UISG, audience du 12 mai 2016, L'Osservatore Romano

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“Un diaconat féminin?”: le point de vue du prof. Hauke

Le pape François a dit envisager la mise en place d’une Commission

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Le pape François envisage une commission pour plancher sur le rôle des « diaconesses » dans l’Eglise primitive: nous l’avons annoncé le 12 mai dernier.
Nous avons rappelé à cette occasion qu’une enquête historique a été menée en 2003, à la demande de saint Jean-Paul II, par la Commission théologique internationale, mettant en évidence la différence entre “diacre” et “diaconesse”, dans un document intitulé : « Le diaconat. Evolution et perspectives ».
Nous avons aussi publié la traduction intégrale des réponses du pape non seulement sur les diaconesses (1), mais sur le rôle de la femme dans l’Église (2), sur le service des femmes consacrées dans l’Eglise : « le service, oui, la servitude, non! » (3), et sur la question du « discernement » (4). La cinquième partie porte notamment sur la pauvreté évangélique (5).
Nous avons également publié une mise au point du directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi. Il précisait notamment qu’il n’est pas question du sacerdoce. Et Mgr Angelo Becciu avertissait de ne pas tirer de « conclusions hâtives » de la réponse du pape François aux religieuses de l’UISG: le pape lui a téléphoné, étonné de l’écho donné à ses propos. C’est pourquoi nous avons proposé ces traductions intégrales, de façon à remettre les propos du pape dans leur contexte précis.
Le rôle de la femme dans la société c’était justement une intention de prière du pape François au mois de mai.
Voici, pour enrichir le débat, une réflexion d’un théologien, le prof. Manfred Hauke, de Lugano (Suisse). Sa position est claire mais ne répond pas aux demandes des supérieures de l’UISG: “ce serait un anachronisme que d’instituer, à nouveau, aujourd’hui, les diaconesses de l’Eglise primitive”.
Il évoque des témoignages historiques, avant d’offrir un “point de vue systématique”, et de faire le point sur la “discussion théologique autour du diaconat”, ce qui le conduit à évoquer “d’autres solutions pour le diaconat des femmes”.
L’auteur évoque Marie qui “n’était pas apôtre”, au sens qu’elle n’était pas « l’un des Douze ». Mais que peut dire Marie Madeleine, « apôtre des Apôtres » ? La Commission – avec ses objectifs et ses membres – n’est pas encore instituée, mais le débat est déjà ouvert.
On retient en tous cas le souci du théologien – celui du pape François pour les laïcs en général – de ne pas « cléricaliser » le « génie de la femme ».
A.B.

Un diaconat féminin? Réflexions théologiques sur une discussion remise à l’ordre du jour par le pape François.
Manfred Hauke, Faculté de Théologie de Lugano (Suisse)
Lugano, 17 mai 2016
Lors de l’audience de l’Union internationale des supérieures générales, le pape, interrogé sur la possibilité, pour les femmes aussi, d’un diaconat permanent, a proposé de charger une commission d’étudier cette question. Le pape a évoqué sa rencontre fortuite, dans la « Domus Paul VI », d’un spécialiste remarquant que la situation des diaconesses dans l’Eglise primitive n’était pas très claire. Il veut « demander à la Congrégation de la Foi qu’elle l’informe sur l’état de la question des études sur ce thème… D’autre part je souhaite », a-t-il dit, « instituer une commission officielle chargée d’étudier cette question… »
La Commission théologique internationale s’est déjà penchée pendant quelques années sur ce thème du diaconat, étudiant aussi, avec beaucoup d’attention, celui des diaconesses. Le volumineux document, fruit de ces études, est paru en français : Commission théologique internationale, Le Diaconat, évolution et perspectives, Cerf : Paris, 2003, p. 7-141 ; voir aussi (avec plus précision) sur le site internet du Vatican www.vatican.va…
La discussion sur ce thème est très développée. Il faut avant tout disposer d’une information historique précise. On la trouve surtout dans l’ouvrage fondamental de A. G. Martimort, Les Diaconesses. Essai historique, Rome 1982 ; en anglais : Diaconesses : An Historical Study, Ignatius Press : San Francisco 1986. Outre différents articles, j’ai moi-même fait un complément à l’étude de Martimort, où sont pris en compte les fruits de vingt années de discussions et de recherches après la parution de cet ouvrage de référence : M. Hauke, Die Geschichte der Diakonissen. Nachwort und Literaturnachtrag zur Neuauflage des Standardwerkes von Martimort über Diakonissen, dans L. Scheffczyk (éd.), Diakonat und Diakonissen, St. Ottilien 2002, 321-376. On trouve une courte synthèse de plusieurs articles dans : Diakoninnen waren keine Diakonissen. Klarstellungen zum sakramentalen Diakonat der Frau, dans Theologisches 42 (2012) 309-320 (sur Internet www.theologisches.net…).
