L’intervention la plus applaudie depuis le début du Synode des évêques sur les jeunes a été celle d’un dentiste Irakien, ont rapporté les participants lors d’un briefing au Vatican, le 12 octobre 2018. Safa Al-Abbia, 26 ans, membre de l’Eglise chaldéenne et auditeur, a pris la parole au cours de la 10e Congrégation générale, le 11 octobre.
Apprenant qu’il devait quitter le synode parce que sa maman est malade, le pape François a voulu le saluer avant qu’il ne s’en aille.
Invitant le pape à visiter son pays, Safa a raconté le quotidien des 120 000 chrétiens de la Plaine de Ninive, fait d’enlèvements, assassinats, sous la menace de daesh. Il a confié sa peur de voir l’Irak se vider des chrétiens, le défi principal des jeunes étant la paix, la stabilité, le droit de vivre dans la dignité.
D’après l’agence SIR de la Conférence épiscopale italienne, Safa a donné les chiffres de cette guerre où plus de 1.220 chrétiens ont été tués, dont plus de la moitié étaient des jeunes. Bombardements, actions terroristes et enlèvements ont causé la fuite de 120 000 chrétiens en une nuit et le nombre des chrétiens a baissé d’un million et demi en 2003 à 400 000 récemment. Dans ce ce contexte, a souligné l’Irakien, les jeunes pensent que l’unique solution est l’émigration.
Enfin, sept délégués fraternels d’autres confessions chrétiennes ont pris la parole : le révérend Tim Macquiban, directeur du Methodist Ecumenical Office, a salué les mouvements de laïcs ; le métropolite Nikitas Lulias, représentant du patriarcat œcuménique de Constantinople, a appelé une onde de fraîcheur pour annoncer la foi aux jeunes sans formules rigides ; l’évêque Atanase de Bogdania, délégué de l’Eglise orthodoxe roumaine, a plaidé pour une approche amicale des jeunes, et non pas une attitude de maîtres « détenteurs de la vérité » ; la jeune allemande Julia Braband, de la Fédération luthérienne mondiale, a exprimé la volonté des jeunes d’être acteurs du présent de l’Eglise ; le représentant vaudois Marco Alfredo Fornerone a encouragé à « oser à fond l’ouverture à l’écoute » car « la réalité est plus importante que l’idée » ; la représentante du Conseil mondial des Eglises, Martina Viktorie Kopecka, a souhaité que les jeunes soient médiateurs et ponts ; enfin , l’évêque anglican de Nairobi Joel Waweru Mwangi s’est réjoui de la volonté de l’Eglise d’écouter les jeunes.