une bienveillance et une sollicitude sans restriction de la part de ceux qui appartiennent à ces traditions. »
Il a rappelé les paroles du pape Paul VI qui disait de l’Église catholique qu’elle est « experte en humanité ». « Le christianisme n’est pas bien sûr seul à posséder une telle compétence, a-t-il noté. À toutes les traditions spirituelles, donc, de puiser dans ce qu’elles ont de meilleur pour collaborer à cette culture de paix sans laquelle l’homme ne peut parvenir, dans l’histoire, à sa pleine stature intellectuelle, morale et, donc, spirituelle. »
Mgr Follo a terminé son discours en citant les paroles du pape François expliquant le « concept de personne – né et muri dans le christianisme ». « La “personne”, a souligné le pape le 4 avril 2017, dit toujours relation et non pas individualisme, affermie inclusion et non pas exclusion, dignité unique et inviolable et non pas exploitation, liberté et non pas contrainte. L’Église ne cesse pas d’offrir cette sagesse et cette expertise au monde, en étant consciente que le développement intégral est le chemin du bien que la famille humaine est appelée à parcourir. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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