Hanna Chrzanowska en 1945 © Archives de la postulation, Nieznany, DP

Hanna Chrzanowska en 1945 © Archives de la postulation, Nieznany, DP

Pologne : un miracle obtenu par la prière d'Hanna Chrzanowska, infirmière

Une laïque dont le card. Wojtyla a présidé les obsèques

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Un miracle obtenu par l’intercession d’une laïque polonaise, Hanna  Chrzanowska (1902-1973), infirmière, a été reconnu par le pape François,  ce qui ouvre la voie à sa béatification.
En recevant le cardinal Angelo Amato, préfet du dicastère, dans la matinée du 7 juillet 2017, au Vatican, le pape a donné son accord à la publication de décrets concernant un miracle, deux martyres et cinq « héroïcités des vertus ».
Les funérailles d’Hanna Chrzanowska ont été célébrées à Cracovie par le cardinal Karol Wojtyła, futur pape Jean-Paul II, qui a dit : « Nous remercions Dieu pour cette vie qui avait un tel sens, qui nous a laissé un témoignage si clair, si clair … Que ta récompense soit le Seigneur Lui-même, que ton service rayonne parmi nous et nous apprenne à tous, sans cesse, comment servir le Christ et les prochains. »
Hanna Chrzanowska, la fille du professeur Ignacy Chrzanowski, est née le 7 octobre 1902, à Varsovie. Ses grands-parents maternels sont de la religion évangélique, tandis que les grands-parents du côté du père sont catholiques. La famille est connue pour sa charité et une grande implication religieuse.
Hanna obtient son diplôme d’études secondaires chez les Sœurs ursulines à Cracovie. En 1922, elle entreprend des études à l’École des sciences infirmières nouvellement ouverte à Varsovie et elle utilise sa bourse pour compléter les études en France.
De 1926 à 1929, elle travaille comme instructrice à l’École universitaire des infirmières et hygiénistes à Cracovie. De 1929 à 1939, Hanna édite le mensuel « L’Infirmière polonaise » et elle participe aux travaux de l’organisation de l’Union catholique polonaise des infirmières et infirmiers en 1937.
Après le déclenchement de la guerre en 1939, Hanna arrive à Cracovie. Son père est déporté avec les autres professeurs dans un camp de concentration où il meurt. Son frère, Bogdan Chrzanowski, mobilisé en 1939, est assassiné à Kozelsk.
Hanna se dévoue à des activités de bienfaisance au sein du Comité d’assistance civique, présidée par l’archevêque Adam Stefan Sapieha, puis elle travaille en soignant des réfugiés et des personnes déplacées. Elle organise pour eux l’hébergement, les repas, s’occupe particulièrement des enfants et des juifs. Hanna essaye de placer les orphelins dans les familles.
Pendant ce temps, sa vie spirituelle s’approfondit de plus en plus. Elle  est principalement centrée sur l’Eucharistie et l’aide au prochain dans l’esprit de l’Évangile.
Avec la fin de la guerre et l’ouverture de l’École universitaire des sciences infirmières à Cracovie, elle travaille en tant que directrice des soins infirmiers et sociaux en mettant l’accent sur les cours de préparation des étudiants pour soigner les malades à la maison.
Pendant une courte période, elle travaille comme directrice de l’école des soins infirmiers psychiatriques à Kobierzyn. Après la fermeture-surprise de cette école par les autorités communistes, Hanna, dont l’attitude religieuse est un obstacle pour eux, est forcée de prendre une retraite anticipée.
Encore pleine de force et connaissant bien la situation des patients qui restent dans leurs maisons, Hanna organise les soins pour les malades chroniques et dans les zones abandonnées de la paroisse de Cracovie, avec la pleine approbation des autorités de l’Église. Les infirmières, les amis, les étudiants et les religieuses l’aident dans son activité.
On la voit souvent plongée dans la prière dans l’église des Carmélites, située à proximité de son appartement. Avec beaucoup de tact, elle essaye d’aider les patients souffrant de maladies spirituelles : elle appelle les prêtres pour célébrer la messe dans la maison du patient qui le désire.
Depuis 1966, Hanna souffre d’un cancer et elle s’éteint le 29 avril 1973.
Les funérailles d’Hanna ont été célébrées par le cardinal Karol Wojtyła, futur pape Jean-Paul II. Pour cela, il est spécialement revenu à Cracovie, parce qu’il participait à la réunion de la Conférence des évêques polonais. Un grand nombre de patients en fauteuil roulant ont voulu accompagner leur protectrice jusqu’au cimetière. Le cardinal Wojtyła a dit : « Nous te remercions, Hanna, d’avoir été parmi nous, d’avoir été comme tu as été, avec ta grande simplicité, cette chaleur intérieure. Tu as été comme une incarnation des bénédictions du Christ, du sermon sur la montagne, en particulier de celle qui dit: « Heureux les miséricordieux ». »
Un premier décret, concernant les vertus héroïques d’Hanna, avait été promulgué par le pape François le 1er octobre 2015.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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