Voici un court résumé des données essentielles.
Témoignages historiques
Dans l’Eglise primitive, depuis le IIIème siècle (Didascalie syrienne), il existe pour les femmes une fonction ecclésiale : Les « diacres » (féminins) ou « diaconesses ». Le « diacre », « serviteur » a un sens large, pouvant recouvrir plusieurs réalités. Dans le Nouveau Testament, on parle du service des femmes dans la communauté religieuse, ce qui, parfois, est considéré comme une preuve d’un diaconat féminin (Ep. aux Rom. 16,1 ; 1ère à Tim. 3,11), diaconat qui ne présente pas encore les contours distincts d’une institution. Le diaconat féminin a ses origines en Orient, alors que, dans les quatre premiers siècles, il est encore inconnu en Occident et en Egypte. Les diaconesses de la Didascalie syrienne font, pour des raisons de décence, l’onction du corps des femmes lors du baptême des adultes et rendent différents services aux femmes, un signe de la séparation radicale des sexes en Orient. Avec la disparition du baptême des adultes, la fonction principale des diaconesses prend fin.
De toutes façons, ce diaconat était différent de celui des hommes : Les femmes avaient d’autres tâches. Elles ne pouvaient surtout ni prêcher ni servir à l’autel ; elles étaient consacrées avec d’autres prières (de telles prières de consécration sont connues au IVème siècle) et elles relevaient d’une autre typologie (dans la Didascalie, par exemple, le diacre a pour type le Christ et la diaconesse l’Esprit Saint). Ces différences se fondent sur le fait que le diaconat masculin participe à la succession apostolique, ce qui n’est pas le cas des diaconesses.
Dans les décrets des conciles, les diaconesses sont mentionnées à Nicée (325) et à Chalcédoine (451). Le concile de Nicée statua sur l’acceptation des clercs (au baptême invalide) de l’évêque d’Antioche, Paul de Samosate, qui avait été déposé à cause de son hérésie christologique. Le canon 19 de Nicée laisse sous-entendre que les diaconesses de l’évêque d’Antioche (à côté d’Alexandrie le plus important siège épiscopal d’alors en Orient) étaient des laïques et n’avaient reçu aucune consécration avec l’imposition des mains. C’est pourquoi, contrairement aux diacres, elles n’étaient pas admises à l’ordination. L’appartenance des diaconesses à l’état laïc est aussi sous-entendue en Cappadoce au IVème  siècle : La fornication entraîne, pour elles, la même peine que pour les laïcs, et non celle des clercs (Basile, Ep. 199, 44). D’après Épiphane (IVème siècle), le diacre appartient à la hiérarchie presbytérale, ce qui n’est pas le cas des diaconesses (Exp. fidei 21). Le concile de Chalcédoine parle, cependant, d’une consécration (canon 15), mais en des termes qui ne se limitent pas à la hiérarchie des évêques, des presbytres et des diacres. La position du canon conciliaire après la réglementation pour les lecteurs et pour les chantres met en évidence leur différence avec les fonctions rangées aujourd’hui parmi les fonctions sacramentelles (évêque, prêtre et diacre).
