Le pape François franchit le portail du camp d'Auschwitz © capture Zenit / CTV 29 juillet 2016

Le pape François franchit le portail du camp d'Auschwitz © capture Zenit / CTV 29 juillet 2016

Pour ne perdre ni la mémoire ni l’avenir: « S’arrêter, rester en silence et se souvenir »

Print Friendly, PDF & Email

Tweet du pape François pour la Mémoire de la Shoah

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Pour ne perdre ni la mémoire ni l’avenir, il faut « s’arrêter, rester en silence et se souvenir »: c’est l’invitation du pape François, ce lundi 27 janvier 2020, à l’occasion de la Journée de la Mémoire de la Shoah et du 75e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.

Le pape a en quelque sorte lui-même observé ce silence: des audiences, mais pas de discours, pas d’homélie.

Dans un tweet, le pape François écrit en effet: « Si nous perdons la mémoire, nous annihilons l’avenir. L’anniversaire de l’Holocauste, cette cruauté indicible découverte par l’humanité il y a 75 ans, est un appel à s’arrêter, rester en silence et se souvenir. Nous en avons besoin, pour ne pas devenir indifférents. #JournéedelaMémoire »

Recrudescences barbares

La semaine passée, le 20 janvier, le pape avait déploré la recrudescence de l’antisémitisme. « Je ne me lasse pas de condamner fermement toute forme d’antisémitisme », affirmait le pape qui déplorant « récemment encore », des « recrudescences barbares de l’antisémitisme ». Il dénonçait « une indifférence égoïste » croissante qui prépare « des terrains fertiles aux particularismes et aux populismes que nous voyons autour de nous » et sur lesquels « la haine grandit rapidement ». Il faut traiter « le problème à sa racine » et pour cela, exhortait-il, « nous devons (…) nous engager aussi à défricher le terrain sur lequel pousse la haine, en y semant la paix ».

Le pape François avait reçu en audience une délégation du Centre « Simon Wiesenthal », organisation juive internationale pour la défense des droits de l’homme. Il avait déjà reçu des représentants de cette organisation le 24 octobre 2013.

Un moment de prière

Dimanche, 26 janvier, le pape avait déjà recommandé le recueillement: « Devant cette immense tragédie, cette atrocité, l’indifférence est inadmissible et la mémoire est notre devoir ». Il s’est lui-même rendu à Auschwitz le 29 juillet 2016.

A l’angélus dominical qu’il présidait place Saint-Pierre, le pape a évoqué ce « symbole de la Shoah » : « Demain nous sommes tous invités à un moment de prière et de recueillement, en disant chacun dans son cœur : jamais plus ! » a-t-il demandé.

La machine d’Auschwitz

Situé aux portes d’Oswiecim, dans le sud de la Pologne, à quelque 70 km de Cracovie, le complexe concentrationnaire nazi d’Auschwitz a été créé à partir du 26 mai 1940. Il est constitué de trois camps, sans compter les camps annexes et Kommandos extérieurs : le camp principal de concentration d’Auschwitz I, installé dans une ancienne caserne de l’armée polonaise ; le camp d’extermination d’Auschwitz II-Birkenau, ouvert le 8 octobre 1941 et situé à deux kilomètres du camp principal ; le camp de travail d’Auschwitz III ou Monowitz, ouvert le 31 mai 1942 et situé à six kilomètres du camp principal. Les trois camps ont été libérés le 27 janvier 1945 par l’armée soviétique.

Selon l’étude de Franciszek Piper “sur au moins 1 300 000 déportés à Auschwitz, environ 900 000 furent tués immédiatement à leur arrivée. Les 400 000 autres furent enregistrés comme prisonniers du camp de concentration et dotés d’un numéro d’identification. Environ 200 000 sont morts de faim, de maladie, et d’esclavage ; parmi les autres, nombreux furent ceux assassinés par injection ou dans les chambres à gaz. Ainsi, au moins 1 100 000 personnes sont mortes dans le camp et 90% d’entre elles étaient juives. Le second groupe le plus nombreux [parmi les victimes] furent les Polonais, suivis par les Tziganes et les prisonniers d’autres nationalités”.

Avec Anne Kurian

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel