Migrants, réfugiés © un.org

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Syrie: le départ des chrétiens appauvrit le pays, prévient le card. Zenari

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Le nonce fait le point sur la situation

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Le départ des chrétiens appauvrit la Syrie, prévient le cardinal Mario Zenari, dans un entretien à L’Osservatore Romano daté du 30 décembre 2016. Le nonce apostolique en Syrie, créé cardinal en novembre dernier, évoque la situation actuelle dans le pays en guerre.

Le représentant du Saint-Siège, qui réside à Damas, confie qu’il vit à intervalles réguliers « sous les tirs des mortiers » : « Encore la veille de mon départ pour Rome pour recevoir les insignes cardinalices [19 novembre, ndlr], je me suis rendu chez les frères franciscains, parce qu’un tir de mortier était tombé sur la coupole de leur église ».

Il fait état de deux millions de maisons détruites ou endommagées. Et d’exprimer sa préoccupation pour les quatre millions de réfugiés et les déplacés qui vivent sous des tentes dans le froid de l’hiver.

L’action des organisations caritatives en Syrie sont « seulement une goutte dans la mer des nécessités », déplore le cardinal. Plus de la moitié des hôpitaux du pays sont hors d’usage, détruits par les bombardements.

Il y a « une seule solution pour stopper l’exode des Syriens », assure-t-il encore : « la fin de la violence, l’accès aux aides humanitaires et l’accord politique ». Mais, déplore le cardinal, « il manque souvent la détermination et la volonté des puissances impliquées » pour parvenir à une solution diplomatique. « Combien de fois, ajoute-t-il, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est trouvé divisé sur les mesures à prendre en Syrie ».

Un vrai miracle

Au fil de l’entretien, le nonce apostolique plaide la cause des chrétiens : si tous les groupes de croyants « ont eu leurs martyrs », cependant « les communautés le plus à risque sont les minoritaires. Et parmi elles, le maillon faible sont les chrétiens ».

Or leur mission est « très importante en Syrie » : ils sont un « pont » entre les différents groupes religieux. Leur départ « rend le pays plus pauvre », « provoque un appauvrissement social et culturel », insiste-t-il. Les chrétiens « ont une mentalité universelle, ils sont un peu comme une fenêtre sur le monde ».

Le cardinal Zenari évoque « un vrai miracle » qui a suivi la journée de jeûne et de prière voulue par le pape François en septembre 2013 : « en ces jours là justement la Russie et les Etats-Unis d’Amérique sont parvenus à un accord sur le problème de l’arsenal chimique, qui a conduit à son démantèlement. S’il n’y avait pas eu cet accord, que serait-il arrivé aujourd’hui à cet arsenal de mort ? (…) Il aurait été entre les mains de fondamentalistes ».

« Le pays est comme une mosaïque », conclut le nonce qui estime que « dans le passé la cohabitation entre les différences groupes ethniques allait assez bien ». Après la « grosse fracture de la guerre », il espère « que la mosaïque va être ré-assemblée, avec l’aide des leaders religieux ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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