Pour sortir de la crise et ne plus y revenir : quelques repères

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Intervention de Mgr Migliore à l’ONU

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ROME, Jeudi 2 juillet 2009 (ZENIT.org) – Pour sortir de la crise et ne plus y revenir : quelques repères inspirés par l’enseignement social de l’Eglise ont été présentés par Mgr Migliore à l’ONU : il faut remettre les personnes au centre du système pour une finance et un développement « durables ». 

Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du saint-Siège )à l’ONU à New York,  a exposé le 26 juin, le point de vue du Saint-Siège sur « la crise financière et économique mondiale et son impact sur le développement ». 

« A la base de la crise économique actuelle », Mgr Migliore diagnostique « une idéologie qui place l’individu et les désirs individuels au centre de toutes les décisions économiques ». 

Mgr Migliore fait observer que « la pratique de l’économie a renforcé ce centre idéologique et a cherché à effacer les valeurs et la moralité du débat économique au lieu de tenter d’intégrer de telles préoccupations dans la réalisation d’un système financier plus efficace et plus juste ». 

Pour surmonter la crise, le Saint-Siège invite les nations, à assurer la « transparence des marchés financiers », « l’intégration des pays pauvres » dans le système du commerce mondial, des investissements pour la « sécurité alimentaire » et les « dépenses sociales », et des interventions économiques « à court terme » pour alléger les souffrances « d’un milliard d’êtres humains qui souffrent de la faim » tandis que la pauvreté augmente sur toute la planète.  

Le Saint-Siège préconise en outre, sur le long terme, de construire une « économie durable », qui tienne compte de la « fragilité » des pays en voie de développement, et surtout qui puisse promouvoir « une nouvelle échelle de valeurs », pour que l’activité financière ne soit plus la « recherche effrénée du gain » mais « l’exigence de reconnaître les droits de tous sur la base du principe de partage des responsabilités ».  

« Nous ne devons pas oublier qui sont les pauvres, aussi bien dans les pays développés que dans ceux qui sont en voie de développement », a rappelé l’archevêque. 

Le nonce a évoqué la « triste réalité quotidienne » de la « perte d’emplois » chez les uns et le « manque d’accès à un emploi, à la nourriture, aux soins médicaux de base et aux structures éducatives » chez les autres.  

Mgr Migliore a rappelé  les chiffres de la Banque mondiale : « A la fin des rencontres du Comité pour le développement qui a eu lieu fin avril, la Banque mondiale a estimé qu’entre 55 et 90 millions de personnes se sont retrouvées dans la pauvreté extrême en 2009, spécialement les femmes et les enfants ; en même temps, on s’attendait à ce que cette année, le nombre des personnes qui souffrent chroniquement de la faim dépasse le milliard. 

Par ailleurs, a-t-il constaté, l’espérance « de mettre fin à l’extrême pauvreté avant 2015, grâce aux huit objectifs de développement du millénaire » s’est éloignée.  

Vu la gravité de la crise, a affirmé Mgr Migliore, « les institutions de l’Église dans le monde entier, ont profité de cette conjoncture pour promouvoir de nouvelles structures de solidarité et pour faciliter et encourager une nouvelle orientation des systèmes financiers et économiques nationaux et mondiaux vers les principes de la justice, de la solidarité et de la subsidiarité ».  

Le nonce a expliqué qu’étant donné « la vulnérabilité de tant de pauvres dans le monde », le Saint-Siège apporte son soutien aux « propositions avancées pour les protéger à travers des mesures de stabilisation à court terme, en adoptant dans le même temps des mesures à plus long terme pour s’assurer des flux financiers durables et pour réduire la possibilité que se produise une nouvelle crise ». 

Ainsi, le Saint Siège demande à la communauté internationale de se concentrer sur une série de mesures « immédiates et urgentes » pour limiter les effets de la crise. 

« Nous accueillons avec plaisir les efforts faits lors du sommet du G20 qui s’est déroulé à Londres, en avril dernier, pour rendre disponible plus de mille milliards de dollars, comme aide complémentaire », a rappelé Mgr Migliore, avant de regretter que « seulement une petite partie d’une telle aide a été destinée aux pays en voie de développement les plus pauvres ».  

« Il est fondamental de destiner encore une aide financière adéquate à ces pays, dont les besoins financiers doivent être mesurés avec attention. Il est aussi important que de telles aides soient accordées à des conditions minimum par l’Institution financière internationale ». 

Le Saint Siège soutient en outre « les mesures destinées à renforcer la sécurité alimentaire », l’aide « aux dépenses sociales et, plus généralement, une dépense publique qui mette au centre les personnes ».  

« Devant une telle exigence, nous apprécions de manière particulière les propositions pour les ressources nécessaires ajoutées pour destiner à la ‘Vulnerability Financing Framework’ de la Banque mondiale », a souligné Mgr Migliore. 

Le nonce a également affirmé  à nouveau « le principe de développement financier durable » et la nécessité « d’un développement durable » pour tous les pays en voie de développement.  

Pour ce qui est des mesures visant à prévenir le retour d’une telle crise à l’avenir, le Saint-Siège apporte son soutien, a souligné l’archevêque, aux « réglementations pratiques » et devant « assurer la transparence globale » et le « contrôle » à tous les niveaux du système financier.

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ZENIT Staff

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