L’Occident, dans les premiers siècles, ne connaît pas les diaconesses. Quelques synodes gaulois (IV-VIèmes siècles) s’élèvent contre un diaconat féminin qui correspondrait à « la fonction de lévite » des diacres (à la manière dont on le prône dans certains « processus de dialogue » en Allemagne …). Le pape Gélase (494) s’oppose à ce que les femmes servent à l’autel (Décrétale « Necessaria Rerum », 26). Dans quelques pontificaux du Moyen Âge apparaissent des formulaires pour la consécration des diaconesses, mais leurs textes sont toujours différents de ceux de la consécration des diacres. Les formulaires liturgiques se limitent à un cadre monastique. Ils ne sont même pas une consécration inférieure qui serait une étape dans la hiérarchie sacerdotale. Ils leur reconnaissent par contre une tâche dans la vie monastique. Cette remarque concerne aussi les chartreuses qui, depuis le Bas Moyen Âge, ont adopté certains signes extérieurs du diaconat, comme l’étole et le manipule.
Point de vue systématique
La notion systématique de « sacrement » (différente de celle de « sacramental ») se clarifie au XIIème siècle. Malgré leurs connaissances historiques limitées, les canonistes du Moyen Âge s’accordaient pour exclure tout caractère sacramentel aux diaconesses de l’Eglise primitive. D’après le « Decretum Gratianum », les femmes ne peuvent accéder à l’ordre du diaconat, parce qu’une telle consécration serait invalide (cap.15, q.3).
Le concile de Vatican II, en réintroduisant l’ordre du diaconat, s’est exprimé en termes qui n’étaient pas encore suffisamment bien pesés. La pratique du diaconat, de facto, comme raison de l’accession des hommes à la consécration diaconale (Vatican II, Ad gentes 16) ne peut pas être justifiée par une conception systématique, comme s’il existerait un diaconat réel ayant précédé la consécration. Il faudrait comprendre les fonctions du diacre à partir de sa participation essentielle à la grâce sacramentelle. Or la consécration sacramentelle n’est pas un acte notarié qui enregistre une réalité pré-existante, mais au contraire un acte qui en lui-même hic et nunc crée une nouvelle réalité. En effet, cet acte incorpore le candidat à la consécration, d’une manière spécifique, au Christ, chef de l’Eglise.
Dans les discussions récentes, on a envisagé la possibilité d’une consécration des diaconesses en faisant remarquer que les spécificités du diaconat diffèrent du service des prêtres et des évêques. On se fonde alors sur la formulation de la constitution dogmatique sur l’Eglise, d’après laquelle le diacre n’est pas consacré en vue du « sacerdoce », mais en vue du « ministère » (Lumen gentium 29). C’est faire appel à Hippolyte pour qui seul l’évêque (et non le prêtre), par l’imposition des mains, peut consacrer un diacre, parce que le diacre « n’est pas ordonné prêtre, mais voué au service de l’évêque afin de faire ce que celui-ci lui demande » (Traditio apostolica 8) . Concrètement, le diacre n’est pas consacré en vue de la célébration du sacrifice de la Messe (c’est le cas des prêtres), mais au service de l’évêque.
Cette citation de la constitution de l’Eglise est à double sens parce que dans les textes du concile, d’une part le « service » (ministerium) n’est pas une spécificité du diaconat mais d’autre part il est classé dans la catégorie du « sacerdoce ministériel » (voir Lumen gentium 10; 41). Des sources de l’Eglise antique disent du diacre qu’il est un « prêtre (sacerdos) au troisième degré ». Il s’en suit que le diacre ne peut être séparé du sacerdoce ministériel et de son pouvoir reçu dans l’ordination sacramentelle. Selon le Vatican II, diaconat et presbytérat émanent de la puissance épiscopale. L’un comme l’autre participe à l’ordination sacramentelle, à la mission des apôtres, que les évêques exercent dans toute son étendue en tant que successeurs des apôtres (Lumen gentium 20-21; 28-29). Si on permettait aux femmes l’accès au « ministère du diacre », il s’en suivrait logiquement, comme dans la communauté anglicane, qu’elles pourraient être consacrées évêque ou prêtre.
Le diacre aussi, par la force de sa consécration agit au nom du Christ. Depuis quelques années, on discute pour savoir si, lui aussi, il agit « en la personne du Christ, Tête (de l’Eglise) ». Le Motuproprio « Omnium in mentem » (2009) introduit une correction dans le Code de loi canonique, selon lequel agir en la personne du Christ, Tête de l’Eglise, ne s’applique plus au diacre (can. 1008; 1009 §3). Le but était de s’aligner sur la formulation, citée plus haut, de « Lumen gentium » 29. Bien sûr, on ne dit pas pour autant que le diacre n’agisse pas en la personne du Christ la Tête. Une interprétation théologique attentive de la formule « in persona Christi capitis » ne pourra mettre en question la participation aussi du diacre, selon son dégré dans le sacrement de l’ordre, à la puissance du Christ, Tête de l’Eglise (à ce sujet, en détail dans Forum Katholische Theologie 26 , 2010, 191-205 ; M. Hauke, The deacon and ministerial action in the person of Christ. Fruits of the recent Discussion on the specific profile of sacramental diaconate, dans Mariusz Biliniewicz, éd., Agere in persona Christi. Aspects of the Ministerial Priesterhood, Smenos :Wells, Somerset, Angleterre 2015, 133-152).
Discussion théologique autour du diaconat
La discussion sur le diaconat des femmes est liée à un problème supplémentaire, celui des controverses qui persistent en ce qui concerne l’ordre du diaconat et son profil théologique. Le diacre fait-il partie du sacrement de l’ordre ? Evidemment, oui, mais ce fait aussi est malheureusement mis en cause, entre autre en se référant à une affirmation de la commission théologique de Vatican II où on a voulu éviter de condamner les théologiens (un petit nombre) qui refusaient la sacramentalité du diaconat enseignée par le concile.
Le diacre agit-il en la personne du Christ ? En la personne du Christ chef ou du Christ « serviteur » ? La suppléance du Christ qui transmet la grâce, qui enseigne et qui guide au nom du « chef » de l’Eglise est-elle quelque chose de tout à fait différent du « service » ? La raison pragmatique qui a amené au diaconat permanent, c’est-à-dire la crise des vocations, a provoqué de multiples problèmes que l’on ne peut guère qu’évoquer ici. Dans une interprétation malveillante, on a même déjà « dit que depuis la résurgence de l’ordre du diaconat par le dernier concile, le diacre lui-même est compris dans ce qu’il proclame, dans les messes avec assistance diaconale, après la consécration ; il est un ‘ Mysterium fidei ‘, un ‘ mystère de la foi ‘ » (G. Greshake, Être prêtre en notre temps, 2000, 169 ; l’auteur se réfère à la liturgie de lange allemande). Essayer, avec toutes ces difficultés, d’ajouter au diaconat un ministère lequel a déjà besoin encore d’une plus grande clarification, ne ferait que multiplier les confusions déjà existantes.
La discussion théologique compétente a été menée à bien dans l’ample document de la Commission théologique internationale sur le diaconat. En ce qui concerne le diaconat féminin, on y lit à la fin :
« Concernant l’ordination de femmes au diaconat, il faut observer deux éléments importants résultant de ce que nous avons exposé. Premièrement, les diaconesses dont il est fait mention dans la tradition de l’Église ancienne (selon ce que le rite d’institution et les fonctions exercées suggèrent) ne peuvent pas être assimilées purement et simplement aux diacres. Deuxièmement, la tradition ecclésiale, surtout dans la doctrine du concile Vatican II et dans l’enseignement du Magistère postconciliaire, souligne fortement l’unité du sacrement de l’Ordre, dans la claire distinction entre les ministères de l’évêque et des presbytres d’une part et le ministère diaconal d’autre part. À la lumière de ces éléments mis en relief par la présente recherche historico-théologique, il revient au ministère de discernement que le Seigneur a établi dans son Église de se prononcer avec autorité sur la question ».
En Allemagne en 2013, l’archevêque Zollitsch a proposé d’instituer des « diaconesses de communauté » qui recevraient une bénédiction comparable à celle des abbesses ; elles devraient se consacrer à des tâches caritatives, catéchistiques et liturgiques. Cependant, la plupart des protagonistes ne furent pas d’accord avec cette proposition. Une diaconesse ayant reçu une consécration non sacramentelle serait en quelque sorte un « diacre raté ». Le cardinal Kasper, lors de la réunion plénière de printemps de la Conférence épiscopale des évêques allemands en 2013, rappela l’exemple à ne pas suivre de la communauté anglicane en ce qui concerne la consécration proposée : » Je ne souhaite pas à mon Eglise les conflits de l’Eglise anglicane ». En regardant la communauté anglicane, on s’aperçoit qu’une solution avec des réticences n’est pas soutenable : finalement, on en arrive à l’impression qu’il serait mieux d’ordonner les diaconesses de la même manière que leurs collègues masculins et d’aller même plus loin en les ordonnant prêtres et évêques.
Autres solutions pour le diaconat des femmes ?
Ce serait un anachronisme que d’instituer, à nouveau, aujourd’hui, les diaconesses de l’Eglise primitive. Rappelons que ces diaconesses ne prêchaient pas, ne baptisaient pas et ne faisaient aucun service à l’autel. Théoriquement, on pourrait envisager un élargissement des tâches pour la femme diacre, mais une telle correction entraînerait facilement à confondre ce diaconat avec celui des hommes, qui, lui, appartient au sacrement de l’Ordre. Le pape François, lui-même, dans cette même audience des supérieures générales, a souligné que pour les femmes, lors de la messe, prêcher est exclu, parce que la prédication dans la messe est une action en la personne du Christ.
D’autres voies sont possibles dans la collaboration des femmes à la pastorale. Il existe déjà, dans la virginité, une grande variété de formes de consécration à Dieu, souvent ancrées par une consécration non sacramentelle. On ne saurait trop surestimer la signification riche et différenciée du domaine qui s’offre ici pour l’Eglise et le monde. Dans les communautés de consacrées classiques, dans l’ « Ordo Virginum » (les vierges consacrées à Dieu au service d’un diocèse) et dans les « nouvelles communautés spirituelles » se trouve un énorme trésor pour les vocations, où les femmes peuvent exercer leurs charismes de multiples manières.
Ce fut un des mérites inestimables de Vatican II de mettre en relief l’égale dignité de tous les chrétiens, d’une part dans la vocation de tous à la sainteté, et d’autre part dans l’apostolat des laïcs. Ceci étant donné, il semble anachronique de polariser l’intérêt des femmes sur le domaine clérical (qui tant dans le diaconat sacramentel que dans le diaconat non sacramentel ne donnerait qu’un grade inférieur dans la hiérarchie ecclésiastique). Par contre, il est capital de développer ce que le pape Jean-Paul II accentuait en parlant du « génie de la femme » : sa participation au sacerdoce commun de tous les chrétiens. Dans l’audience déjà citée, le pape François a accentué, avec raison, le fait que le laïc ne doit pas se cléricaliser : « le cléricalisme freine souvent le développement possible des réalités ».
Le renouveau de la vie consacrée, de l’apostolat des laïcs, de la participation à la pastorale et, enfin et non des moindres, des multiples formes de l’œuvre caritative offrent, à l’engagement des femmes, des possibilités qui ne sont pas prêtes à s’épuiser et sans lesquelles l’Eglise et le monde iraient à la catastrophe. La hiérarchie ecclésiastique ne doit en rien être confondue avec celle qui est marquée au sceau de la grâce, avec la « hiérarchie » divine.
Les grandes figures de l’Eglise ne sont pas ses ministres, mais ses saints. Il est donc souhaitable que, dans l’Eglise, l’homme et la femme ne se combattent pour entrer en concurrence mais travaillent ensemble de manière fructueuse.
Dans le service de la femme, tout particulièrement, c’est Marie qui est le modèle : Marie n’était pas apôtre, mais son engagement pour l’Eglise, à commencer par l’Incarnation est fondamental. L’avenir de l’Eglise dépend décidément des femmes croyantes : accepteront-elles, et comment, de vivre à la manière de Marie ? A ce sujet, ce qu’a dit le pape à cette assemblée des supérieures générales, est d’un grand poids :
« Il n’y a pas d’Eglise sans Marie ! Il n’y a pas de Pentecôte sans Marie ! Marie était là, mais ne parla peut-être pas. Je voudrais, volontiers, répéter ce que j’ai dit. La femme consacrée à Dieu est une icône de l’Eglise, une icône de Marie. Le prêtre n’est pas une icône de l’Eglise, une icône de Marie : il est une icône des apôtres, des disciples, qui sont envoyés pour enseigner. Je dis cela car je voudrais vous inviter à réfléchir sur le fait que l’Eglise est au féminin… ».
Traduction Marie-Thérèse Kaiser-Guyot

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Prof. Manfred Hauke

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